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J'ai éclaté de rire, mon père et ma mère aussi, et il nous a imité après nous avoir tour à tour fixés, oubliant au passage de se vexer. Nous avons mangé dans la bonne humeur, puis nous étions partis dans ma chambre pour travailler un premier sujet d'exposé, toujours aussi joyeux.

Et, deux mois et une quarantaine d'essais fructueux après, il a pénétré une nouvelle fois chez moi. Mais, cette fois-ci, pas de petit sourire, pas de blague nulle, pas un geste maladroit. Il se tenait bien droit, crispé, ma main fine serrée dans la sienne plus grosse ; dire qu'il était stressé aurait été un euphémisme. Moi-même, je redoutais à peine moins la réaction de mes parents. Qu'allaient-ils en penser ? Du jour au lendemain, mon dit « meilleur ami » devient mon petit-ami, sans que je ne leur aie dit quoi que ce soit là-dessus.

« Eh bien, les jeunes, que vous arrive-t-il ? Vous venez ? s'exclama mon père en ne nous entendant pas bouger de devant la porte. »

On s'est fixés quelques instants en restant dans l'entrée, nous voulant rassurants envers l'autre, ce qui ne marcha pas le moins du monde. Il se pencha pour déposer un léger baiser sur mon front puis me lâcha la main, ouvrant la marche jusqu'au salon où patientaient mes parents.

LA NOUVELLE A CHUTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant