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Orlanne, durant son temps de réflexion loin de moi, pu penser un peu, et décida que mon nouveau surnom était vraiment bien. À partir de ma troisième heure de cours du jour de la rentrée, elle m'appela « la nouvelle », et pour que l'on puisse être assortis, Elio fut rebaptisé en « le nouveau ». Original, me direz-vous, n'est-ce pas ? D'ailleurs, elle ne s'en lassa pas, et même aujourd'hui, en cette fin de mois de mai, n'a toujours pas adopté l'universel « Ange » – à croire que mon prénom est trop long – pour me désigner. Et ce prénom... Avant d'enfin m'avoir, ma mère a fait trois fausses couches. Alors j'étais « comme un cadeau du ciel », m'ont-ils un jour confié. Ils s'apprêtaient à adopter, et j'ai réussi à franchir toutes les embûches de la vie pour finir par naître en parfaite santé. Une sorte de miracle. Ils risquent d'être tristes, alors, demain.

Mon père était militaire à ma naissance, et ma mère est coiffeuse. Ce premier a rapidement rompu son contrat quand j'ai fait mon apparition dans la famille, puis s'est trouvé un poste dans une entreprise du coin grâce à son diplôme d'ingénieur ; parce qu'autant il pouvait supporter de vivre quelques mois loin de sa femme, ce n'était pas possible si celle-ci était accompagnée de son enfant qu'il aimait tant. Aussi, j'ai toujours pu et été proche de mes deux parents qui étaient les plus présents qu'ils le pouvaient, mais jamais de trop.

LA NOUVELLE A CHUTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant