Enfance compromise 1

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Je saisis ma fronde armée d'une pierre moyennement grosse et la dirigeai vers la troupe de mes camarades qui jouaient aux billes tout près du domicile du chef de quartier qui sortait de temps en temps pour nous chasser. Près de chez lui demeurait la place la plus aménagée , alors nous l'avons faite notre espace de prédilection. On m'avait battu au jeu d'ailleurs comme d'habitude , j'avais toujours l'honneur d'être le premier joueur à être exclu et cela provoquait la naissance d'une grosse boule de colère dans mon tréfonds. Du coup , je refusais de sortir de l'espace de jeu alors que je ne detenais plus de billes entre mes mains ; on m'avait tout pris. J'étais assez nul à ce jeu et je faisais tout pour reprendre mes biens qui m'avaient été pillé en provoquant toujours des bagarres dont je sortais toujours perdant à nouveau par ma petite taille et mon corps malingre.
Avec ma fronde , je ciblai Moussa le garçon le plus replet et qui me brimait le plus souvent. J'attendis qu'il se releva et puis hop , je tirai et un cri strident se fit entendre. Je me pâmai de rire jusqu'à ce qu'il se releva dérechef et je vis son oeil ensanglanté comme une tomate brisée lamentablement. Je fus pris de peur en prenant mes jambes à mon cou , j'arrivai chez moi harassé en trouvant que la nourrice de ma petite soeur à la maison. Ma mère avait l'habitude de rentrer que le soir occupée par son boulot d'infirmière et mon papa était parachuté recemment comme un pilote d'avion , dorénavant on peinait à le voir sauf qu'il était en congé mais peu importe il restait toujours difficile à voir avec ses nombreuses sorties à titre de visites. Cela m'importait du moment que je n'avais personne qui allait m'emmerder avec : Cherif , prends tes cahiers .. Apprends tes leçons et éteint moi ce game boy ... Eteint la télé , au moment où mes favoris dessins animés passés. J'étais heureux , sauf la nourrice s'émancipait à vouloir prendre la dénomination de ma mère en me donnant des ordres. Certes , elle avait reçu cette mission mais je n'en avais rien à cirer , elle n'avait qu'à gérer ma petite soeur. Et les moments de mes désobéissances , elle avait le culot de m'offrir des gifles que je lui retournai automatiquement . J'en avais droit à d'autres plus cuisantes car cette toupie en faisait part à chaque jour à ma maman qui prenait à nouveau les rênes. Mais je recommencais malgré tout.
- Cherif , tu as vu comment tes pieds sont sales . Va les laver et prends ton sac pour apprendre tes leçons , me gronda la nourrice avec sa tignasse toujours mal soignée

- Que sais-tu des leçons toi pour me dire de les apprendre?

Je lui retorquai cela en me cuirassant en cas d'attaque pour prendre la fuite. Elle était grosse avec les mains lourdes capable de réinitialiser ta vie par une frappe, je me moquais bien d'elle mais il suffisait qu'elle me tînt ou qu'elle fût en face de moi pour attiser ma vraie couardise.
Je partis me refugier dans ma chambre pour dessiner un peu. J'avais ce don , il fallait l'avouer , s'il y'avait une seule chose que j'adorais aux études avait été les cours de dessin. Le seul cours où je me mettais devant la classe et narguais mes petits camarades . Je me rappelai bien que pour tenir en laisse les filles , il fallait juste que je les dessinasse , c'était un grand don , je les retracais sur mon cahier d'une manière impeccable , identique et les affublais de beaux habits et accessoires. Je dechirai la feuille et les leur offrit et elles étaient en ma disposition. Au primaire oui , je collectais facilement les filles par des dessins et je pouvais me consiďérer l'ennemi numero un des garçons. Sagissant des autres cours , je me mettais derrière la classe pour encore dessiner armé de tous les crayons du monde. Je pouvais dormir quand mes enseignants me les extirpaient de la main afin que je suivisse. Mes carnets de notes étaient catastrophiques , mais si, j'étais premier sur la matière de dessin, donc après cumul de toutes les notes je restai le dernier ou l'avant dernier de la classe. Mes parents recevaient convocations sur convocations , ils disaient tous que j'étais très intelligent et que je pouvais être premier sur toutes les matières. Je savais biensûr , je pouvais bien mais il y'avait un problème c'était que j'en avais rien à cirer des autres matières , les calculs , la lecture , grammaire , orthographe voir là où il fallait mettre le ou la , accent aigu ou accent grave , les leçons sur le corps humain et les plantes n'étaient pas mon problème. Je m'en fichais de bien connaître ses composants. Alright.
Je devais aussi recevoir les remontrances de ma mère qui se plaignait d'avoir suspendu son travail pour repondre aux convocations. Elle me confisquait tous mes crayons et papiers blancs qui me servaient d'exercice de ma belle passion , elle les brûlait dèsfois devant moi pour me forcer la main . Le soir , elle pouvait bien compter sur moi pour voler un à deux billets de sa pochette qui servaient de rachats de mes materiels. Elle se demandait toujours où je m'en procurais , ses enquêtes étaient vaines. Quand je décidai de me taire , même chaise électrique ne pouvait me déchanter. C'était Cherif Diagne tout craché cela. Je me rappelais ne pas avoir fermé beaucoup de temps sur mes papiers où je somnolais tout fatigué , mon papa vint m'arracher violemment du cou comme un coq destiné à être egorgé et m'achemina au salon en m'abreuvant d'injures ' Tay lay K*te seu Nd*ye' ... bah oui me disais-je c'était pas une insulte.
Je trouvai dans le salon ma mère très remontée , une femme au visage renfrogné et le petit que j'avais frondé tout à l'heure. Son oeil était vetu d'une bande blanche , et son autre oeil rougi à l'extrême sûrement par les pleurs. Je sentis mon pouls tressauter , quel diable avais-je été d'avoir causé tant de mal.
- C'est lui , me pointa t-il rigoureusement du doigt et sa mère me toisa dédaigneusement.
Mon papa me saîsit derechef et me rossa sans aucun effort négligé. On aurait dit qu'il s'en voulait à mes yeux pour m'octroyer les mêmes sevices que j'avais fait subir à ce pauvre gosse. La mère de ce dernier , prise de pitié sûrement , supplia à mon bourreau de m'affranchir , je voulais crier à cette mègère de ne pas s'en occuper et que tout cela était de sa faute. Harassé par toutes les forces fournies pour me battre , il me saisit du col de mon lacoste et me jeta contre le tiroir de ma chambre puis claqua sa porte en haletant . Je l'entendis s'éloigner , je me relevai blasé en pouffant de rire sans le vouloir. Je ne pleurai du tout , je jaugeais juste les quelques blessures occasionnées en faisant face au miroir. Mon front était enflé , de même que mon oeil gauche. La couleur verte de mes yeux s'était plus vivifiée , ça alors. Ces yeux qui effrayaient tout le monde dont je n'avais pa herité de mes parents . Ma mère m'avait raconté que j'avais eu une inflammation quand j'étais bébé et qui avait changé à jamais mes yeux. Du coup c'était une anomalie mais ce qui demeurait incongru était que tout le monde en restait émerveillé et les trouvait super beaux. J'étais un vrai anodis et ma beauté était apparemment réputée jusqu'à ce que des copines à ma mère lui demandaient de me trouver des talismans , decoctions afin de me protéger du mauvais oeil , certaines agences même demandaient à mes parents la permission de faire avec moi la publicité de leurs produits mais ils refusaient soi-disant Thiat Bakhoul. Quelques d'entre eux me prenaient à part pour me dire que mon papa refusait que je sortisse à la télé , qu'est ce que j'en pouvais moi ? Je faisais juste des hochements de tête comme un enfant sage qui ignorait ce qu'ils disaient. J'avais beau été déreglé comme enfant mais en aucun cas , j'osais franchir ce rubicon.

Le lendemain , je fus reveillé abruptement vers 05h du matin par mon père qui m'intima l'ordre de prendre ma douche. Chose que je fis sans broncher , je sortis et ma mère entra indécise et m'habilla d'une tenue tradionnelle bleu et m'enduit de beurre De Karité sur tout mon corps , son visage était fade et triste. Elle m'embrassa en me chuchotant d'être sage et qu'elle m'aimait puis disparut ... Je ne comprenais rien , mon papa vint me saisir la main avec une grosse valise qu'il coltinait avec grande peine . On prit la route avec sa voiture en parcourant des kilomètres et des kilomètres , à un moment même je me disais qu'on allait sortir du pays. On arriva dans un village vers le crepuscule , nous entrâmes dans une demeure precaire dont les portes étaient faites de pailles. Je vis des enfants , des Talibés en train de trainer à tous les coins de la maison vêtus de haillons . Après une trentaine de minutes d'entretien avec un vieux barbu , mon papa me prit à part.

- Fiston , je t'aime beaucoup il faut dèja que tu saches cela. Ta mère et moi peinons à te donner l'éducation qu'il faut car il y'a d'autres obligations qui nous attendent. Tu seras ici à partir d'aujourd'hui , nous viendrons te voir souvent ne t'inquiète pas. Tu auras un papa qui s'occupera bien de toi inchAllah.

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Deux puces ( Tom 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant