Chapitre 3

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Dans ma chambre, l'unique lieu de repos et de retrait, j'entends sans vraiment écouter mes parents se disputer. Seule la voix de ma mère m'atteint, ses cris lui briseront les cordes vocales si elle continue. En revanche, la voix de mon père est impossible à percevoir. Il est si calme et détendue. Il a toujours été quelqu'un de patient mais de persuasif. Il aimait que les choses aille de son sens et il ne prenait jamais en compte les décisions des autres. Je n'ai pas de grands souvenirs avec lui, il était principalement solitaire et travaillait dans son coin. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi des cries résonnent dans la maison.

— Pourquoi ? hurle ma mère à point de me faire sursauter.

Je suis recroquevillée sur moi même sous la chaude couverture de mon lit et attends sans doute le calme qui n'est présent dans aucune des pièces de la maison. Je frissonne en pensant aux conséquences du conflit se trouvant dans la pièce juste en dessous de moi.

Soudain des pas se font entendre dans l'escalier. Quelqu'un se rapproche doucement de ma chambre. Rapidement et sans bruit, j'éteins ma veilleuse qui me soutenait dans la pièce sombre et m'étouffe dans ma couette pour paraître endormi.

— Ma puce ? demande ma mère en ouvrant la porte.

Une mère sait tout sur son enfant, et là, à ce moment même, elle sait que je n'ai pas trouvé mon sommeil. Je lève la tête et lui offre un sourire qu'elle me rend tristement.

— On se lève de bonne heure demain, repose toi, dit-elle prête à refermer la porte.

— Pourquoi tu t'es énervée avec papa ?

Elle s'arrête gênée de la question et viens s'asseoir doucement au pied de mon lit.

— Ton père a... a fait quelque chose de mal et je l'ai grondé. Mais n'y penses pas, c'est finit maintenant.

« C'est finis maintenant ».

Je me répète cette phrase réconfortante dans ma tête pendant que ses yeux scrutent la petite fille de huit ans qu'elle a mis au monde. Elle se lève, le visage haineux, colérique et triste. Je n'arrive pas à détourner mes yeux qui la suivent jusqu'à ce qu'elle sorte de ma chambre et referme la porte. Je me retrouve dans le noir complet, rien pour me guider. Je suis seule, au moins jusqu'à demain.

Ce noir qui m'entoure s'éclaire petit à petit, laissant percevoir des ombres incomplète derrière lui. Je suis vivante, je le sens. Des bruits résonnent jusqu'à mes deux oreilles. J'entends des messes basses mais que je n'écoute pas. Mes yeux sont fermés, je ne veux pas les ouvrir. Je ne veux pas voir ce qui m'entoure. Je veux rester isolé, dans mes rêves et cauchemars que je faisais petite... Petite ?

Maman ! hurle-je en me redressant soudainement.

Je me rend compte que je suis toujours dans ce maudit fauteuil et que quelques scientifiques me fixent de leur regard critique. Ils me font peur, leur visage sont neutre face à moi tandis que leurs doigts s'immobilisent doucement. Tout ça me terrifie. Je tourne dans tous les sens pour observer la pièce qui est la même que toute à l'heure, avant leur expérience. Je m'aperçois rapidement que mon compagnon n'est pas là, son fauteuil est vide. Il s'est sans doute réveillé avant moi.

Les hommes en blouses blanche remarque mon angoisse et tente de se rapprocher pour me maintenir.

— C'est bien elle, annonce l'un d'eux.

— Ne me touchez pas ! crie-je pour me défendre et ainsi les faire reculer.

Ils sont en cercles autour de moi et me toisent avec leurs yeux.

Pour l'humanité [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant