Un jour peut-être

La réception

Trois jours ont passé depuis mon petit moment dehors. J'ai aucune nouvelle d'Adam. Va-t-il bien ? L'ont-ils tué ? Je devrais plus me soucier de ma survie et de ce que l'autre m'a dit mais étrangement Adam occupe tout mon esprit. Je me trouve dans la bibliothèque, je lis tranquillement lorsque la porte s'ouvre. Un homme que je n'ai jamais vu apparaît.

-          Tiens, c'est ici qu'ils te cachent.

-          Qui êtes-vous ?

-          Tu ne sais donc pas qui je suis ?

-          Non, je l'ignore.

-          Eh bien je suis ton prince.

-          Mon prince ?

-          Oui c'est exact.

-          C'est quoi ce délire.

-          Tu ne délires pas ma chère.

-          Que me voulez-vous ?

-          Rien, pour le moment, tu es la petite nouvelle, il est donc de mon devoir de prendre la température.

-          Je vois.

Pendant ce temps dans la cave :

-          Alors frangin, comment ça va ? Pas trop fatigué ?

-          Fiche moi la paix.

-          Sais-tu qui est là aujourd'hui ?

-          Non.

-          Aurais-tu oublié ?

-          Alexeï ...

-          Eh oui, à ton avis pourquoi est-il là ?

-          Pour Amanda.

-          Tu es perspicace quand tu veux.

-          Boucle-la.

-          Sujet sensible ?

-          C'est ta gueule qui va être sensible si tu continues de jacasser à tout va.

-          Monsieur est grossier. Cela ne te ressemble pas...

-          Ferme la putain !

-          Sache que tu ne peux l'avoir.

-          Ais-je prétendu l'inverse ?

-          Tu le sous-entends.

-          Absolument pas.  Ceci dit, mêle toi de tes affaires.

- Comme tu voudras mais tu sais qu'elle est promise au prince.

- Tu vas te taire oui !

Point de vue d'Amanda :

Cet homme est réellement perturbant, un brin angoissant. J'ai comme la sensation qu'il pourrait me planter un couteau dans le dos. Je me demande si ce n'est pas une sorte de mercenaire. Cela pourrait être probable. Je ne me sens jamais en sécurité ici, aucun répit.

- Jeune fleur de lys sais-tu que dans une semaine une réception en l'honneur du prince sera donnée. Evidemment tu seras l'invitée d'honneur. Il y a des jours où je regrette d'être né le deuxième.

- Vous êtes donc le frère du prince ?

- C'est exact, son jumeaux même.

- Mais où suis-je tombée ... Je n'ai pas l'intention d'épouser qui que soit ! Vous n'êtes personne pour m'obliger à faire telle ou telle chose !

- Ecoute ma belle, tu vas devoir te plier aux règles si tu ne veux pas souffrir. Tu ne veux pas être punie n'est-ce pas ? Dit-il en me caressant les cheveux, je me dégage.

- Ne me menacez pas !

- Ce n'est pas une menace seulement un avertissement.

- Vous êtes des monstres.

- Nous sommes une famille. Et tu vas bientôt en faire partie.

- C'est hors de question.

Il hausse un sourcil et me fixe, comme s'il m'analysait. J'aimerai bien comprendre pourquoi je dois me marier à un taré que je ne connais pas. Je n'ai que dix-sept ans, et je n'ai pas vraiment envie de faire partie de ces clichés de la fille enlevée et mariée de force à un homme qui a le double de son âge, qui avec un peu de chance lui laissera un peu de répit mais sinon fera de sa vie un enfer . Bon point pour moi s'il ne m'a pas menti il s'agit d'un garçon d'une vingtaine d'années. Il repart en m'embrassant sur la joue. Berk. Mais où donc est passé Adam ?! Mon seul repère ici n'est plus.

J'ai passé deux nuits affreuses, entre cauchemars et anxiété j'ai eu constamment peur... C'est le grand jour ! Je vais devoir être forte. Qui vais-je épouser exactement ? Sera-t-il doux ? Je ne compte pas vraiment dessus. Y aura-t-il Adam ce soir ? Sa présence me rassurerait c'est idiot puisque je ne me reverrai sans doute plus jamais mais peu importe. Je me prépare mécaniquement, la journée est une succession de moments qui me paraissent lointaines et sans attrait. Je suis dans le vague comme droguée, d'un côté je le suis, droguée par mon avenir, impuissante et faible. J'aimerai me dire que tout va bien se passer. Mais comment pourrait-il être le cas ? Comment ?! La journée passe, à 17h00 je suis sur le bord de ma fenêtre à contempler l'horizon lorsqu'un coup à la porte se fait entendre, je l'ignore. Après tout peut-être que si je n'y prête pas attention mon visiteur partira me croyant absente. C'est peine perdu. On ouvre la porte, lorsque je me retourne je vois une femme d'une quarantaine d'années aux cheveux auburns et aux yeux chocolats. Elle a un air doux et me semble navrée de me déranger.
- il est l'heure de vous préparer mademoiselle.  Dit-elle d'une voix incroyablement douce.
- Oui, je le sais.
- avez-vous pris un bain ?
- ce matin. Dis-je lasse.
- Il faut impérativement vous doucher à nouveau.
- Pourquoi ? Je ne pue pas le rat.
- Ce sont les ordres.
- Diantre ! On s'en fiche des ordres !
- Non madame. Nous risquerions d'être sévèrement punies.
- je vois. Je vais à la douche dans ce cas
Je me dirige vers la salle de bain, fais couler l'eau chaude, et, me déshabille intégralement. Je vois mon corps dans le miroir, la jeune fille qui s'y reflète est plus svelte, elle a l'air épuisée émotionnellement et forte d'un autre côté. Je ne me regarde pas plus longtemps et rentre dans le bain. L'eau chaude m'apaise, je plonge la tête dans l'eau durant un petit moment puis une fois au bord de l'évanouissement reprends mon souffle. Je sors dix minutes plus tard. Sont posés sur mon lit des sous-vêtements très osés et une robe. Comme celle-ci :

Je me regarde dans le miroir et je ne reconnais pas la fille qui s'y reflète. Je parais si femme, que cela en est troublant. J'ignore comment va se dérouler la soirée mais je suis déjà lasse. Il faut que je pense à un plan d'action, avec la réception de ce soir il va y avoir du monde, ce qui signifie qu'une porte de sortie m'est ouverte. En effet, les portes ne seront pas closes. Je pourrai de ce fait m'enfuir. Mais, le reverrais-je une dernière fois avant ma fuite ? Qu'est-ce qui me prend de penser de telles choses, il n'est rien pour moi, un ravisseur de plus...
Pourquoi te mens-tu à toi-même tu sais qu'il est différent des autres. Tu l'as vu.. me dit ma conscience.
Si seulement il n'avait pas été si gentil avec moi je ne serai pas en train de me tordre l'esprit pour lui. Mais où est-il ? Que lui ont-ils fait ?! Toutes ces questions se bousculent dans ma tête lorsqu'on frappe à ma porte.
Je sursaute, me revoilà plongée dans la réalité de ma vie.
- Es-tu prête ?
- Oui.
- Dans ce cas, descend ils arrivent.