Deuxième chapitre

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Il se rappelait de leur première rencontre comme si cela avait été hier. Leurs mères respectives s'étaient croisées par le plus pur des hasards au supermarché du coin et, s'étant connues au lycée, elles n'avaient pas tardé à concocter une après-midi ensemble. À l'époque, ils n'étaient pas encore rentrés en maternelle et n'avaient pas développé leurs alters. Katsuki était, pourtant, déjà vaniteux mais il sut le toucher au plus profond de son être avec son adorable sourire. Dommage que cela n'ait pas perduré. Il avait toujours aimé leurs sorties quotidiennes où ils jouaient aux héros et le plus beau souvenir avait été lorsqu'ils avaient tous les deux gagné la carte collector d'All Might. Oui, All Might était fantastique et ils l'adulaient. Cela aurait dû être une consolation face au fait qu'Izuku n'ait pas d'alters mais non. Cela ne fit qu'envenimer les choses entre eux.

Il avait malgré tout perdu beaucoup de sang alors il tomba dans l'inconscience sans avoir le temps de voir la réaction de Katsuki. Il fut apporté aux urgences et se réveilla là-bas plusieurs heures plus tard. La soirée s'était installé sur Tôkyô et l'heure des visites devait être terminée. Néanmoins, il n'était pas seul dans cette pièce froide. Il tourna la tête et ne sut s'il devait sourire en le voyant auprès de lui. Katsuki arborait toujours son costume de héros et somnolait les jambes et bras croisés. Il avait l'air paisible, il avait l'air. Il aimerait le réveiller mais il ne souhaitait pas le brusquer car il savait à quoi s'attendre et il n'avait pas une seule fois apprécié sa manière de réagir. Il attendrait.
Il se mit à regarder par la fenêtre et se demanda si la mère et sa petite fille qu'il avait sauvé allaient bien. Peut-être cette femme se trouvait-elle dans cet hôpital et pourrait-il s'assurer de sa bonne santé quand il serait remis sur pied. Y avait-il eu d'autres blessés ? Il espérait que non. Et le café, était-il détruit ? Les vilains en avaient mis du bazar alors la zone allait être probablement fermé pendant un temps. Il reporta son attention sur son ancien ami d'enfance, remarqua qu'il n'avait pas gardé le masque recouvrant ses yeux. Ses yeux d'un rouge profond que l'on pouvait s'y perdre... Tiens, ne venait-il pas de se réveiller ? Il regarda ailleurs, gêné.

« He-Hey...
- T'as pas changé, hein. »

Il ancra son regard au sien et lui sourit tristement.

« Ne me regarde pas comme ça, reprit Katsuki en se levant pour aller à la fenêtre, les mains dans les poches, Tu aurais pu te faire tuer.
- Mais j'ai sauvé des vies.
- Parce que tu crois que nous n'aurions pas pu les sauver ?, siffla Katsuki.
- Je n'ai pas dit ça. Je voulais vous faciliter la tâche.
- Eh bien, abstiens-toi de le faire la prochaine fois.
- Je suis désolé, lui répondit Izuku en baissant la tête.
- Tch, sérieusement, rit nerveusement Katsuki, Qui aurait cru que je retomberais sur toi un jour ? »

Izuku le regarda et serra ses poings. Oui, lui non-plus n'aurait pas cru le revoir un jour. Il ne regardait pas la télévision mais il avait vu que Katsuki avait réussi là où lui n'avait pas réussi. Son alter était grandiose et il l'avait toujours admiré en partie pour ça. Katsuki n'avait jamais baissé la tête, pas une seule fois. Et pourtant, ce jour-là où il l'avait vu à la télévision, il l'avait vu fatigué et... Perdu. Il n'avait pas compris. Que lui était-il arrivé ? Il mourrait d'envie de savoir mais Katsuki appartenait désormais à un monde où il n'avait pas sa place. Il n'était pas en droit de lui demander quoi que ce soit même après ce qui était arrivé.
Toutefois, un détail lui échappait. Il ne comprenait pas pourquoi il avait attendu auprès de lui qu'il se réveille. Katsuki ne le détestait-il pas ? Ne le méprisait-il pas ? Pour ce qu'il était : un sans-alter. Était-il venu remuer le couteau dans la plaie ? Non. Il n'y avait plus de couteau à remuer. Il avait définitivement tiré un trait sur cette voie et en avait suivi une autre. Cela ne pouvait en être autrement. Son ventre grogna légèrement alors il attrapa la prise pour faire appel à une infirmière. Il ne mangeait déjà pas beaucoup, ce serait bête de rater le dîner bien qu'il soit aussi tard. On le lui apporta et durant tout ce temps, Katsuki resta silencieux.
Que ressassait-il à l'intérieur de son être ? Si seulement pouvait-il tendre la main pour être à sa hauteur... Si seulement.

Forgive meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant