Chapitre 4

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- Zane -

Ma réponse à eu l'effet escompté et je reste fasciné devant sa pomme d'Adam qui monte et descend alors qu'il déglutit. Je me penche vers lui pour la lécher avant de mordiller sa gorge. Il ne dit rien, reste stoïque, mais j'entends qu'il respire fort et lorsque ma main se balade sur son ventre, je constate que tout son corps est tendu.

Il est tout de même loin de l'agneau esseulé apeuré à l'idée de se faire bouffer par le loup. Parce que c'est ce qui va arriver. Je compte bien l'avaler d'une traite et faire sortir un tas de gémissements et de supplications de cette jolie petite bouche. Je dois simplement m'assurer qu'il soit en condition. Hors de question que ma proie m'échappe. J'aurais l'air malin s'il se barre en courant. J'ai eu mon compte pour la soirée, et cette fois-ci, je compte bien jouir avant de rentrer chez moi, j'estime l'avoir mérité.

Je décide de le tester, de m'assurer qu'il est prêt. Le visage toujours niché au creux de son cou, je parcours sa peau de ma langue tandis que mes doigts se referment sur sa queue pour la serrer doucement. Il sursaute et recule, et lorsque mon regard croise le sien, je découvre ses yeux écarquillés et ses narines dilatées. Apparemment, il n'est pas encore à point. Bordel, je vais devoir encore faire preuve de patience. J'espère sincèrement que ça en vaut la peine, je déteste me donner du mal pour rien, surtout si je dois en ressortir frustré à la fin.

— Oula, tout doux. Et si on buvait un coup avant ?

Il semble peser le pour et le contre et passe une main sur son visage pour se redonner une contenance. Décidant de faire preuve de délicatesse pour tenter de le rassurer, j'attrape son poignet et l'attire vers moi avant de déposer un baiser au creux de sa paume. Putain, ce qu'il ne faut pas faire pour apprivoiser ses bourgeois coincés.

Il finit par acquiescer et il ne faut que peu de temps pour que nos verres apparaissent devant nous. Je lève le mien pour trinquer.

— Aux nouvelles expériences ! je déclare, solennel.

Il se contente de cogner son verre contre le mien et je me penche pour lui murmurer à l'oreille :

— Et je te promets que celle-ci sera inoubliable.

Lui se contente d'avaler d'une traite son whisky alors que je décide de siroter ma vodka. Nous en profitons pour nous dévisager l'un l'autre. Son regard ne lâche pas le mien, comme pour me défier, pour me montrer qu'il agit en toute conscience, qu'il ne me craint pas. Tant mieux. Je vais peut-être réussir à finir par le sucer, finalement.

Je crois que l'alcool commence à faire effet et à le désinhiber. Son corps se relâche, il semble moins stressé, mais commande toute de même un autre verre qu'il avale une nouvelle fois cul sec. Puis il observe son verre vide, l'air d'attendre qu'il se remplisse par la seule force de la pensée. Peut-être que c'est comme ça chez les bourgeois. Un signe suffit pour que le petit personnel accourt et cède à la moindre demande avant même qu'elle soit prononcée. Agacé, je lève les yeux au ciel et décide de le sortir de sa torpeur en le voyant se balancer légèrement sur ses pieds.

— Sacré descente !

Il cligne des yeux, comme s'il venait de se souvenir de ma présence, et un sourire se peint sur son visage. Un sourire niais, un sourire de type bourré. Sa main se tend et je sens la pulpe de ses doigts retracer ma mâchoire avant de laisser retomber lourdement son bras et de basculer vers l'avant.

— OK, dis-je en attrapant son verre vide pour le poser sur le comptoir du bar tout en le stabilisant. Je crois que tu es prêt. Ça te dis d'aller faire un tour ?

— Je te suis, déclare-t-il d'une voix un peu trop joviale, avant de commencer à avancer en titubant.

Ok, il avait sûrement commencé à pas mal picoler avant que je le choppe. Peu importe, me dis-je en haussant les épaules, au moins, il sera plus malléable, et moins méfiant.

A ma surprise, c'est lui qui m'agrippe le poignet pour nous frayer un chemin à travers la foule, peut-être pour me prouver qu'il a le contrôle de la situation. Qu'il en profite alors, bientôt, il ne contrôlera plus rien, il se retrouvera à ma merci, et je me gorgerai de ses râles de plaisir.

Je le guide comme je peux. Il ne consent pas à me laisser les rênes, aussi c'est au son de ma voix contre son oreille et des indications de mon corps qu'il parvient aux escaliers menant à l'espace plus privé du bar.

Son pas est assuré, sa démarche volontaire, pourtant je ne suis pas dupe. Et lorsqu'il si brusquement que je lui fonce dedans et que je sens son corps se tendre et son souffle se bloquer dans sa poitrine, je comprends qu'il est halluciné par ce qu'il découvre. Je lève alors les yeux pour suivre son regard et découvre Colt, agrippé aux hanches de son mignon de la soirée, en train de le baiser violemment en levrette. Comme toujours, il se donne en spectacle, jouit de tous ses admirateurs en pamoison devant lui. Rien ne le fait plus bander que de voir tous ces mecs se branler ou forniquer en le matant. C'est son kif absolu. La raison pour laquelle il vient ici toutes les semaines. L'une des raisons, du moins. Parce que la principale, je la connais, et je sais qu'il ne l'admettra jamais.

— Bordel de merde, souffle ma proie.

— Ouais, comme tu dis, répliqué-je, les yeux toujours fixés devant moi, tout en me collant contre lui, calant mon érection contre son cul ferme et bombé. Putain, quel pied ce sera de le baiser. Parce que ouais, ça finira par arriver, même si nous en sommes encore loin, pour le moment.

Je crois que l'unique raison pour laquelle il ne cherche pas à se détacher est qu'il est toujours bloqué sur Colt. Je décide alors de vérifier quel effet ce tableau décadent exerce sur lui, en passant mon bras autour de sa taille pour effleurer sa queue. Elle est molle. Il ne bande pas. Il n'est pas excité. Il est simplement choqué. Je crois qu'il est temps que je lui montre l'étendue de mes talents. Et Dieu sait s'ils sont nombreux.

— Est-ce que tu veux continuer à mater ? je demande tout de même, on ne sait jamais.

Il se tourne vers moi et ses yeux écarquillés rencontrent les miens. Ils sont jolis. Grands et couleur vert d'eau. J'ai hâte de les voir se révulser.

Il met quelques instants à sortir de sa transe et secoue la tête en signe de dénégation.

Du dos de l'index, je caresse sa joue, ce qui a pour résultat de le faire tressaillir. Il ferme brièvement les paupières avant de pousser un profond soupir et de les rouvrir. Il a cet air déterminé, presque de défi. Un défi envers lui-même. J'espère qu'il est prêt à le relever, parce que de mon côté, je le suis plus que jamais. 

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