XI

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Vendredi 31 mars

Maudit oiseau ! Je me suis dis que dormir dans un endroit moins boiser pourrait m'éviter de me faire réveiller par des piafs, pourtant ils sont partout, toujours là à hurler dans mes oreilles le matin. Au loin j'entends en plus les coqs des villages. Grâce à la piaille sûrement j'ai mieux dormi, mais c'est pas aussi parfait que dans mon lit, dans le nord. Il fait toujours aussi froid la nuit. J'adorais sortir la soirée, voire même la nuit, avant la fin du monde virtuel, l'ambiance me détendais, le silence était rassurant et je me sentais moins seule quand j'errai dans les rues et les campagnes désertées.
Mais maintenant, le silence devient bruyant et le moindre petit bruit devient danger. Je suis sans cesse aux aguets lorsqu'un coup de vent fait trembler les branches d'un arbre.

J'ai terminé les pommes qui me restait, je sentais qu'elles tournaient de l'œil. Et j'ai commencer à marcher sous le soleil brulant en espérant trouver une rivière bientôt pour pouvoir m'y laver. La ligne TGV continuais de suivre l'autoroute. Au bout d'une heure je suis arrivée à la Somme. Ce canal envahît par les marais était beau et reposant. Je suis rentrée dans le village, il y avait un camping. Un camping en Picardie ? Ca paraît perturbant, il ne doit pas y faire bien chaud d'habitude. J'y suis tout de même entrée, ce n'était pas très difficile sans caméra pour surveiller les personnes qui y pénétraient. J'ai trouver rapidement les sanitaires et j'y ai pris ma douche. Elle était glacée, mais cela ne me dérangeait plus tellement, il faisait si chaud au soleil. J'ai aussi pu profiter des toilettes gratuitement, et me brosser les dents. J'avais bien sur pris ma brosse a dents et mon dentifrice mais je n'avais pas eu l'occasion de l'utiliser depuis le début de mon voyage. Le plan exposé dans le camping indiquait qu'il y avait une piscine. Je mourrai d'envie d'y aller, mais j'avais peur de me faire chopée. Puis je n'avais pas de maillot de bain, c'était un peu gênant. Alors j'ai décider de m'allonger en sous vêtements sur un transat pour me sécher au soleil, ce qui s'est fais rapidement. Il y avait un cadran solaire sur une maison dans ce village, il indiquait dix heures. Ça me faisais du bien de savoir l'heure, je me sentais deja un peu moins perdue. J'ai repris ma route après m'être habillé.

Le professeur de géographie nous avait déjà dis a quelle point la Picardie avait un paysage lassant. J'avais moi même remarquer sur les cartes de France que seul Amiens est une grande ville, mais je n'imaginais pas a quel point le prof avait raison. Des champs a perte de vue et pas une seule ville sur laquelle poser son regard.

Il devait être midi quand je suis arrivé a la hauteur d'une aire de repos gigantesque et bien sûr abandonnée. La porte de la supérette avait était cassée. J'entrais dedans pour voir si il y avait de la nourriture. Des paquets de biscuit jonchés le sol. J'en remplis mon sac. Je me servis aussi de nougat et de barres de chocolat, de compotes de pommes et de tout ce qui était encore consommable et qui pouvait rentrer dans mon sac. Le magasin n'étais pas non plus plein. J'ai avalé trois compote, un paquet de gaufres et une barre Snickers avant de reprendre la route. Les glaces me faisaient de l'oeil dans leur bac, mais je savais qu'elles étaient déjà toutes fondues.

C'est le ventre bien remplis que je continuais la route et que je tentais d'arriver au plus vite à Paris. La ligne TGV nous suivait toujours, j'avais l'impression qu'elle me suivait et me supervisait. Quand s'éloignera t-elle. En tout cas depuis les deux jours de marches, aucun train n'y était passé. J'en avais assez de marcher et je me demandais si je tenais a ce point à Saint Etienne. Chaque pas était une souffrance et chaque heure était une torture. Cette marche était ennuyeuse et je voulais tout abandonné. Mais comment faire ? Je devrai faire demi tour et remarcher trois jours de suite vers Lille, alors que je pourrai être déjà être dans la ville, dans laquelle je rêve d'aller, d'ici sept jours ? Non, il fallait que je continue la route, mais il me fallait faire une pause.

J'étais arrivé dans une assez grande ville comparé aux villages que j'avais vu précédemment, lorsque j'avais pris ma décision. Il devait être seize heure.
Je sortais de l'autoroute pour arriver dans une zone commerciale. C'était extraordinaire, toutes les devantures étaient explosées, même le McDonald's ou le magasin de chaussure. Il y avait un Ibis hôtel juste contre l'autoroute. Ca me ferai un endroit génial pour dormir. La porte d'entrée était défoncée. Comme j'avais la flemme de monter, j'ai choisis une chambre au hasard au rez-de-chaussée mais elle ne s'ouvrai pas, même en essayant toute les cartes magnétiques sur le comptoir elle refusait de s'ouvrir. Pourtant je suis sur que ce n'est pas électrique mais magnétique. J'ai monter chaque étage dans l'espoir de trouver une porte déjà ouverte, et c'est seulement au troisième que j'en ai trouver une. Je me suis posée dans un lit, j'avais l'impression de ne m'être jamais assise sur quelque chose d'aussi confortable depuis des années. Une chose est sûre : quand je retrouverai ma maison, internet et l'électricité, l'eau chaude, la nourriture et mon lit confortable, je saurai maintenant que cela est un veritable luxe.

Dans l'hôtel il y avait une carte de France. Je me trouvais à Roye, a peut prêt a mi chemin de Lille et Paris. Ca me paraît beaucoup, je pensais qu'il ne me rester plus qu'un jour de marche pour arriver a la capitale. Maintenant je me demande si je suis toujours partante pour marcher jusqu'à Saint-Etienne. Avec l'allure que je prend il me faudrait encore 9jours de marche.

Non. Je savais a quoi m'attendre quand j'ai commencé le voyage. J'ai déjà envie d'arrêter ma pause et de partir déjà. Après avoir pris ma douche, utiliser des toilettes qui avaient l'air beaucoup plus propres et avoir pu me brosser les dents, je me suis couchée nue dans le grand lit blanc. Lit qui n'avait sûrement pas du être refait après la venue du client précédent, mais je n'en avais rien a faire, je dormais enfin dans un lit.

Avant de dormir je n'ai eu que le temps de penser aux vitrines des boutiques cassées, j'avais l'impression de vivre l'apocalypse petit a petit, mais avant de commencer a avoir peur, je me suis endormie comme une pierre.

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