XIII

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Dimanche 2 avril.

Ce sont encore ces oiseaux qui m'ont réveillé par leur chant, mais Théo était déjà debout quand j'ai ouvert les yeux. Il buvait un verre de lait, un autre a moitié vide reposait sur la table.

« Dis donc, tu ronfles beaucoup pour une fille ! » me lance t-il avec un petit rictus.
« - Ca ne veux rien dire ! Tout le monde ronfle plus ou moins ! Tu n'as jamais dormi avec une fille toi
- et toi ? » me demande t-il a son tour.
« Bien sur, des soirées pijama avec ma meilleure amie de primaire »
Meilleure amie que j'ai perdu de vue depuis.

« Non, mais des garçons » Et la je pense a Sebastien, Nicolas et Paul avec qui cela m'est déjà arrivé de m'endormir par appel. Je pense a tout ses bons moments et ils me manquent encore plus.

« Le fermier du coin nous rapporte après chaque traite du lait chaud, je t'ai laissé la moitié. » me dit-il comme pour changer de sujet. Je le remercie poliment pour le geste et intérieurement pour son soutient. Le lait est assez refroidis, mais il est délicieux, ça fais longtemps que je n'en ai plus bu.

« Quand est-il passé ? Je ne l'ai pas entendu
- Il doit y avoir bien une demie heure. Il trait ces vaches chaque matin, et chauffe son lait pour le pasteurisé si j'ai bien compris. Puis quand il est bien chaud il rapporte une vingtaine de bouteilles au train et aux villages alentours avec une vieille charrette. »

Après m'être habillé, Théo a rassemblé ses affaires les plus importantes. C'est a dire son briquet, sa bougie d'anniversaire, ces deux verres dépareillés, quelques habits et les quelques légumes donnés par le fermier. Il m'a mené jusqu'a la maison des vieux propriétaires qui prêtaient leur salles de bain. Elle était déjà occupé et une personne attendait son tour pour se laver. Mais nous n'avons pas trop attendu, prendre une douche froide n'est pas un plaisir que l'on puisse supporter bien longtemps. On a traversé quelques villages qui longeaient l'autoroute, c'était plus agréable que de marcher sur une longue route toute droite abandonner aux milieu des champs.

On a rejoins l'autoroute à une grande aire de repos. Il y avait des gens qui s'y logeait, surement des anciens voyageurs du train. Logeaient-ils là depuis longtemps où comptaient-il reprendre leur route ? On ne s'est pas arrêté pour leur poser la question, on a continuer tout droit. Je me rappelle ces boutiques pleine de nourriture. Avec ces squatteurs d'aire de repos, elles ont sûrement dû être dévalisées.

On a marché une heure, Théo commençais a se plaindre qu'il avait mal aux jambes. Alors s'est posé sur le macadam brûlant et on a mangé quelques biscuits et deux nougats. Il s'est ensuite plain qu'il avait encore faim, et qu'il n'avait pas envie de repartir tout de suite.

« Je voudrais arriver le plus rapidement possible a Saint Étienne, alors si tu veux faire des pauses d'une heure toutes les deux heures de marches, on vas pas s'en sortir. J'ai encore au moins une dizaine de jours de marche toute seule, devant moi, alors je peux marcher sans toi, sans problème !
- Mais non, c'est juste le temps que je m'habitue a marcher, mais on vas bien faire des pauses de temps en temps au moins.
- Pour manger le midi, pour dormir la nuit, et éventuellement pour prendre un goûter.
- Et on vas marcher de neuf heure a vingt et une heure comme ca ?!
- Exactement ! »

Après qu'il m'ai jeté un regard noir, il a accepter de se lever et de reprendre la route. Il s'est plain sur tout le trajet qu'il avait mal aux jambes, qu'il avait soif, qu'il avait faim, qu'il faisais chaud, que le paysage était ennuyeux. Après une heure de route, a la vue d'un village proche, il a insister pour demander de l'eau à un foyer. Après tout, moi aussi j'étais assoiffé, alors je lui ai autorisé et on sonné. Une femme d'une trentaine d'année a ouvert, je lui ai demandé poliment si elle pouvait nous offrir a boire, Théo étant bien trop gêné. Elle nous a fait entré chez elle, où un chien nous a sauter dessus. Le canapé était moelleux, Théo semblait aux anges, a s'enfoncer dedans, je lui demandais de bien se tenir, en vain. Quand la femme est arrivé avec deux verres d'eau et une carafe, il paraissait tout calme, enfin. Quel hypocrite.

« - Qu'est ce que vous faites ici et ou allez vous sous une température pareille ? » nous a demandé la femme. A peine ai-je eu le temps de prendre ma respiration que Theo fut plus rapide.
« - On viens de Lille, on marche jusqu'à Paris et Sarah vas a Saint Étienne, prêt de Lyon. »
Mais quel abruti !
« - Saint Etienne ! Mais c'est tellement loin, il faut être fou pour traverser la France entière a pied sous une chaleur pareille ! Et surtout sans téléphone ! Vous a t-on déjà dis qu'il est dangereux de sortir seul ? »
Théo semblait étonné de sa réaction. Je me suis tue et j'ai laisser Théo répondre tout en buvant tel un voyageur du Sarahah.
« - Paris n'est plus très loin, nous avons fait déjà bien plus de la moitié de la route. Ce serait idiot de faire demie-tour.
- Ce serait idiot pour toi, en effet, mais ta copine a encore plusieurs centaines de kilomètres a parcourir ...
- Je ne suis pas sa copine !» J'interviens.
« - Peut-être, mais tu es complètement folle de te lancer dans cette aventure, ta mère est-elle seulement au courant que tu es ici ?
- Cela fais longtemps que je n'ai plus vu ma mère.
- Et ton père ? Sait-il que tu traverse toute la France ?
- Oui.
- Et est-il d'accord ? »

Mon père me manque beaucoup. Que fait-il en ce moment ? Comment as t-il réagit quand il a appris que j'ai fuguer ? C'est seulement maintenant que je pense aux conséquences de mes actes.

« - Car en plus tu as fuguée !
- Madame, je vous remercie de vos services et de votre sympathie, mais j'ai fais un choix et je l'assumerai jusqu'au bout, peut m'importe votre avis. » lui dis-je en me levant et en me dirigeant vers la porte.

Théo se lève et s'avance vers moi. Je me permet d'ouvrir la porte d'entrée et de sortir en lâchant derrière moi un « bonjour ».

« Qu'est ce qui t'arrives ? Pourquoi tu t'en vas ? Elle était grave sympa ! On a même pas eu le temps de remplir nos gourdes.
- En attendant preuve du contraire, mes choix ne concerne que moi. »

Me voyant énervé, Théo a continuer a me suivre pendant environ trente minute sans se plaindre, ce qui est un record, et pour moi une bénédiction. C'est a la vue d'une aire de repos que celui ci a insister pour s'y arrêter. Simplement en croisant mon regard, il a compris que je refusais. Pendant deux heure au moins on a marché avant qu'on croise a nouveau une aire de repos, et ou j'ai accepter de m'arrêter a cause de ma faim qui lui donnais raison. Je lui ai fais promettre de ne plus s'arrêter de la journée avant de trouver un endroit ou dormir.

La ligne TGV s'éloignait enfin de l'autoroute, pour mon plus grand bonheur. J'avais l'impression d'avoir un soucis en moins. J'aurai aimé que Theo suive cette route qui dix jours plus tot, aurait dû l'emporter a Paris.
« Pourquoi on suit l'autoroute et non pas la voix ferrée ?
- Suit la si tu en a envie, mais si tu te perd a cause des aiguillages, ce ne sera pas de ma faute. »

En marchant encore un peu, on a découvert des maraîchages. Ils me faisaient tellement penser a ma première nuit passée sous les étoiles a Rœux. Ce serait un endroit assez confortable sans compter le réveil par les oiseaux chanteurs. Mais je préfère tout de même trouver un hôtel quelque part. Les panneaux indiquent que Paris se trouve a quatre vingt kilomètres. Je pourrai me permettre de m'arrêter ici pour y passer la nuit, mais ma hâte d'arriver au plus vite a Paris pour y abandonner Théo l'emporte et je décide d'être aventurière et de marcher encore, malgré son insistance pour s'y arrêter. On est passé au dessus de l'Oise, j'ignorai que c'était un fleuve. L'autoroute longeait les bois au bout d'un moment, ça change des champs a perte de vue, je préfère beaucoup plus.

Il devait être l'heure de manger quand nous sommes arrivés a la hauteur d'un autre bois. J'ai accepter de m'y arrêter au plus grand plaisir de Théo. On a finis le paquet de biscuit, Théo semble affamé en permanence. Pour moi, la marche coupe la faim, mais je ne refuse pas un encas. J'ai dû refuser a Théo d'entamer autre chose. Mais il m'a fais promettre que nous mangerions les légumes demain midi. A vrai dire je ne les aime pas vraiment, mais on a pas grand chose a manger d'autre. Au moins avec tout les légumes qu'on a, on n'aura normalement plus faim jusqu'au soir.

Théo et moi avons trouvé un endroit confortable ou dormir, enfin l'endroit du bois qui semblait le plus confortable. Je n'ose plus dormir pour ne pas ronfler.

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