Chapitre 19

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 J'ai beau penser à tout autre chose plus intéressante, la phrase de Lee avant qu'il nous quitte reste ma principale pensée. Sait-il qui je suis réellement ? Si non, il aurait jamais ajouté ça. Il insinuait explicitement dans sa phrase que la mort ne m'arrêterait pas, au contraire. Et qui peut vivre après la mort à par moi ? Personne.

Les soldats nous font avancer au milieu du village jusqu'à un arbre au tronc deux fois plus grand que les ceux des autres, un tronc si large qu'il pourrait contenir un bâtiment à l'intérieur. Et mes intuitions étaient bonnes, la dirigeante des Résiliens habite dedans, derrière ce majestueux rideau de fleur qui couvre l'intérieur du tronc. Les soldats nous font entrer de force et retourne à l'extérieur pour nous laisser seul. Ways à côté de moi à le même réflexe que moi, il garde silence face à la beauté de cette sorte de logement naturelle. Tout est en bois, des lianes fluorescente s'entremêlent sur les murs et éclairent l'ensemble de la pièce. Il n'y aucun meuble, seulement des plantes en tout genre pour décorer l'espace, mais il y a des escaliers qui montent jusqu'au plafond à plusieurs centaines de mètres au dessus de nous qui doit être le plancher d'une autre pièce. Intriguant, le tronc entier est creux et sert de logement à une seule et unique personne qui, d'ailleurs, je ne vois pas.

— Tu penses qu'on devrait monter ? demande Ways en s'approchant des marches.

Des centaines de marches à parcourir chez une inconnue, c'est pas la meilleure des entrées polies que l'on puisse faire mais nous n'avons pas d'autres choix apparemment. Je préfère découvrir les secrets de cet arbre que ressortir retrouver les soldats.

Je décide de suivre mon amie et monter doucement chacune des marches car tomber de cette hauteur me conduirait vite à la mort, et je n'ai pas envie de refaire tout ce que j'ai accomplis jusqu'ici. Ça m'épuise rien que d'y penser.

L'ambiance chaleureuse de cet arbre est si apaisante que l'idée de me méfier de cette femme n'est pas concevable. Elle doit être adorable, vieille sans doute et posséder un assez grand savoir pour ne pas s'attarder sur des détails minimes comme le fait que je sois la fille de Hector. Et puis, si elle aurait voulu notre mal, elle nous aurait pas laissé entrer ici sans défense.

Arrivée en haut des escaliers, Ways s'arrête devant un autre rideau de fleur et m'incite à l'ouvrir. Ce que je fais évidemment, ma curiosité m'empêche de rester à attendre devant cette entrée. Un si beau lieu doit contenir une gigantesque bibliothèque, des sortes de potions magiques peut-être ou bien de vieux bibelots poussiéreux. Cependant, je me trompais totalement, derrière cette porte se cache rien d'autre qu'un doux salon de bois aux couleurs tamisées par les nombreuses bougies éparpillées au chaque coin de la pièce. Mais il y a une chose en plus qui attire mon attention, une personne qui ne devrait pas se trouver ici, pas chez ses ennemis.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? demande-je surprise de le voir.

Arismarte, assis sur l'un des fauteuils, se lève et m'incite à entrer avant de s'approcher de moi. Son regard électrique n'a pas changé, il est toujours aussi attirant et m'aspire jusqu'au centre de ses abysses.

— Mon père a toujours un coup d'avance, Eli, ajoute t-il en laissant tomber ses yeux sur Ways près de moi.

Le petit paraît terrorisé. Lui qui ne connaissait le prince Weeka que par sa légende, il s'attendait sûrement à jamais le croiser, surtout pas ici. Moi aussi je suis surprise, la venue de Ari n'est pas par hasard et il cache sûrement son jeu derrière son beau sourire. Je lui ai toujours fait confiance mais en me souvenant de Lee je me convaincs que la confiance ici n'a plus aucune valeur.

— Ça ne répond pas à ma question, t'es loin de chez toi ici, trop loin même, hausse-je le ton.

Arismarte sourit en prenant mes épaules pour que nos regards se croisent de nouveaux. Il a une vilaine manie de vouloir chercher au fin fond des iris les pensées de ses interlocuteurs, c'est déstabilisant pour moi et me fait perdre le peu de confiance qu'il me restait.

Pour l'humanité [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant