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Je me prépare rapidement, ce matin, et je pars de chez moi à l'heure habituelle. J'anticipe un peu le moment où je verrais Isuzu, et surtout la façon dont je vais réagir. J'espère juste que je ne me mettrais pas à pleurer.

Lorsque j'arrive au croisement habituel, en avance, pour une fois, je me répète en boucle ce que je dois lui dire. Il ne faut pas que je fasse de gaffes. Et il ne faut SURTOUT PAS que je dise la moindre chose qui puisse faire penser qu'il s'est passé un truc entre Yuki et moi.

Je suis tenté, l'espace d'un instant, de partir sans elle. Vraiment tenté. Mais fuir n'est pas vraiment la solution. D'autant plus que j'ai déjà fuit tout le week-end... Alors je vais jusqu'à notre croisement habituel, et l'attend. Moi qui suis pourtant toujours en retard, me voilà en avance pile le jour qu'il ne fallait pas. Je m'adosse à un lampadaire, et attends impatiemment qu'Isuzu arrive. Mon cœur bat à une vitesse folle, et ne semble pas près de s'arrêter, tandis que mes mains tremblent comme des feuilles. Ça s'annonce bien pour la suite, tout ça.

Je sursaute lorsque quelqu'un me tire la manche. Isuzu se tien à côté de moi, les yeux grands ouverts sous la surprise. Je ne l'ai même pas entendu arriver !


-Je croyais que tu faisais la tête! Je me suis même demandé si il t'était pas arrivé quelque chose ! Ne refait plus jamais ça, sérieusement. Et répond à mes messages au moins, si tu peux pas répondre au téléphone ! Tu peux pas deux minutes penser à autre chose qu'à toi hein... Et puis cet idiot de Yukihito qui fait la même chose que toi, t'y crois ça ?! À cause de vous, j'ai passé mon week-end à ne pas savoir quoi faire avec Keiji... C'est ma première relation je te rappelle !


Je la regarde continuer à parler, sans rien dire. Comment peut-elle penser ça ? Et ne pas se rendre compte qu'on a juste essayé de l'oublier, l'espace d'un instant ? Elle et ses appels pour nous parler de Keiji auraient été à la limite du harcèlement moral. J'hausse un sourcil en l'entendant nous insulter « d'égoïstes». Pour qui elle se prend ? En l'entendant parler, et nous dénigrer, Yuki et moi de cette façon, c'est plutôt elle l'égoïste !

Plus le lycée se rapproche, plus j'ai envie de lui clouer le bec. Non seulement ses paroles me blessent affreusement, mais en plus elle se permet de rabaisser Yuki par la même occasion, comme si de rien était. De quel droit peut-elle dire des choses pareil sur lui ? Alors qu'il y a seulement deux jours, je l'ai vu pleurer pour la première fois, à cause d'elle. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et remonte jusque dans mes tempes.

Dire des choses sur nous, dans ces circonstances est inadmissible. J'ai l'impression que toutes ces années à l'aimer en secret n'étaient que des mensonges que je me suis moi-même crée. Je sens ma douleur peu à peu se transformer. Et pas en quelque chose de très agréable.

Puis, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Elle vente les mérites de Keiji, sont petit Keiji chéri qui est si parfait et si beau. De toute façon, Yuki ne pourra jamais devenir un homme comme lui, et il ne fera jamais rien de sa vie. Mon sang ne fait qu'un tour, et tout semble virer au noir autour de moi.

J'ai vaguement conscience que nous sommes presque arrivées au lycée, et que les garçons s'avancent vers nous. Mais ça m'est complètement égal. Yuki est la seule personne au monde à ne m'avoir jamais trahi, blessé, ou ignorée. C'est la seule personne pour qui j'aurai toujours de l'affection, et contre qui je ne m'énerverai jamais réellement.


Quand je reprends mes esprits, ma main me fait mal, et le nez d'Isuzu saigne assez abondamment.

Mis à part m'énerver, les yeux remplis de larmes d'Isuzu ne me touchent absolument pas. Et le fait que les deux garçons ait accourus à ses côtés pour venir l'aider ne me calme pas plus.

- Comment peux-tu parler de tes meilleurs amis de cette manière ?! Et comment peux-tu dénigrer ainsi les sentiments des autres ? Parce que oui, les sentiments que Yuki et moi avions pour toi n'étaient pas de l'amitié. On étaient amoureux de toi, et toi tu nous regardes de haut simplement parce que tu es enfin avec celui que tu aimes ? Et bien sache que tu as peut-être eue ce que tu voulais, mais tu ne m'auras plus. Je t'interdis de parler de nous de cette façon. Je t'interdis de faire ta fifille pourrie-gâté comme tu le fais d'habitude, alors que nos cœurs sont en miettes à cause de toi. Je savais que tu étais comme ça au fond de moi, mais te voir continuer à agir ainsi m'est insupportable. Ah, et j'espère au moins t'avoir cassé le nez.


Sur ces mots, je les dépasse sans me retourner. Je passe le portail, et ma vue se brouille. Fichues émotions. J'essuie mes larmes avant même qu'elles ne commencent à couler ; j'en ai plus que marre de tout le temps pleurer pour elle. Je veux qu'elle disparaisse de mes pensées, que que mes sentiments ne soient pas ainsi bouleversée à chaque parole d'elle. 


*

Salut ! 

Désolée que ce chapitre soit aussi court, en plus j'ai bien peur que le suivant le soit aussi... J'espère que vous aimez quand même !

Un Amour inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant