Chapitre 2

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- Zane -

Assis sur les genoux de Jeremiah, je me gorge de ses gémissements, de ses ongles s'enfonçant dans ma chair alors que je danse sur sa queue. Nos peaux claquent l'une contre l'autre au rythme de mes va-et-vient.

— Ouais, putain ! Continue, continue.
Un sourire se dessine sur mes lèvres en entendant ses supplications et j'augmente la cadence. Sa paume appuie sur ma colonne vertébrale et il m'intime à me pencher en avant. Je sais pourquoi. Il aime voir son membre entrer et sortir de mon cul.
— Putain, t'es trop bon mec, j'adore te sentir si serré autour de moi.
Je le sais. Raison pour laquelle il revient toujours vers moi. Comme tous les autres. Et, bordel, ce que j'aime ça ! Les tenir au creux de ma paume, pouvoir tirer sur leurs ficelles comme des marionnettes. C'est tellement jouissif. Presque autant que de sentir leur queue qui me pilonne, les sentir me baiser la bouche en gémissant. Eux, ces fils de bonne famille bien sous tout rapport, qui se transforment en anges de débauche entre mes doigts agiles. Ils prétendent tout maîtriser, ils font semblant de n'être là que pour l'expérience, la rébellion. La curiosité, peut-être. Mais c'est faux. Ils sont là parce qu'ils aiment ça. Ils m'aiment, moi. Je les fascine autant que je les dérange, et ils sont prêts à tout pour me voir me prosterner à leur pied, littéralement. Et j'en profite. J'en profite à fond. Je me joue d'eux en permanence. Cet instant en est un parfait exemple.
Je rejette la tête en arrière et ferme les yeux.
— Baise-moi, Jer, putain baise-moi !
Il accentue ses coups de hanches, et je pousse un cri quand je le sens tout au fond de moi. La sueur coule sous mon tee-shirt et le long de mes tempes. Mon souffle est court, Jeremiah halète, et je me perds dans le plaisir.

Le bruit d'un portable qui sonne me fait ouvrir les yeux, et je grogne lorsque Jeremiah décide de décrocher. Je continue de me déhancher sur lui, et son bras s'enroule autour de ma taille alors qu'il mord ma peau, comme pour s'empêcher de hurler, tandis que son oreille est pressée contre son téléphone. Peut-être qu'il n'a pas envie que son interlocuteur sache où il se trouve. Ça me fait marrer. Ils se cachent tous, comme si c'était honteux, comme si prendre du plaisir à me baiser était indigne d'eux. Comme si j'étais leur sale petit secret. Alors que même si je suis un putain d'enfoiré, ils ne valent pas mieux que moi.
Un gémissement s'échappe de mes lèvres, rien que pour l'emmerder, espérant le mettre mal à l'aise. Je tourne la tête pour percevoir sa réaction, mais il est carrément ailleurs.
« Il fait chier. Non, ne bouge pas. J'arrive. J'arrive, bordel, me prends pas la tête » puis il raccroche et pose son portable près de lui d'un geste rageur.
— Qu'est-ce qui se passe ? Je m'enquiers, sans arrêter de coulisser sur sa queue.
— Un souci avec le dealer. Accélère, Z. Je dois y aller.
J'obéis. Mes mouvements se font plus rapides, plus violents, plus saccadés. Nos gémissements et soupirs s'élèvent dans la pièce saturée de sexe et de sueur.
— Caresse-moi, caresse-moi, je souffle en attrapant sa main pour la guider.
Mais Jeremiah ne l'entend pas de cette manière. Au lieu de quoi, il m'attrape par la taille et me fait basculer vers l'avant, me propulsant vers le sol. Je me retrouve à quatre pattes, et il commence à me pilonner, de plus en plus violemment. Il s'enfonce aussi loin que possible. Je me sens déchiré, écartelé. Je frissonne d'extase et de douleur mêlées.
Je me tords de plaisir sous ses coups, nos corps glissent l'un contre l'autre et je sens le tissu de son jean baissé sur ses cuisses frotter contre ma peau. Un peu plus et je pourrais me laisser sombrer, je pourrais me perdre dans cette étreinte violente. Parce que c'est bon. J'aime ce qu'il me fait, j'aime sa brutalité et ses ongles qui s'enfoncent dans ma chair. J'aime les marques qu'il va laisser sur moi, preuve supplémentaire d'à quel point il adore ce que nous faisons, à quel point il ne peut pas s'en passer.
— Il faut que je jouisse, putain, il faut que je jouisse, gronde-t-il en me baisant.
Sauf que ça ne marche pas comme ça. Je me fous qu'il soit pressé, je me fous qu'il ait besoin de se vider. C'est ensemble ou rien du tout.
J'ai du mal à me contrôler à m'obliger à m'arrêter, mais il est hors de question de me faire traiter comme un dévidoir.
— Branle-moi, Jer. Ou on arrête tout.
Son corps se crispe, je le sens. Sa frustration se déverse en moi.
— T'es pas sérieux ? s'écrie-t-il.
— Toi et moi, Jer. Toi et moi ou tu peux te la carrer derrière l'oreille. Tu connais les règles.
Des règles instaurées depuis longtemps, et qu'ils connaissent tous. Je suis toujours disponible pour leur faire passer du bon temps, et quand il est question de sexe, je n'ai pratiquement aucun tabou. Mais il y a une seule condition à laquelle je ne dérogerai pas. Le plaisir doit être mutuel, ou ne sera pas. Je devrais me le faire tatouer sur le cul, tiens.
— Tu fais chier !
Il me pousse vers l'avant et je ne peux retenir le gémissement qui s'échappe de ma gorge lorsqu'il se retire.
Il se redresse, balance la capote dans la poubelle et me toise d'un air mauvais en remontant son froc.
Je soutiens son regard, pour lui montrer qu'il ne m'intimide pas. Il a beau se prendre pour le roi du pétrole avec sa bagnole rutilante, ses fringues à mille dollars et son appart sur la 5e, rien à foutre. Il ne m'est en rien supérieur, et il le sait parfaitement.
— T'es vraiment qu'un enfoiré, Z., grogne-t-il en enfilant sa veste.
Je ne rétorque rien. Au lieu de quoi, je l'observe me tourner le dos et s'éloigner, les poings crispés, ses longues jambes se hâtant de mettre de la distance entre nous. Et il ne reste plus que moi, à moitié affalé sur le sol, le cul à l'air, la queue dressée, en train de me demander si je dois attendre que mon érection retombe ou si je vais devoir m'en occuper moi-même.

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