VII

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Je sors de l'immeuble et me dirige vers le magasin d'aliment le plus près de chez moi.
- Angelo mio , tu sors déjà ? Je pensais que j'attendrai jusqu'au petit matin.
Je ne me retourne pas et continue à marcher. C'est par où déjà ?
- Qu'est-ce que tu vas faire ? me demande-t'il en arrivant à côté de moi.
- Tu vas me suivre jusqu'où ?
- L'infini.
Je m'arrête et me tourne vers lui.
- T'arrêtes avec tes phrases, ok ? Je m'en fou de ta vie, moi. Va te trouver quelqu'un d'autre ou un boulot. Parce que tu m'amuses pas du tout.
- Trouver quelqu'un d'autre ? Ce sera moins drôle, j'en suis sûr.
- Va vérifier.
Je me remet en marche en essayant de retrouver mon chemin. J'entends encore les pas de Livio derrière moi. Finalement, j'arrive devant le supermarché. Alors que je me dirige vers les portes automatiques, celles-ci ne s'ouvrent pas.
  - Tu pensais vraiment qu'il serait ouvert, un dimanche, à dix-huit heure ? demande-t'il.
J'avais oublié. Oubliée l'heure, oublié le jour. Je souffle et me tourne vers Livio qui me fixe encore.
  - Tu veux peut-être qu'on mange au restaurant.
  - "On" ? Non. T'iras seul. J'ai pas faim. Je voulais juste avoir des placards un peu remplis.
  - Moi je te trouve quand même maigrichonne et...
  - Je demande ton avis ? le coupe-je.
  - Donc on retourne chez toi ?
  - Mais arrête avec tes "on" ! On va rien faire du tout. Je retourne chez moi et tu retournes chez toi.
  - T'as pas froid avec juste un pull sur toi ?
  - Tu fais flipper, vraiment, affirme-je.
  Je retourne sur mon chemin en essayant de semer Livio. Mais en arrivant devant mon appartement il est toujours là. Je me tourne une seconde fois vers lui. Je le repousse quand je surprend notre courte distance entre nos deux corps.
  - C'est bon. T'as gagné le prix du gars le plus lourd qui m'a jamais fait chier de toute ma vie. Tu peux partir maintenant que je l'ai admis ?
  - C'est un très gros titre que tu m'offres. Mais ça ne me suffit pas.
  Je fais tomber lourdement mes épaules.
  - Qu'est-ce que tu veux ?
  - Je veux t'inviter à dîner, dit-il.
  Je fronce les sourcils.
  - Tu savais pas le dire avant ? J'aurais pas marché jusqu'au supermarché pour rien.
  - Tu veux bien ?
  - Tu parais bien surpris. Pourquoi je refuserai ?
  Il sourit à nouveau et je le préviens. :
  - Mais avant, je vais rentrer dans mon appartement prendre ma veste. J'arrive.
  Je rentre dans l'appartement et claque voilement la porte de celui-ci en criant :
  - Ciao l'Italien ! À jamais !!
  Je me jette sur mon canapé et rigole. Le jour où j'accepte de dîner avec un inconnu c'est que je serai vraiment désespérée, ravagée.

Lit Cassé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant