True but blood

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NDA: Attention ce chapitre est un peu glauque et sanglant alors je le déconseille aux âmes sensibles. Rien de grave mais tout de même 


Un silence de mort s'installa parmi les blocards. Un silence pesant, qui vous oppresse la poitrine, vous confine les poumons et vous noue la gorge au point que vous ne pouvez plus respirer. Un silence qui veut tout dire. Ce silence des autres qui confirme ce que vous pensez.

​Tous restèrent, un instant, immobiles, réunis dans cet essor de désespoir commun, mais finirent par tourner les talons préférant s'éloigner pour aller méditer ces nouvelles pertes. Pour eux les trois autres blocards étaient déjà morts.

​Mais je ne pouvais m'y résoudre. Pas eux, ce n'était pas possible, ils allaient revenir. Pas vrai ? Ils ne pouvaient pas mourir, pas eux. Pas après tant d'années de survie. Pas Minho, pas Alby, pas Thomas. Pas eux !

​Une main se posa avec force sur mon épaule.

​- Je suis vraiment désolé, tocard, s'excusa Gally la mine assombrie, avant de faire à son tour demi-tour.

​Mais je restai là, debout face à la porte, les bras ballants et les lèvres entrouvertes. Je me sentais tellement perdu.

Impossible... impossible... pas eux...

​Non. Non ça ne pouvait pas se finir de cette manière. Pas comme ça, pas maintenant...

​Je passai une main tremblotante dans mes cheveux et m'adossais contre la pierre glacée, fiévreux. Les yeux fermés et embués je tentai de calmer ma respiration sifflante mais rien n'y fit. Pris de frissons incontrôlables je me mis à marcher, puis à courir pour atteindre la forêt. Je m'enfonçai à l'intérieur sans m'arrêter, courant, courant encore... Le vent les branches les bruits... Tout ça me fouettait le visage jusqu'à trouver la clairière. Et là, sans prévenir, sans raison, sans préparation, la réalité me frappa de plein fouet.

Enfermés. Ils étaient enfermés. Tous. Nous étions tous enfermés. Jamais... jamais on ne sortirait. Les Griffeurs... les Créateurs... Ils... ne nous laisseront jamais... JAMAIS sortir. On ne sort pas du Labyrinthe, on ne sort pas d'ici... pas vivants... Pas maintenant, pas comme ça...

​Un hurlement de rage sortit de ma gorge. C'était donc ça ? C'était donc ça leur but ? La finalité ? Tant d'années pour comprendre ÇA ? Ils ne voulaient pas que l'on sorte. Ils voulaient que l'on comprenne. Que l'on comprenne qu'il n'y avait jamais eu ni espoir, ni sortie. Rien, juste de la souffrance...

Des années de souffrance.

​Et maintenant ? Maintenant j'ai besoin de sang. Le mien, celui des Créateurs. Ils doivent payer. Ils paieront.

​J'enfonçai mes dents dans ma lèvre inferieur, appuyant encore et encore jusqu'à que cela saigne. D'un sang rouge. Un rouge, rouge comme le ciel, un rouge couleur vengeance. Et ce gout métallique. Ce gout de haine, ce gout de rage... Comme celui d'un couteau. Mon couteau, là comme d'habitude. Là, comme s'il attendait le rouge de ma vengeance, le rouge de mon sang.

Rouge...

Comme la mort, comme l'aurore

Rouge...

Encore, la souffrance.

Rouge...

Et le sang

Rouge...

Un sang d'encre, encore et encore...

Rouge. Comme j'aime le rouge. Le rouge, la douleur, le rouge, le soulagement. J'avais mal. Mal au crâne, mal à l'âme. Mais comme je l'aimais ce rouge. Ce rouge encore, ce rouge toujours. Là maintenant ce rouge dans le ciel, ce rouge couleur soleil. Un rouge bien trop rouge. Le rouge des batailles, de la guerre, de l'enfer.

Exit [Newt]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant