Partie 1 ∆ 2

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Partie 1 ∆ 2

Bondé, encore. Percy soupira de lassitude. Pourquoi ses horaires lui faisaient prendre les transports à ces heures là ? Il aurait donné n'importe quoi pour finir une heure plus tôt, ou commencer une heure plus tard, ou qu'importe finalement, tant qu'il ne faisait pas le trajet dans des conditions inhumaines.

Le métro arriva devant lui, ralentissant jusqu'à s'arrêter complètement. Les portes s'ouvrirent laissant sortir une marée humaine qui sifflait comme un serpent. Les gens dans les transports étaient comme ça. Colériques, agressifs, jusqu'à devenir haineux envers les autres. Toujours râler, toujours critiquer, toujours marmonner dans leurs barbes. L'intolérance qui régnait dans les sous-sols de la ville rendait Percy presque malade.

Il entra dans la rame de métro, cherchant un petit coin tranquille des yeux. Une place s'était libérée près d'une fenêtre, il aimait être près des fenêtres. Le brun se contorsionna pour rejoindre la vitre, s'adossant à elle en poussant un soupire qui ressemblait à s'y méprendre à un soupire de soulagement. Il était presque content d'être là.

Relevant les yeux de sa propre personne, il observa les autres. Le wagon était bondé, comme prévu, et les gens semblaient perdus dans un océan de lassitude et de routine qui le fit soupirer une nouvelle fois. Ne pouvaient-ils pas être heureux au moins une fois ? Ils devaient tous faire la gueule du matin au soir ?

Un mouvement sur sa droite lui fit tourner la tête. La petite blonde de la veille était là elle aussi. Prise en sandwich entre une vieille femme puant le pipi de chat et un homme aux mains qui semblaient vouloir se balader partout sur le petit corps de la jolie jeune femme.

Percy grimaça. Il avait longtemps laissé faire son ancien beau-père, il l'avait longtemps laissé toucher sa mère de la sorte jusqu'à ce qu'il puisse lui mettre une droite sans craindre un retour de bâton. Il ne laisserai pas cette inconnue ce faire abuser par cet homme vicieux.

Le brun se redressa de toute sa hauteur et posa une main sur l'épaule de la blonde qui sursauta, attirant le regard de l'homme aux mains baladeuses. Il sourit, et l'attira près de lui, lui laissant sa place contre la fenêtre pour la protéger de la barrière de son corps. Maintenant, le vicieux ne pouvait même plus la voir.

La blonde leva un regard reconnaissant vers lui, il lui sourit. Elle lui rendit.

Ils étaient assez proche pour qu'à chaque tournant du métro et à chaque freinage, ils rentrent en contact l'un avec l'autre. Leurs bras se touchaient, et Percy sentait le parfum de la blonde s'aventurer dans son nez, signe qu'elle était vraiment très très proche. Il n'avait pas l'habitude. Pas comme ça. Pas volontairement. La seule femme avec qui il avait été aussi proche avait été sa meilleure amie, Rachel. Là, c'était une inconnue et...

Et le métro s'arrêta net.

Percy se retrouva collé à la blonde qui avait ses mains posées sur son torse. Leurs visages étaient exagérément près, il l'aurait voulu qu'il n'aurait pas pu faire mieux. Le rouge arriva rapidement à ses joues en symétrie avec celles de la jeune femme qui détourna les yeux en se mordant la lèvre. Merde, elle était vraiment attirante. Il s'éloigna de quelques centimètres d'elle, n'en n'ayant pas plus pour s'écarter et regarda ses chaussures, les trouvant étonnamment intéressantes.

Le métro reprit sa route jusqu'au grésillement des enceintes.

« DeKalb Avenue. DeKalb Avenue. »

La blonde toussota pour attirer son attention, et lui sourit. C'est vrai, elle était montée ici la dernière fois, il était évident qu'elle descendait là à nouveau. Percy essaya de se contorsionner pour reprendre sa place, la faisant passer devant lui. Elle sourit de nouveau, il lui répondit et après un dernier regard, elle sortit du wagon en slalomant entre les passants.

Percy la regarda disparaitre, la suivant des yeux jusqu'à ne plus voir un seul de ses cheveux blond et sourit. Il se traita d'idiot mais garda son sourire niais sur ses lèvres jusqu'à son arrêt. Elle était vraiment... Il n'avait pas les mots. Demain, il lui parlerait.

publié le 29 juin 2018
corrigé le 13 novembre 2023

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