XXVI

5 1 0
                                    

Dimanche 15 avril ?

Je me suis souvenue se matin qu'on devait être Pâques aujourd'hui ! Mais aucun chocolat nous attend, en cette chaude journée.
J'n'avais affreusement pas envie de continuer la route aujourd'hui. Je voulais prendre une pause. Me reposer. Au moins au matin. Thierry était entièrement d'accord avec moi. Nous avons continuer la navigation en bateau, le temps d'entrer dans une ville, et nous avons poser le pied a terre.
Nous nous sommes retrouvés dans une ville, ou plutôt un village, appelé Tournus. A notre grande surprise, le bar, qui faisait fasse au "port", était  ouvert. Nous sommes entrés timidement.

A la manière d'un western, tout s'y est arrêté lorsque nous avons ouvert la porte. Les conversations, les rires, les jeux, la musique, la bonne ambiance. Tout le monde nous a regardé comme des étrangers. Thierry a lancé nonchalamment un "bonjour". Et les conversations ont repris peu à peu, même si je sentais encore tout les regards braqués vers moi. Le seul bruit que j'entendais, c'était mon cœur qui se mettait a battre de plus en plus fort. Je suivais mon bouclier, Thierry, qui se dirigeait dans le plus grand calme vers le bar derrière lequel se trouvait le serveur.

- une blonde, steuplait, chef, a demandé Thierry.

Et les personnes qui étaient autour de nous ont commencés a explosé de rire.

- Vous êtes qui ? Et vous venez d'où ? Nous a demandé plus sérieusement le serveur.

- Des voyageurs, a répondu Thierry

- Des voyageurs ?

- Des voyageurs.

Les regards se font plus intenses, plus interrogateurs, plus méfiants. Je me sentais d'intervenir.

- Je viens de Lille, et Thierry viens de Paris.

- Bah qu'est ce que vous foutez ici ? A répondu un vieil homme accoudé au bar.

- Euh, je vais à Saint Etienne, retrouver des amis.

Ils ont tous parus impressionnés et épaté. Je ne savait pas quoi dire, et j'avais l'impression qu'ils attendaient que je parle. Alors un son s'est fait attendre, c'est au serveur qu'on le doit :

- très bien, vous pouvez continuer votre route alors.

Je n'avais pas prévu cette réponse.

- On peux avoir un verre d'eau ? A demandé Thierry tout de même.

- Si tu veux de l'eau, la Saône est en face du bar, on nous a répondu.

Alors une idée m'est venue, je n'ai pas me retenir, et j'ai crié, sans savoir pourquoi :

- On sait la raison de la panne d'électricité !

Soudain, tout le monde s'est tut. Plus un bruit ne régnait. Tout était calme. Je devais leur expliquer, mais je ne savais pas du tout comment l'expliquer. J'ai réfléchis quelques secondes et j'ai essayé de me lancer, je ne pouvais plus faire autrement.

- En fait, les pôles de la Terre se sont retournés. Vous savez les pôles genre Nord et Sud. C'est eux qui permettent de produire de l'électricité. Mais comme ils sont plus a leur place, maintenant l'électricité marche plus aussi bien qu'avant, c'est pour ça qu'on la reçoit plus dans les prises électriques.

Je crois que je ne me suis jamais aussi mal expliqué et que personne ne m'a compris. Les gens ne disent pas un mot. Moi non plus.

- Des questions ?

Mon dieu, je me crois faire un exposé scolaire.

- C'est l'état qui nous a coupé l'électricité ?

Cette question entraîne une haine générale dans tout le bar. Comme si ils se préparaient a la révolution, eux qui semblait si amicaux entre eux.

- Non, non, non, non, non, j'essaye de calmer la situation. L'état n'y est pour rien. C'est un... Phénomène scientifique qui a provoqué ça !

- Ouais ! C'est ça ! L'état nous a tous abandonné, nous dans les campagnes ! Seul les capitalistes possèdent l'électricité maintenant ! Hurle un autre homme.

- Non, je vous assure ! Je répète.

- Et les preuves ? Elles sont où ?

- L'état nous a chargé de distribuer des tracts dans toute la France pour expliquer la situation.

- Et l'état nous ment ! Relance un autre

- Il y a toujours de l'électricité a Paris !

- Ah non non non, hurle Thierry, hé, vous savez pas le bordel que c'est a Paris ! C'est l'anarchie, tout le monde s'entretut a Paris, on a plus d'électricité là bas non plus !

- Tu viens de Paris, toi aussi t'es un capitaliste !

Et des hommes s'approchent de Thierry, et le saisissent par les épaules. Il faut que je trouve un truc a dire, un truc a faire, quelque chose, peut importe. Ces gens là sont persuadés que nous sommes les ennemis. Ils sont persuadés que nous sommes l'état, que nous sommes en lien avec le président. Le président ! Il n'y a plus de président !

- Le président est mort ! J'hurle.

Tout le monde se retourne vers moi.

- Vous voulez la preuve que nous ne sommes pas en lien avec l'état ? Vous vouliez la preuve que l'état ne vous ment pas (cette fois) ? La voici. Le président est mort. Il n'y a plus d'état. l'Elysée est sûrement détruit a l'heure qu'il est. De n'importe quelle manière que ce soit, elle a du partir en fumée, comme la moitié de Paris. La France n'a plus de gouvernement maintenant !

Les gens semblent se calmer. Puis bien sûr, quelqu'un me répond.

- Comment on pourrait te croire ?

Oups. Qu'est ce que je peux répondre a ça. Je ne trouves rien a leur dire. Ils n'ont aucune preuve de ce que j'avance, et c'est entièrement normal.

- Vous pensez que j'ai parcouru des centaines de kilomètres sans raison ? J'ai fui Paris, leur répète Thierry.

Les gens se radoucient un peu. J'en profite :

- Bon, si vous voulez, on vas partir calmement et continuez notre route.

Et nous partons pressé, mais nous partons, et personne nous retiens. Je saute dans la barque et ordonne à Thierry de partir au plus vite, mais celui ci prends tout son temps. Heureusement, personne ne nous suis, j'aperçois juste des regards derrière la fenêtre du bar. Et nous continuons notre route dans la barque, nous longeons la Saône et d'après le panneau, nous arrivons dans l'Ain. Je ne connais peu ma géographie, mais l'Ain me parait s'y loin ! Je suis certaine que nous arriverons bientôt. Peut-être serait-il temps de sortir de la barque et de continuer la route à pied ? Ou nous arriverons dans la méditerranée et nous devrons tout rattraper à pied. 

Puis nous arrivons rapidement en Saône et Loire, nous n'avons traversé l'Ain qu'en cinq minutes ! La Saône est Loire ? Nous arrivons ! Saint Etienne se trouve en Loire. 

Je propose a Thierry de descendre et de continuer la route à pied, mais celui ci refuse. 

- Tout les fleuves se croisent. Si on est sur la Saône, nous croiserons bientôt la Loire, on n'aura plus qu'à continuer la route à pied pour la longer. 

Je ne suis pas très sûre de ce qu'il avance, mais je préfères l'écouter et de le croire, c'est plus simple. 

Après une assez longue route, on a décider de s'arrêter près d'une presqu'île. Il s'avère qu'on s'est retrouvé à Mâcon, le nom de cette ville me disait quelque chose. Pourtant ça n'a pas l'air d'être une si grande ville que ça. Toutefois on a trouver un camping municipal, dans lequel on a pus se reposer, prendre une douche, faire cuire notre maïs, discuter de tout et de rien, rire, et surtout se coucher heureux. On parle a peine lorsqu'on voyage, mais à chaque pause on discute comme de vieux amis. La nuit, j'ai souvent l'impression d'être encore sur la barque qui navigue dans les petites vagues du fleuve.

IRLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant