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 La semaine est passé à un rythme insoutenable. J'ai eu l'impression que six mois sont passés, en sept jours. D'autant plus que les parents de chacun d'entre nous ont accepté le voyage, sans qu'on ait besoin d'insister. Autant dire qu'on a vraiment fait qu'attendre. Mais aujourd'hui, on est ENFIN vendredi. Je me suis réveillée, un immense sourire aux lèvres, et des petits papillons dans le ventre. La journée m'a paru encore plus longue que la semaine, mais lorsque enfin la sonnerie annonçant la fin des cours retentit, j'ai l'impression que je vais pleurer de joie.

Je sors à la vitesse de la lumière, sans même attendre Yuki, qui devait de toute façon demander un truc à notre prof. Je suis la première arrivée au portail blanc, notre lieu de rendez-vous. Cette fois-ci, il ne neige pas, même si les arbres et le sol en sont toujours recouverts d'une fine couche. Le vent glacé me fouette par contre de plein fouet, même ayant revêtu l'uniforme d'hiver, et ayant mit par dessus un gros manteau. Je les attend une dizaine de minutes, appuyée contre le même mur où nous attendait Isuzu la dernière fois.


Lorsque je les vois enfin arriver, j'ai l'impression de m'être transformée en glaçon. Yuki me lance son écharpe sur la tête, et m'intime l'ordre de la mettre. Je baisse la tête, gênée, et m'exécute. Je ne vais pas refuser un si beau cadeau.

C'est chez Keiji que nous avons décider de faire nos devoir avant de partir demain matin.

Sa maison est la plus éloignée d'entre nous, et il nous faut vingt bonnes minutes pour y arriver à pieds. J'ai un nombre incalculables de bons souvenirs qui me viennent à l'esprit quand je pense à sa maison. On y traînait souvent, au collège, et ça fait un bon moment qu'on y est pas retourné tous ensembles. Keiji a toujours été un élève studieux, et presque à chaque fois qu'on allait chez lui, il finissait par nous forcer à faire nos devoirs. Isuzu était déjà probablement amoureuse de lui, à cette époque là.


Sa maison m'a toujours fait pensé à une maison européenne, de par son architecture moderne extérieur. Bien que n'en ayant jamais vu, c'est exactement comme ça que je les imagine. Sa façade blanche, et le toit plat n'y sont pas pour rien, car ils tranchent avec les maisons traditionnelles japonaises. Chaque année à Noël sa mère, française, décore l'extérieur de la maison, et la rend presque féerique. Elle brille alors de mille feux. Je suis contente de constater, en arrivant, qu'elle n'a pas encore enlevé les décorations.


Keiji nous fait entrer, et alors qu'on enlève nos chaussures dans l'entrée, c'est justement sa mère, une magnifique femme blonde aux yeux clairs , qui vient nous accueillir.

-Bienvenus les enfants ! La journée a dû être longue, alors j'ai préparé des gâteaux... ça vous dit de venir goûter avant d'aller travailler ?

-C'est gentil maman, mais je crois qu'on est tous d'accord pour dire qu'on peut s'en passer. répond Keiji, sans même vérifier auprès de nous.

-Moi je suis pas contre, si ça ne te dérange pas Charlotte-san ! dit Yuki, en sauvant par la même occasion l'estomac d'Isuzu et le mien, habitués à goûter.

-Si ça me dérangeais, je ne proposerais pas ! Allez vous mettre dans le salon, je vous apporte ça !


Keiji lance un regard énervé à Yuki, qui me fait pouffer. Qu'est-ce qu'ils peuvent être débiles parfois, ces deux là. Mais sans un mot, probablement parce qu'il voit bien qu'il est le seul à ne pas vouloir manger, Keiji se dirige vers le salon et s'assoit sous le kotatsu. On fait comme lui, et cette table chauffante, une invention relevant du génie suprême, me charme instantanément.

Un Amour inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant