Entre feu et fer [Roy x Ed] TOME 1

ÉPILOGUE

Attention, ce chapitre spoil la fin de Fullmetal Alchemist Brotherhood !

Bien des années plus tard, alors qu'Alphonse avait retrouvé son corps et Edward renoncé à sa capacité de faire de l'alchimie, Roy avait lui aussi perdu quelque chose : sa vue. Incapable de continuer dans le métier d'alchimiste, il s'était rangé auprès de Riza qui avait à cœur de s'occuper de l'ex-colonel.

L'ancien alchimiste de fer, Edward Elric, après s'être remis de ses blessures, avait pénétré dans la chambre d'hôpital où se trouvait Mustang. Une chambre froide et dénudée de couleur. Ce dernier, les yeux bandés, reposait dans son lit mais reconnu la sonorité des pas de son cadet.

- Edward, dit-il gravement, je ne veux pas que tu viennes ici.

La vision de son amant affaibli bouleversa le jeune homme. Ses dents et son cœur grincèrent d'amertume. Il se sentait responsable de la perte subie par Roy. Cependant, il n'en laissait rien paraître, il ne voulait pas être rassuré, il ne voulait pas que l'on minimise son rôle dans cette finalité.

- Je veux que tu partes, insista Roy.

Les pas d'Edward résonnèrent dans la chambre aseptisée, Mustang percevait chaque sonorité environnante comme si elles emplissaient son cerveau. Il entendait donc son jeune amant se rapprocher et se retint de sursauter lorsqu'il sentit sa main se poser sur lui, glisser de son bras jusqu'à sa main. Les doigts de l'ex-colonel n'étaient ni chaud, ni froid.

Ce dernier se releva dans son lit, assis et faisant face à Edward comme s'il essayait de le scruter :

- Je t'ai dit de partir ! gronda-t-il.

Il pouvait sentir les tremblements des doigts du jeune homme sur sa peau et entendait sa respiration presque imperceptible, retenue et irrégulière. Il ressentait le bouleversement d'Edward au plus profond de lui.

Par ailleurs, ce dernier n'arrivait pas à parler. Sans visage pour Roy, il était pour nous la métaphore même de la douleur : ses traits crispés déformaient sa peau d'habitude si uniforme. Il enlaça cependant ses doigts à ceux du brun alité, silencieusement.

- Ecoute, je vais bien, soupira Roy.

Il savait que le blond n'était plus en mesure de faire de l'alchimie. Il ne voulait pas le lui rappeler en parlant de sa propre carrière, mais tenta tout de même de le rassurer, percevant le mal-être qui l'habitait :

- Je vais m'en remettre. Je ne verrai plus mais développerai d'autres capacités. Quelque chose de nouveau commence, je veux être là pour le voir.

« Pour le voir », cette expression arracha un gémissement rauque à Edward. Roy Mustang, le seul homme qu'il n'eut jamais aimé, ne pourrait plus jamais utiliser ses yeux. Il le comprit véritablement à cet instant et n'eut d'autre choix que celui de faire face à la réalité. Lui, avait perdu son alchimie, il ne pourrait donc plus exercer le métier d'alchimiste d'état. Mais Roy, aveugle, allait tout de même essayer d'y parvenir. Quel pourrait être leur futur ?

Edward savait qu'il se trouvait dans une impasse. Un seul espoir persistait en lui, celui que le grand brun puisse de nouveau pratiquer ce qui le rendait heureux. Pour ce faire, il savait qu'il devait le laisser créer son propre avenir. Il lâcha doucement la main de Mustang.

- Je m'en vais, chuchota Edward.

- Bien, lui répondit Roy d'une voix chaude et qu'il désirait rassurante.

Une légère brise lui caressa les joues lorsque le blond se retourna en direction de la sortie. Il entendit ses chaussures fouler le linoléum gris et s'arrêter au seuil de la porte. Cependant, Roy ne le sentit pas se retourner, Edward était simplement statique. Il finit par franchir l'encadrement et disparu dans les couloirs blancs.

Soudain, une vive brûlure naquit au sein de des yeux de Roy, réchauffant atrocement son visage livide. Ses poings se crispèrent autant que son cœur l'était. Un liquide chaud humidifia ses bandages, une goûte s'en échappa. Roy comprit : il était toujours capable de pleurer.

Edward, quant à lui, s'éloignait de la chambre à grande enjambée comme pour échapper à la douleur qui menaçait de le submerger. Parmi les regrets qui le rongeaient, un se faisait plus fort que les autres : Il ne lui avait jamais dit "Je t'aime."

Mais la vie est belle les enfants ! Donc ne soyez pas tristes. (Dit-elle après cette fin atroce)
Je vous remercie sincèrement et personnellement de m'avoir lue jusqu'ici.

☆

ATTENTION UPDATE : Le tome 2 est en route ! Vous pouvez d'ores et déjà lire le début de cette nouvelle histoire !