Je venais de fêter ma 19eme année sur terre . Si j'avais 19 ans mais je n'avais rien fêté , ni gâteau , beignet , ni cadeau ! Alhamdoulilah ... Je vivais dorénavant chez mon oncle maternel depuis le décès de mon père , huit ans précisément . Ma mère qui était une egyptienne était retournée dans son pays natal pour se soigner car depuis l'annonce de la mort de mon papa , elle tomba dans une profonde détresse qui la conduisit à une maladie inconnue . Son frère avait jugé de la rapatrier dans leur village pour qu'elle pût avoir des soins la-bas et moi je devais vivre dorénavant chez lui. Quand on m'annonça l'accident de mon père qui le conduisit au trépas , je ne ressentis aucune bribe de peine ; j'en demeurai impassible jusqu'à ce que mon annonciateur , le grand marabout , s'en emût. Pour dire vrai , avant sa mort je ne le considérais plus comme un être qui vivait . J'avais déjà fait son deuil ; pourtant cela existe , on fait le deuil d'une personne sans qu'elle soit morte. On le fait souvent à un de nos proches qui nous fût tellement proche Ndeysan..Parce qu'il nous a fait un mal impardonnable qu'on n'aurait jamais attendu de sa part ou simplement qu'il a brisé lamentablement notre confiance. Puis on fait son deuil des jours , car il est mort oui. On en pleure , on en déprime puis quelques jours après les funérailles , nous reprenons notre train de vie. On voit la personne , on le regarde , il peut avoir même le droit qu'on lui adresse la parole si elle est chanceuse mais ce qui demeure sûr et qu'elle ignore peut être est qu'il est mort à nos yeux et pour notre coeur car on a plus de considération à son égard. C'est comme la mort juridique on connaît tout ce terme , après qu'un citoyen ait commis un crime abominable il pourrait être déclaré mort juridiquement c'est-a-dire on lui retire tous les droits qu'on reconnaît à tout être vivant. Il est vivant mais il est mort juridiquement ; il y'a ces choses , je préfère la mort corporelle.
La mort de mon père ne m'avait point ébranlé , il avait empoisonné mon enfance ; comme j'avais l'habitude de le dire : tout à un prix , il avait payé le sien. Ma mere , la moins responsable , était bien en train de payer le sien et je ne m'en preoccupais du tout. Je ne cherchais jamais à la joindre et je feignais de m'intéresser à discuter avec elle quand elle m'appelait. J'avais entendu qu'elle se portait mieux et qu'elle avait trouvé un grand richard comme mari, tant mieux pour elle . Elle m'envoyait une belle somme chaque mois qui me servait d'argent de poche. Mon oncle avec qui je vivais était mariée à une mégère . La femme assermentée et agrégée en hypocrisie, un véritable chameau ; Une peulh très belle avec les traits saillants , elle savait montrer un visage angélique à qui elle voulait et feignait d'incarner d'éprouver un amour maternel envers moi devant tout le monde comme celui qu'elle avait envers son propre fils Momo. Alors que quand elle était seule avec moi , elle avait les meilleures stratégies pour me brimer . Elle demandait à la bonne qui devait s'occuper du linge de ne pas laver mes habits et du coup elle les separait. Donc j'avais à les laver moi-même ; je devais faire des cours d'hôtellerie donc je descendais tardivement. Elle faisait en sorte de cacher toutes les nourritures de la maison en me disant qu'il ne restait rien à manger . Je n'avais pas ce problème personnellement , j'avais un argent de poche. Donc pour mieux la narguer , je me donnais la grande peine de faire des grands achats à la supérette du coin ou de traîner au Haoussa pour me procurer du bon Dibi et je mangeais le tout au salon pour que l'effluve du Soblé, de la moutarde brûlée légèrement , du pobar et du Yapp pût mieux circuler entre ses narines qui battaient la haine. Un jour à ma descente , je reçus l'appel de ma mère qui me disait que l'épouse de mon oncle lui avait fait savoir qu'on s'occupait très bien de moi ici et qu'on pourvoyait à tous mes besoins , qu'elle pouvait garder la forte somme qu'elle m'envoyait mensuellement. Elle l'avait crue à l'emporte pièce et m'avait dit dorénavant qu'elle allait arrêter les envois pour mieux épargner de l'argent pour mon avenir. J'en demeurai écoeuré et quelques mois après je me retrouvai avec rien dans les poches. Quand mon oncle revint du voyage , il se metamorphosa avec moi ; à peine me saluait-il. Il était un homme d'affaires qui voyait beaucoup , je pouvais mettre ma main à couper que sa femme lui avait fait croire des choses , ce vieux. Dorénavant , je n'avais personne qui me donnait de l'argent le matin qui devait me servir de transport encore moins de nourriture. Mon école se situait à 20 minutes de route de voiture chez moi ; vu que je n'avais rien et personne ne s'en souciait , je me levai plus tôt et faisait la marche à plus d'une heure de temps avant d'arriver . Je ne parvenais à suivre les cours tellement la fin et la fatigue me brisaient l'être. Je ne voulais appeler ma mère pour lui en parler , elle n'avait à faire ce qu'elle voulait, d'ailleurs comme toujours.
Je vais bientôt terminer cette formation et je pourrai commencer à chercher du travail , si j'arriverais à tenir le coup bien-sûr. Je m'en sortais le meilleur dans cette formation , j'étais le genre qui excellait sur tout ce qu'il voulait. J'avais fait mieux de choisir cela et de quitter l'école . Dèsqu'on avait voulu me réinsérer dans l'enseignement général , je recommencais mon éternel Tapalé , des prétextes en a plus finir jusqu'à ce que mon oncle me fit asseoir devant son bureau pour me demander ce que je voulais faire dans ma vie . Sans aucune perspective , je lui debaltai une initiative venue de nul part dans la tête que je voulais travailler dans un hôtel et qu'après je pouvais réaliser de projets futurs . Bref il m'inscrivit dans la meilleure ecole d'hôtellerie et le voilà qui voulait maintenant me dropper comme une vulgaire chaussette , doumako wakh dara..... Dans cette école , j'étais le plus aimé. Si je disais aimé , cela signifiait pas que j'étais adoré par tout le monde . Je mesurais bien mes paroles , aucun mec ne me supportait. Je mesurais à nouveau mes paroles , certains professeurs m'abhoraient. Encore une fois , je mesurais avec parcimonie mes paroles je ne laissais aucune fille , je disais bien aucune fille indifférente de moi. Je causais des querelles entre elles , je recevais des demandes et de multitudes de dragues journalierement. Ma beauté ravageait, Elle savait secouer la femme la plus chaste et je commençais bien à en être conscient. Je me rappelais bien à mes 17 ans précisément, Je m'auto sensibilisais de ma beauté. J'étais noir , d'une noirceur anthracite , la couleur de la lune. Mes lèvres étaient naturellement rose avec une touche de rouge principalement au réveil , mes yeux restaient le plus grand mystère pour tout le monde. Le vert qu' avait pris mon iris m'effrayait moi-même ! Tout le monde fuyait mon regard mais me les volait tout de même quand je me detournais . Ma tante il suffisait que je la regardasse droit dans les yeux , elle se taisait à jamais et prit des pas en arrière pour partir .
Aux alentours de mes yeux et de mes cils , je les ornais de Toussngeul qui est un poudre de la culture égyptienne que ma mère utilisait pour moi quand j'étais plus petit. C'était réputé être un médicament pour rendre plus claire la vision et au Sénégal on l'utilisait souvent à l'approche du ramadan quand on devait faire du Sentuu werr bi pour mieux voir la lune. Mais d'autres l'utiliser pour l'esthétique dont moi , c'était toujours dans le projet de valorisation de ma beauté , eh oui . Du seuil de ma demeure , du quartier , partout où je passais jusqu'à mon école , je me faisais diablement lorgner jusqu'à ce que j'en fremisse . Je ne m'entrainais du tout mais je n'avais rien à envier ceux qui passaient du matin au soir dans les salles de musculation , j'étais fichtrement bien bâti. J'étais élancé avec une forte corpulence et des muscles saillants, la nature n'avait pas oublié de me servir . Aucune demande fille ne m'intéressait du tout , même les demoiselles de plus de 25 ans me faisaient la cour. Mais vu qu'il y'avait des gaillards qui ne badinaient guère à me montrer qu'ils éprouvaient de la haine à mon égard , j'augmentai les bouillons pour mieux pimenter la sauce de la haine . Je listai les noms des filles les plus populaires , les plus convoitées , et les plus belles de l'école et les avais invitées au restaurant chacune . Pas la peine de raconter qu'elles n'y croyaient du tout ; je n'avais négligé aucune astuce pour les mettre dans mes filets , j'avais pêché tous les gros poissons. Le lendemain , elles me firent toutes part qu'elles avaient largué leurs copains et la majeur partie d'entre eux étaient dans cet établissement . Et comme je m'y attendais , chacune d'elle avait tenu a exposer notre couple au vu et au su de tous . L'affaire finit par s'ébruiter, je m'absentais a l'école et eteignit mon téléphone pendant des jours en laissant bien le soin que toute l'école eût parfum de la nouvelle. Quand je revins à l'école , elles me convoquerent toutes dans une même salle avec les visages renfrognés à outrance. Je m'en foutais carrément , je pouvais bien leur raconter tout le projet et chacune pouvait aller se faire voir , j'étais bien peinard. Alors , chacun prit le temps de faire son discours parfois pourvu d'injures avec des larmes . J'étais absent spirituellement , je me perdais plus à les scruter chacune d'entre elle ; Ndeye Amy restait la plus belle en plus la populaire de toutes , les formes plantureuses . Je soupirai- Avez-vous fini de jaser? Well... Toi Ndeye Amy Kouma béteu ngeu , tu t'es vue? Te mesures-tu à ses filles ! Si j'avais à te tromper , je l'aurais fait avec des filles mieux qu'elles. Tu m'as vraiment surpris , je me casse , disais-je la voix fade en sortant de la salle.
Rentré , je reçus toutes les insultes du monde. Mon téléphone se bloquait de message , je vus celui de Ndeye Amy qui s'excusa en me demandant de lui pardonner et qu'elle ne referait plus jamais cette bêtise . La meilleure , elle m'invita au restaurant. Vu que je n'aimais pas cela , j'inversai les rôles afin de me comporter comme un gentleman ; depuis un moment , on sortait alors mais elle souffrait Ndeysan. .. On aurait dit une relation virtuelle , je la fuyais et même toute intimité avec elle ... Qu'est ce que je pouvais bien faire avec elle ? Même si elle fantasmait sur moi gravement je le savais , il fallait pas tenter le diable voyons!
Je terminai les cours vers 19h et pris la route pour rentrer . Je devais marcher encore , dorénavant marcher ! Peut être un de ces quatre, allais-je trouver un boulot décent qui pouvait subvenir à mes besoins . L'argent si je le voulais , je l'aurais bien eu ; il suffisait juste que j'en demandasse et cet aspect ne collait du tout à mes principes . Tendre ma main pour demander ? Mieux crever . Ndeye Amy tentait tout le temps de me filer des billets de banque que je lui retournai, j'en avais besoin gravement desfois mais je n'avais envie de compter sur personne . Une rutilante voiture m'accosta après quelques de minutes de marche, Il me demanda de monter la voix suave. Apres quelques secondes de réflexion , je montai ; on fit la connaissance vite fait car il me disait me voir tout le temps marcher à la descente et qu'il m'avait suivi la veille. J'en restai consterné.- Vous êtes enquêteur ou quoi? Pourquoi ma vie vous intéresse tant .
- Mais rien , je vous considère juste comme mon enfant . Je vous trouve juste sage et calme. Je te dépose , on parlera en cours de route.
Je voulais refuser mais quand je pensais aux kilomètres qui m'attendaient , je me faisais plus prier . Il demarra et me narra sa vie dont je répondais à peine. Avant l'arrivée ,il me demanda mon numéro; je lui fis savoir que je n'avais pas de téléphone.
- J'avais su , voilà un téléphone tout neuf avec une puce . M'annonça t-il en souriant
J'émis une grimace masquée avec un sourire . Mais qui était cet homme et que me voulait-il . Je pris , il me tint la main et y déposa une enveloppe lourde . Je lui fis un non catégorique en sortant de la voiture .
- D'accord Cherif , mon nom est Daouda . On s'appelle, dit-il en démarrant en trombe .
Je voulais lui demander comment avait-il fait pour connaître mon nom mais il avait déjà démarré en trombe comme pour fuire. Qui était-ce Daouda ?
J'entrai chez moi et je partis directement dans ma chambre en me vautrant de faim. Oumy la bonne entra avec un plat de Couscous et une bouteille de Bissap .- Mon fils , je ne vais pas durer . Je sais tout ce que tu es en train de vivre c'est injustice . Ta tante est une diablesse en personne , demain on se voit dehors je te raconterai beaucoup . Sois fort et mange.
Elle sortit en titubant le pas , je restai impassible sans rien penser . J'attaquais la nourriture et je mangeai tout comme un affamé de plusieurs siècles ; je ne la remercierai jamais assez cette femme. Je sortis pour faire mes ablutions et rattraper mes prières perdues. Dehors je vis un homme qui entra en catimini dans la maison et pénétra le couloir où se situait la chambre de mon oncle qui s'ouvrit et il y introduisit. Je fis doucement en montant sur le pied haut qui donnait vu sur la fenêtre et le spectacle me fit tomber des nus.Aimez-vous la chronique ? Donnez vos impressions
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Deux puces ( Tom 1)
AdventureMa plume qui ne fait objet d'aucune restriction a l'outrecuidance de toucher n'importe quel sujet et d'écrire tout ce qu'elle entend griffonner dans la mesure que tout se lie aux faits sociaux. Cette plume ne connait pas de tabou ; le tabou est , du...