Chapitre 5

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- Jude - 

J'ai à peine le temps de me remettre de la scène de débauche dont j'ai été témoin que le type me plaque contre un mur. Le souffle court, je tourne la tête pour ancrer mon regard au sien. Ses pupilles sont dilatées, signe de son excitation. Est-ce à cause de moi ? Ou est-ce ces mecs en train de baiser qui provoquent cette réaction ? J'ai bien senti sa queue contre mon cul, si raide, et j'ai dû me contrôler pour ne pas prendre mes jambes à mon cou. Je me suis répété que je n'avais rien à craindre, que le tissu me protégeait de son intrusion, et surtout je refusais qu'il devine ma peur ou mes doutes.

Sa main qui agrippe mes cheveux pour tirer ma tête en arrière m'arrache un grognement de douleur. Puis sa langue est sur mon cou, il lèche ma joue et mord ma mâchoire.

— C'est le moment d'arrêter de réfléchir, murmure-t-il contre mon oreille avant de jouer avec le lobe. Et de sentir...

Sa bouche dévore ma peau, ses dents s'enfoncent dans ma chair.

— De ressentir...

Mon corps se tend en sentant ses doigts saisir mon membre. J'étais tellement concentré sur ses lèves et le picotement brûlant laissé par leur passage, sur ses mots, sur ses injonctions, que je ne me suis même pas rendu compte qu'il avait descendu la braguette de mon jean pour passer sa main sous mon boxer. Mais je ne peux l'ignorer plus longtemps. Je me tortille, mal à l'aise. Parce que contrairement à ce qu'il m'a demandé, je ne peux arrêter mes pensées de tourner en boucle : « Un mec est en train de me toucher la queue. Un mec est en train de toucher ma putain de queue ».

— Ferme les yeux.

J'obéis. Il a raison. Ce sera sûrement plus facile comme ça. De cette manière, je peux imaginer que c'est la main de Taylor qui me caresse. Sauf que... non. Ses doigts à elle sont plus fins, plus délicats. Ses ongles plus longs. Et surtout, surtout, elle ne m'a jamais caressé comme il est en train de le faire. Avec des mouvements de va-et-vient expert. Et c'est un peu surpris que je sens mon sexe se dresser. Et l'image de Taylor s'évapore, et avec elle, mon sentiment de culpabilité, même si j'ai conscience qu'il reviendra rapidement me ronger.

Il faut dire qu'il sait y faire pour que je remarque la différence. Il me caresse comme j'aime être caressé, et je comprends alors ce qu'Avery et Win voulaient dire. Je laisse échapper un gémissement étranglé en poussant mes hanches vers l'avant, à la recherche de plus. Plus de caresse, plus de pression, plus, plus, plus.

— Laisse-toi aller, bébé. Vas-y, laisse-moi m'occuper de toi.

Je n'ouvre pas les paupières, laissant ses mots pénétrer mon esprit, laissant sa voix chaude et profonde s'emparer de mes pensées.

Je tourne la tête et il en profite pour enfouir son nez dans le creux de mon cou. Ses cheveux chatouillent ma joue et je me mords les lèvres pour retenir le cri qui menace de m'échapper lorsque, du bout du pouce, il récolte mon liquide pré-séminal pour l'étaler sur mon gland.

— Voyons voir si je peux arriver à te faire durcir entièrement avec ma bouche, souffle-t-il, et mon cœur s'affole. Ça y est, c'est maintenant. Ce pour quoi je suis venu jusqu'ici. Ce pourquoi j'ai suivi le plan fou et foireux de mes potes. Ce que je crève d'envie de connaître depuis un paquet de temps. Putain, ça y est.

— Au fait, déclare-t-il en prenant mon menton en coupe, moi c'est Zane.

Surpris, j'ouvre les yeux et cligne des paupières.

— Pourquoi ? je murmure.

— Parce que c'est comme ça que mes parents m'ont appelé.

Un ricanement s'échappe de mes lèvres. Il est vraiment en train d'essayer de faire de l'humour alors que j'ai le froc baissé sur les genoux et qu'il est sur le point de sucer ma queue ?

— Pourquoi me le dire maintenant ?

Surtout que j'en ai carrément rien à foutre. Du moment qu'il me donne ce que j'attends, je me fiche bien de son foutu prénom.

Un sourire insolent se peint sur son visage. Il raffermit sa prise sur mes cheveux et plaque ma tête contre le mur.

— Parce que je veux t'entendre le crier quand tu jouiras.

Et sans rajouter quoi que ce soit, il s'agenouille devant moi.

Merde. Merde, merde, merde.

Les seuls mots qui tournent en boucle dans mon esprit.

Mon cerveau a grillé à l'instant où j'ai vu Zane se mettre à genoux avant de lécher ma queue sur toute sa longueur. Putain.

Une décharge électrique à parcouru ma peau et a fait sauter mes synapses. Et c'est alors que je comprends ce qu'il m'a demandé. Parce que c'est alors que je ressens.

Et je ressens tellement.

Sa langue qui parcourt mon membre, qui s'enroule autour de mon gland. Ses lèvres qui aspirent mes bourses l'une après l'autre, qui déposent des baisers sur chaque surface accessible. Ses mains qui caressent mes cuisses, mes fesses, ses doigts qui pianotent sur mon abdomen et remontent pour venir titiller mes tétons. Il me pince, me lèche, me mord, tout à la fois, et je ne sais plus où donner de la tête. Je suis en ébullition, et ma queue n'a jamais été si dure qu'en cet instant, j'en suis persuadé.

Je suis en transe, je tremble, transpire. Mon bassin ondule de lui-même, réclamant toujours plus. Toujours plus loin, toujours plus vite. Et lorsque sa bouche se referme autour de moi pour m'avaler profondément, mon corps se tord et se tend.

Mon poing se referme sur sa tignasse ébouriffée et je commence à imprimer des mouvements de va-et-vient. Je baise sa bouche sans honte, sans délicatesse sans pouvoir me réfréner. Parce que bordel, j'ai l'impression d'avoir découvert l'accès à un nouveau monde. Un monde de sexe décadent, de bouche chaude et humide, de lèves gonflées. Un monde de délices et de plaisirs qui m'étaient jusque là inconnu. Un monde aux effluves de sueur et de sexe, un monde empli de râles rauques et de soupirs comblés.

Je baisse les yeux et découvre le regard de Zane qui me transperce de toute part. Même comme ça, la bouche pleine, la salive coulant a la commissure de ses lèvres et sur son menton, il reste insolent et sexy. Foutrement sexy.

Ses ongles s'enfoncent dans ma peau pour me rapprocher de lui, m'obligeant à me cambrer. Je raffermis ma prise sur son cuir chevelu et mes hanches ondulent de plus en plus vite, de plus en plus brutalement. Il me prend entièrement, sans broncher, au contraire, il semble adorer ça. Il pousse des petits gémissements qui sont en train de me rendre dingue.

— Putain, je viens, je viens !

Il retire ses lèvres et se redresse, et j'en crierai de frustration. Mais il ne m'en laisse pas le temps. En un temps record, il sort son membre, crache dans sa main et se colle contre moi, ses doigts enserrant nos deux queues ensemble. Et c'est ainsi, son corps où perlent des gouttes de sueur collé contre le mien, à moitié défroqué, ses yeux rivés au miens, que je m'embrase.

— Zane ! crié-je en rejetant la tête en arrière tandis que des jets de foutre s'échappent de ma fente. Le sien s'écrase sur mon ventre et nous ne sommes rapidement plus que deux hommes couverts de sperme, haletants, le visage rouge et les yeux révulsés, en train d'essayer de reprendre notre souffle, en train de tenter de ralentir nos battements de cœur.

Inconsciemment, j'amène ma main à sa bouche et, de mon pouce, essuie la salive qui macule encore ses lèvres. Je ne devrais pas trouver ça si bandant, encore moins excitant, mais alors que je me tiens là, devant lui, son corps ferme, ses abdos tracés et ses larges épaules, c'est la révélation. Je viens de prendre mon pied avec un mec, et je ne rêve que d'une chose : recommencer. 

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