IX

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Mercredi 29mars

J'ai l'impression que mon choix c'est fais un peu sur un coup de tête. Au fond j'avais toujours rêvé d'aller à Saint Etienne de mes propres moyens puisque mes parents ne m'y autorisait pas. Mais je n'ai jamais pu me résoudre a commencer cette aventure car j'avais peur des représailles, que la police me retrouve, que mes parents me punissent sévèrement, ou je ne sais trop quoi. J'aime l'aventure et j'ai toujours voulu tenter celle là. Aujourd'hui je suis sûre que personne ne peux me retrouver, ce sera bien trop difficile sans communication, sans véhicule.
Ce matin mon sac paraissait bien gros et bien lourd. Après avoir pris une douche bien froide, j'ai pris discrètement la moitié des sablés que j'avais fais et des biscuit que Papa et moi avons acheté. J'ai aussi pris dix pommes. Papa ne s'est rendu compte de rien, heureusement. Il est toujours assez tête à l'air, et c'est tant mieux. Il lui resteras assez de boite de conserve pour manger correctement.
Mon sac de cours est assez petit et pour ne pas éveiller les soupçons je n'en ai pas pris d'autre. J'ai pris aussi deux shorts et trois tee-shirts, ça rentrait plus facilement que des pull et des jeans. Je n'ai pas non plus oublier la creme solaire, il y a tellement de soleil.

Je voulais d'abord aller au lycée pour être sûre et certaine que rien ne pourrait remplacer Saint Etienne. J'ai fais comme ci j'allais au lycée, puis j'ai attendu une dizaine de minutes devant la grille, ou j'ai discutée avec Marie. Puis je lui ai dis que je ne comptai pas venir en cours, que je trouvais que ça ne servait à rien car on ne travaillait plus beaucoup depuis la fin du monde virtuel. Elle m'a compris et elle voulait me rejoindre. J'ai commencer à prendre peur et je lui ai donc répondu que ce n'était pas nécessaire de m'accompagner, que j'allais faire un tour chez ma grand mère qui habite a une heure a pied, et que cela ne l'intéresserai pas. Elle m'a donc laisser partir et elle est rentrée dans le lycée, car elle ne voulait pas sortir seule.

J'ai soufflé un bon coup et je me suis demandé si j'avais fais le bon choix. Ça avais l'air fou, mais je rêve depuis très très longtemps de rencontrer mes amis. Cela fais quatre mois que j'aime Sebastien et que Sebastien m'aime, je donnerai tout pour le voir.

Je me suis mise en route, avec tout le courage que j'avais. Trop tard mon choix était pris. Et si il m'arrivais quelque chose ? Non, il ne m'arriveras rien. J'ai traversé des petites villes et villages pendant prêt de deux heures avant d'arriver a la voix TGV qui rejoins l'autoroute au bout d'un moment. Aucun train n'est passé de la matinée. Cette voix ferrée rejoins l'autoroute du nord a la frontière du département du pas de calais. Jusque là, je n'avais vu personne dans les rues. Mais arrivé à Carvin, il y avais déjà plus de monde.

J'avais bien sûr pris la montre que mon grand père m'avais offert à mes quinze ans. Je l'avais abandonné dans un coin de ma chambre car je trouvais que c'était inutile, j'ai besoin de temps pour lire l'heure sur un cadran, je trouve ca compliqué, puis j'ai mon téléphone qui est toujours à l'heure qu'on soit en été ou en hiver. Elle ne marche pas non plus, mais je me dis que si l'électricité reviens ne serait-ce qu'un peu, elle marcheras peut être mieux que mon téléphone. Il devait être a peut prêt onze heure, quand je regarde par la fenêtre a cette heure, le soleil est à peut prêt aussi haut. D'habitude, quand je suis en cours j'ai affreusement faim à cette heure, mais aujourd'hui j'étais assoiffée. La marche coupe l'appétit, c'est connu, mais pas la soif sous une chaleur pareille. Je suis entrée dans une rue résidentielle et j'ai frappé à la porte d'une maison. C'est une grand mère qui m'a ouverte. Je lui ai demandé poliment si elle pouvais m'offrir un verre d'eau, étonné, elle m'a laisser entrée et m'a demandé pourquoi je n'étais pas en cours. Je lui ai répondu que c'était assez compliqué, et elle a dû comprendre que je faisais l'école Buissonnière.

"-Vous aussi vous connaissez la pénurie d'électricité ? Je lui ai demandé.
- Bien sure, c'est une catastrophe, je ne peux même pas joindre mes enfants" m'a t-elle répondu l'air sincèrement inquiète en me tendant le verre d'eau.

Je bu d'un trait. Je sentait l'eau froide me rafraîchir le corps, tout le long de l'oesophage.   Ma gorge semblait déjà desséchée. La vieille s'étonna de ma soif et me proposa un second verre d'eau que j'accepta avec volontiers.

"-Où habites tu ?
-Libercourt" mentis-je, c'est la ville d'à côté. Lui donner cette réponse affirmait que je n'habitai pas loin et que je ne fuguais pas. Elle me demanda ensuite ou je comptai aller, je lui répondis que je ne me promenais juste. Elle m'offrit gentillement deux biscuits que je ne pouvais refuser. Je sais que si la pénurie est nationale, je ne retrouverai pas de magasin ouvert bien loin.

Elle me raconta que son fils habitait à Montpellier avec ces petits enfants, et qu'elle n'avait aucune nouvelle de lui. Je la rassura et lui mentit que la panne d'électricité ne devrai pas durer longtemps. Mais je savais au fond de moi que je ne le pensait pas. Je la remercia poliment et recommença de nouveau la route.

Vers treize heure et demi j'étais déjà à Henin Beaumont. J'avais l'habitude d'aller dans cette ville avec mes parents. Quand j'étais petite, on allait toujours au cinéma là bas. Il y a un très grand centre commercial. Je suis rentrée dedans, presque tout les magasins étaient fermés. C'était étrange. Depuis mon escapade, je n'ai vu aucun magasin alimentaire ouvert. Je commence vraiment à prendre peur. Je me suis assise dans l'herbe du rond point et j'ai mangé une pomme. Il n'y avais aucune voiture ni sur l'autoroute ni dans le centre commercial. J'imaginais quelques voitures tourner autour de moi, de nouvelles arrivaient, d'autres prenaient la sortie, comme une étrange danse de machines. J'imaginais le soleil brulant se refléter sur les vitres m'interdisant de voir les conducteurs. Mon rêve me donnait le tournis, et je me demandais si j'avais eu raison d'entreprendre ce voyage. En cinq heure j'avais parcouru ce que je pouvais faire en 30minutes en voiture.
Je voulais pleurer, j'avais l'impression d'une veritable fin du monde, j'avais l'impression d'être vraiment seule. Je maudissais cette distance. J'étais mélancolique, je ne sais pourquoi.

J'ai continuer à longer l'autoroute et la voix ferrée qui se suivent pendant quatre heure, quand j'ai dépassé le péage, je savais qu'Arras n'était pas loin j'avais l'habitude de passer par là avec ma mère quand j'allais voir ma tatie. Il n'y avais personne dans la gare de péage. Le paysage était monocorde, il n'y avait que des champs et quelques villes et villages s'éparpillaient. J'avais les jambes en compote, je sentais que je transpirais, et j'avais véritablement faim, quand je suis arrivé à une rivière qui s'appelle La Scarpe. L'autoroute passait en dessous, et je n'avais qu'une envie : m'y baigner. Mais j'ai aussi repérer une station d'épuration juste a côté. Une station d'épuration n'est pas censé rejetait les eaux sales dans les rivieres, je sais, mais comme elle semblait être laissé à l'abandon depuis la fin du monde virtuel, on ne sait jamais si il pourrait y avoir une fuite.

Donc je suis passé sous le pont de l'autoroute, c'était un beau petit coin avec des arbres tout autour et un marais un peu plus loin. Un cimetière britannique se cachait parmi les arbres. Le coin était jolie, le village d'à côté s'appelait Rœux. L'autoroute étais proche mais il n'y avais aucune voiture. Je n'ai pas pu m'empêcher tout de même de me rafraîchir dans la rivière, en amont de la station d'épuration, bien sûr. J'ai mangé quatre biscuits et une pomme, et je me suis couchée sur un lit de feuille, la tête sur mon sac a dos, sous les arbres, en aillant encore faim.
Sans soleil, l'eau sur ma peau ne séche pas et j'ai froid. Les bêtes me font peur, et il y a des moustiques, le souffle du vent me caresse la peau et j'entends des pas de petits animaux. J'ai du mal à dormir. La nuit est fraîche et je regrette de ne pas avoir pris de serviette. Je n'aurai pas du me laver pendant le couché du soleil.
Papa à du lire la lettre posé sur mon lit et dois avoir autant de mal que moi à trouver le sommeil. Je suis désolée pour lui.

IRLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant