Vaincu par la fatigue, je me rendormis jusqu'à ce que le soleil inonda entièrement la Chambre. J'avais passé une nuit torride, très chargée de tâches ; je travaillais dorénavant dans le deuxième hôtel le plus huppé du pays et j'étais polyvalent, tantôt j'étais dans la cuisine, parfois au service d'accueil, ou je faisais tout simplement le boy. Toutefois ma tâche première était celle culinaire, je secondais le chef cuisinier. J'étais un cordon bleu, je trouvais une vive passion de sortir les mets qui ne laissaient personne indifférent passant des plats nationaux à ceux étrangers, et les petites délices que je recherchais toujours dans les sites culinaires. Grâce à cela, j'arrivais à être la deuxième personne la plus payée de notre service et le chef cuisinier pouvait s'absenter sans le moindre souci du monde. Mes travaux commencaient à 19h et toute la journée je pouvais me prélasser comme un lézard entre prières, lire et découvrir d'autres plats succulents pour mieux épater.
Ah! Je vivais maintenant à Fann résidence chez mon oncle paternel riche comme Crésus avec sa femme avenante et leurs deux enfants : Arianne qui avait le même âge que moi et Cheikh. On vivait en paix en ensemble sauf que Arianne ne me laissait pas coit. Je lui avais voué beaucoup de tendresse au debut comme normalement celui qu'un frère devait à sa soeur mais elle l'avait interprèté autrement. Alors qu'un jour , on rigolait affectueusement dans sa chambre, elle saisit mes lèvres et m'embrassa. Je fus à la fois choqué et dégouté, je la repoussai en lui priant gentillement de ne plus me refaire ce coup. Elle avait persisté dans ses délires un jour en se frottant sur moi et l'ironie était que je ne bandais à peine devant cette femme de formes plantureuses et très charmantes. Elle me laissait quasiment indifférent, elle m'avait avoué que jamais elle n'avait un homme qui l'avait résistée ; ainsi c'était le tour de ses copines qui venaient la voir souvent alors que c'était qu'un prétexte pour leurs fantasmes débiles. La piscine était mon lieu de prédilection ainsi que la chaise qui faisait face, elles y venaient s'asseoir comme des spectateurs , je ne m'en preoccupais du tout. Arianne en était folle de jalousie, un jour même elle m'avait proféré des menaces en me disant de ne penser à sortir avec une de ses copines sinon j'en payerai cher . Je m'en esclaffai de rire à telle enseigne qu'elle en fût désorientée ; décidément, elle avait rien du tout compris. Quant à Cheikh, il était l'aîné de la famille et il bossait dans l'entreprise de son père. Il était assez responsable et on entretenait de très bonnes relations, ce que j'aimais le plus était sa piété. Lui seul dans sa famille faisait convenablement les prières ; quand il descendait, on pouvait l'entendre psalmodiait des versets du coran dans sa chambre avec une voix exquise . Je ne ratais jamais ce moment où je m'incrutais dans sa chambre pour donner plus de satisfaction à mes oreilles. Quelle beauté, cet homme! Je le reverais immensément et on se posait le plus souvent pour parler de religion et il était dans un projet de mariage avec une femme mauritanienne qui venait souvent aussi, Kira Fall, cette belle femme radieuses aux fossettes qui ravitaillait de beauté son visage blanc.
Je finis ma prière de Takussan et pris un bain pour me préparer à aller au boulot. J'avais frisé mes cheveux et les enduisis de beurre de Karité qui les rendaient brillants et sombres. Je passais le Toussngeul sur mes cils et sur le miroir, je découvris réellement la beauté de mes yeux encore plus verdis, on dirait un lézard. J'avais développé la barbe épaisse qui formait un rond point au tour de ma bouche. Mes dents éclataient d'une blancheur laitière, j'avais rendez-vous deux fois le mois avec le dentiste. Il fallait veiller à cette arme qu'était mon sourire ; depuis peu de temps, j'avais compris que je devais être heureux et que tous les événements passés devaient arriver et c'était arrivé : Chacun avec son lot de malheur dans un colis expédié par le destin. A moi le mien, je n'allais pas tout de même passer toute ma vie à en morfondre, j'avais radicalement décidé de reconstruire ma vie, je n'avais point besoin de faire appel à un maçon pour m'aider ou confier à cette tâche à un architecte. D'ailleurs, toutes les personnes à qui j'avais confiance avaient fichtrement échoué. J'étais bien décidé plus que jamais à tenir les rênes et de n'en cède aucune à un tiers. Surtout que dorénavant, je suis indépendant financièrement, plus besoin de l'aide de personne, seul la sueur de mon front suffisait amplement pour pourvoir à mes besoins.
J'avais terminé de me préparer, je pris ma moto et foncai tout droit direction à Sacré coeur pour voir mon oncle Ousmane. Dorénavant, il mendiait à la porte d'un restaurant. Il était méconnaissable, l'expression tête en l'air, le regard sans conviction, les membres démissionnés et les jambes déformées. Il se posait le plus souvent sur cette chaise entouré de ses nouveaux amis infirmes avec qui il partageait le même destin. Je ne pouvais m'empêcher de pleurer à chaque fois que je le rencontrais, qui m'aurait un jour dit qu'Oncle Ousmane allait se trouver dans une telle melasse? Lui qui était tellement riche et bien portant, quelle était bien cette maladie qui ne l'avait ménagé impitoyablement? C'était une malédiction maternelle, personne ne pouvait me faire croire le contraire. Grand mère l'avait bien prédit avant sa mort, que cet homme ne sera à jamais heureux. La prière d'une mère ! Elle est comme une balle, elle transperce tout, elle atteint toujours sa cible. La prière d'une mère courroucée contre son enfant qui l'avait tellement délaissée. Comment peut-on s'attendre à vivre convenablement si notre maman a démissionné de notre vie? Et surtout morte en pleurant lamentablement d'amertume.
Comme le disait une maxime wolof Kou woor daw beu rêne mou djik leu dagn leuko djign dou wone Yaw
Après cet incident, on n'avait plus revu sa femme ni son fils Momo. Le comble fut que quelques temps après, nous fûmes mis à la porte car sa femme avait vendu la maison et l'avait dépossédé de toute sa fourtune. Et c'était là qu'il avait compris et mesuré l'ampleur de la perfidie notoire de son épouse : il avait tout perdu, vraiment tout. Juste au moment où l'enterrement de sa mère se faisait, il avait débarqué en rampant en se faisant tout de même aidé par un inconnu. Il arriva au niveau de la tombe de grand mère et se laissa aller en pleurnichant comme un bébé devant tout le public,il criait en demandant pardon à sa maman de tous ses agissements, qu'il regrettait vraiment amèrement, ne fût pas trop tard l'heure du regret?
J'arrivais près du restaurant mais je ne le vis point , je demandais à un de ses vieux amis, ce dernier me répondit qu'il était sorti et ne sait où. Je lui offrit une somme et lui remit cent mille francs qu'il devait remettre à mon oncle . Il sourit, très surpris, et me prit entre ses bras. Je pris congé et arrivai quelques minutes à l'hôtel, aujourdhui il y'avait énormément de tâches à accomplir : c'était le cinquième anniversaire de l'établissement de cet hôtel. On recevait d'invités de hautes marques, on devait assurer à 100%. Le service decor avait fini le travail convenablement et tout était réellement beau , j'étais dans la cuisine et je m'occupais des poulets et de la sauce. Je finis heureusement à temps et partis aider les autres à la coordination des tables, tout était déjà prêt. Le service commande m'appela pour me prévenir que je devais apporter du café et un magazine à un hôte qui se trouvait au deuxième étage. Je trouvai cela bizarre car je n'avais cette mission mais je me rassurai par le fait que tout le monde devait être occupé. J'obtemperai et arrivai en haut en toquant à la porte. J'ouvris quand une voix loufoque m'y invita, j'y trouvai un homme tout blanc , un vieux qui cherchait à incarner des airs juveniles en me souriant. Il était efféminé à outrance et cela avait objet de me revulser. Ses cheveux etaient blancs mais il restait élégant dans son chemisier de femme dont il se débarrassa à mon plus grand embarras et s'exposa nu face à moi. Je deposai le plateau sur le lit en sentant ma pomme d'Adam danser, il ouvrit une mallette en se lâchant les banbines, une Mallette qui contenait des liasses d'euros et le poussa vers moi.
- Bel éphèbe! Je veux que tu me satifasse, que tu me fasses monter au dernier ciel, je serai entièrement soumis. Tu disposera de cette mallette qui contient 7.000 Euros. Montre moi ce que vaut un noir
Quel pervers! J'exprimai une moue de dégoût et repris mes idées en sortant avec courtoisie. Je commençais beaucoup à m'habituer à cette routine de propositions indécentes. Je sortis et J'apercus Jean me regarder malicieusement. Je n'etais pas sans savoir que c'était lui qui avait créé cette rencontre et sûrement il avait dû être soudoyé, cet enfoiré, je réglerai son cas tout à l'heure. Une heure de temps après la fête débuta, je dus me retirer à l'intérieur car tous les regards feminins étaient braqués sur moi et cela me derangeait beaucoup. La seule fois que je ressortis fut le moment où j'avais entendu des applaudissements, le boss de l'hôtel avait débarqué. Je rejoignis l'équipe en me mettant quasiment devant, l'homme était élancé dans son beau costume qui seyait à sa belle silhouette. Quand il se retourna, mon sang se glaca entièrement, nos yeux se croiserent et j'ouvris involontairement ma bouche. Daouda ? Que cela fusse un rêve
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Deux puces ( Tom 1)
AdventureMa plume qui ne fait objet d'aucune restriction a l'outrecuidance de toucher n'importe quel sujet et d'écrire tout ce qu'elle entend griffonner dans la mesure que tout se lie aux faits sociaux. Cette plume ne connait pas de tabou ; le tabou est , du...