Chapitre 10.

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Nous sommes à présent mardi, il est cinq heures du matin et je n'arrive pas à dormir, il fait beaucoup trop froid. J'ai tellement froid et ma couverture est trop fine pour me réchauffer. Je me tourne dans tous les sens sur mon matelas gonflable et souffle. Je vois Thomas s'assoir au bord du lit.

- Pardon Thomas je t'es réveillé ?

 - Je t'entends claquer des dents d'ici, bailla-t-il.

- Excuse-moi, j'ai froid c'est tout.

- Viens, dit-il.

Il soulève la couette et me fit signe de le rejoindre.

- Pardon ? Demandai-je.

- J'ai l'habitude, ma sœur vient me rejoindre chaque fois qu'il y a un orage ou qu'elle fait un autre cauchemar, et puis c'est ton lit à la base alors viens.

Je l'écoute alors et le rejoins dans le lit. Je me mis sous la couette et m'allonge à côté de lui.

- Approche je vais te réchauffer, dit-il.
  
Je m'approche et me cale contre lui, passant mes mains sous son haut de pyjama je colle mes paumes contre son ventre, je fus étonnée de constater que sa peau était bouillante.

- Bon sang Camille tes mains sont gelées, dit-il.

Nous nous endormons ensuite rapidement.

- Debout les enfants on se réveille !

La voix de mon père, le bruit des rideaux de ma fenêtre et la lumière du jour me frappant le visage me sortit doucement du sommeil.

- Il est temps de se lev...

Il eut un long silence sans qu'il ne finisse sa phrase. J'ouvris lentement les yeux et remarqua qu'il était toujours là, se tenant devant moi avec un air choqué comme s'il avait vu un fantôme.

- Papa ?

C'est alors que je compris. Je venais de me souvenir que j'étais dans le lit avec Thomas et que j'avais dormi avec lui. Je me redressa.

- Dépêchez-vous de descendre prendre le petit déjeuner, dit mon père sèchement en quittant la chambre.

Mais qu'est-ce qu'il a pu s'imaginer là ?

Je secoua doucement Thomas.

- Tommy debout.

Il ouvrit les yeux doucement et commençait à se réveiller.

- Je voudrais tellement dormir genre pendant cent ans comme la Belle aux bois dormant, marmonne-t-il.

- Debout marmotte, mon père est déjà assez fâché après nous comme ça, dis-je. Me levant.

- Pourquoi ? Demande-t-il, surpris.

- Il a vu que je t'avais rejoins.

- Et alors ?

- Et alors je suppose qu'il a pas apprécié, allez on se lève ou ça va rouspéter.

Pendant tout le petit déjeuner mon père regardait Thomas de travers, je trouvais cela ridicule. Lorsque nous ayons finit de petit déjeuner, on s'apprête à partir pour nous préparer pour l'école quand ma mère m'interpelle.

- Camille ? Faut qu'on parle reste là, Thomas peut aller se préparer.

Thomas me lança un regard qui disait "bonne chance" et il partit se préparer pour l'école pendant que moi je restais là dans la cuisine avec mes parents, m'attendant à tout.

- Ton père m'a dit que tu as dormis avec Thomas cette nuit, dit-elle.

- Oui.

- Donc tu as rejoins Thomas dans le lit cette nuit ? Demande papa.

 - Oui, mais c'est lui qui m'a proposé, dis-je.

- Pourquoi ? Demande maman.

- J'avais froid, je vois pas en quoi c'est mal, dis-je.

- C'est mal parce que Thomas est un garçon et les filles ne dorment pas avec les garçons, dit mon père.

- Mais Thomas est mon ami, le seul ami que j'ai, dis-je.

- On sait que toi et Thomas êtes très proches ma chérie d'ailleurs vous êtes inséparables mais... Ce que ton père et moi essayons de te dire, c'est que treize ans c'est l'âge où les hormones commence à travailler et...

Oh non s'il vous plaît pas ce genre de discutions.

- Maman papa s'il vous plaît je vois très bien où vous voulez en venir, et autant que vous le sachiez toute suite je ne crois plus en la cygogne depuis que j'ai onze ans.

- C'est pas évident pour nous non plus d'en parler je te rassure, me dit mon père.

Je rejoins Thomas dans la chambre après avoir eut la conversation la plus gênante avec mes parents.

- Alors ? Demande-t-il. Quelles sont les news ?

- Oh rien ils ont juste pensé que c'était le bon moment pour avoir la fameuse discution sur la graines, les choux et les roses si tu vois ce que je veux dire...

Il fronce les sourcils, tentant de comprendre, et lorsqu'il compris enfin il se mit à rire.

- Pauvre Camille, je comprend ce que tu ressens, moi mon père avait carrément utilisé la Barbie et le Ken de ma sœur pour illustrer, donc t'imagines.

Nous rions.

- Sérieux ?

- Je suis toujours traumatisé, dit-il.

Nous prenons nos sac à dos et partons finalement à l'école.

Il va peut-être falloir que papa arrête de regarder Thomas de travers, ça m'énerve. On dirait qu'il s'attend à ce qu'à tout moment Thomas se jette sur moi. Qu'est-ce que ce sera le jour où j'aurais mon premier petit ami...

Le correspondant anglais. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant