Chapitre 10

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- Jude -


Qu'est-ce qui m'a pris, putain ? Je suis complètement malade ! Sérieux, c'est n'importe quoi !
Ouais. Et pourtant, me voilà, à faire les cent pas dans la chambre d'hôtel en me morigénant, comme si ça allait changer quoi que ce soit, comme si ça allait atténuer ma stupidité. Merde.

Je souffle pour tenter de me calmer, et avale d'une traite le verre de whisky que je viens de me servir au mini bar, qui me brûle l'estomac et me fait grimacer.

OK. Respire. Respire. Rien ne t'oblige de lui céder. Rien ne t'oblige à... à quoi, déjà ? À me faire sucer jusqu'à ce que le plaisir explose en moi ? Que je revive l'orgasme dément d'hier soir ? C'est vrai ça, pourquoi devrais-je accepter une telle torture ? Un ricanement s'échappe de ma gorge et je tire sur mes cheveux en grimaçant. Est-ce normal ? D'avoir envie de fuir tout en étant impatient de me retrouver avec lui ? De le haïr de m'avoir quasiment mi au pied du mur tout en le désirant si fort ? D'espérer qu'il ne se pointe jamais tout en redoutant qu'il ne mette pas ses paroles à exécution.

« Je veux te voir jouir et sentir ton sperme éclabousser mon visage ». Rien qu'en me remémorant ces mots, ma queue enfle dans mon pantalon. Est-ce normal d'être excité à ce point là ? Est-ce ma réaction serait la même si ces mêmes mots étaient prononcés par Taylor ?

Taylor... Que je dois retrouver tout à l'heure. À qui j'ai dû encore mentir lorsqu'elle m'a demandé à quelle heure je comptais la rejoindre. Je ne peux pas lui faire ça. Pas encore une fois.

Fier de cette décision, je vide une autre mignonnette de whisky et l'avale cul sec. Du courage liquide pour affronter Zane lorsqu'il arrivera. J'avise ma montre. Il devrait se pointer d'un instant à l'autre. Je m'assois sur le lit et entreprends de jouer avec mon portable, histoire de tuer le temps, mais je me rends compte que mes mains tremblent un peu trop et je le laisse tomber sur le matelas pour prendre ma tête entre mes mains et respirer à fond.

Les yeux fermés, je répète mon discours pour qu'il sorte aisément une fois Zane devant moi, je m'en martèle tellement le crane que je ne l'entends pas arriver et sursaute en sentant sa main se poser sur mon crane. Je relève la tête et mes yeux rencontrent immédiatement les siens, si sombres, d'un bleu presque noir. Il m'offre un sourire et ses doigts se perdent dans mes cheveux avant de descendre le long de ma tempe, sur ma joue, mon menton, ma gorge, mon épaule. Je reste pétrifié devant ses caresses que je déteste autant qu'elles m'excitent. Il remonte sur mon menton, caresse mes lèvres qui s'entrouvrent pour le laisser glisser ses doigts à l'intérieur de ma bouche.

— Tu es tellement sexy, souffle-t-il, brisant alors le sort qui m'avait jusque là laissé dans l'incapacité d'esquisser le moindre mouvement, ensorcelé par son regard et ses gestes.

Je secoue la tête pour l'obliger à ôter ses doigts et me relève d'un bond.

— Je dois y aller. Je ne peux pas rester.

Son haussement de sourcil pour seule réponse, il s'approche de moi et ses doigts se referment sur mon entrejambe.

— Tu en es sûr ?

— Oui, je réponds d'une voix étranglée.

— Tu n'a pas l'air d'en avoir très envie pourtant. Tu bandes déjà alors que je t'ai à peine touché.

Je le repousse fermement et me dirige vers la porte, mais à peine ai-je le temps de l'ouvrir qu'il me la claque au nez et je sens sa main se refermer sur mon bras pour m'obliger à pivoter. OK. Cette fois, c'en est trop. Fini de jouer.

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