Chapitre 3.

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- Allez debout les enfants ! Cria mon père en entrant dans ma chambre le lendemain matin, ouvrant les volets d'un coup laissant alors les rayons de soleil nous aveugler.

- C'est violent les réveilles à la française, soupira Thomas. Je ria.

- T'as de la chance aujourd'hui il a pas ramené sa clarinette, murmurai-je les yeux encore à moitié fermés.

Nous nous levons et je ne pus m'empêcher de rire en voyant les cheveux en pétards de Thomas dès le matin. Nous prenons le petit déjeuner et mon père nous emmena à l'école.

Chaque élève de la classe était accompagné de son correspondant ce matin-là. Thomas et moi étaient évidemment assis l'un à côté de l'autre. C'était compliqué de partager mon pupitre avec lui, il est bordélique, il avait tendance à s'éparpiller. Et il avait cette habitude que je détestais particulièrement, celle de mâchouiller son crayon. La prof nous avait demandé de préparer une sorte d'exposer sur ce qu'on aimait à propos du pays de l'autre, alors qu'en regardant autour de moi je vis que les autres élèves avaient un peu de mal à communiquer avec leur correspondant, heureusement je n'avais pas ce problème. Cependant j'en avais un autre - celui d'essayer de faire travailler Thomas.

- Il y a bien un truc en particulier que tu apprécie en France ?

- Mais j'aime tout je te dis, dit-il.

- Mais je peux pas écrire "tout" sur la feuille Thomas ! Dis-je.

- Et pourquoi pas ? C'est court, mais ça résume tout, c'est parfait.

Je ne pu m'empêcher de rire.

À la récréation j'étais assise à mon banc habituel, Thomas à côté de moi, et je ne sais même plus ce que j'étais entrain de lui dire lorsque Kevin, mon béguin, passa devant nous.
Kevin était de taille moyenne, les cheveux bruns hirsutes et des yeux marrons. Mais c'est limite s'il savait que j'existais.

- Il s'appelle comment ? Me demanda Thomas. Je le regarda, rougissant.

- Qui ça ?

- Le garçon que tu matte depuis dix minutes.

Je mis mes cheveux devant mon visage pour cacher mes joues qui ont prit une teinte rougeâtre de gêne.

- Kevin, répond-je.

- Et il te plaît ?

Je joue avec mes mains, la nervosité.

- Thomas tu poses trop de questions ! Dis-je.

- Tu devrais aller lui parler, dit-il.

- Je peux pas, dis-je.

J'ai tourné la tête deux minutes et quand j'ai regardé Thomas à nouveau, il n'était plus là.

Oh non... Me dites pas que...

Et si, il était allé le voir.

- Thomas reviens !

Kevin ne parle pas l'anglais et Thomas ne parle pas le français, comment il comptait faire ? Je le vis faire de grands gestes avec les mains pour essayer de se faire comprendre sans doute, et Kevin me lança un regard. Il hausse la tête à Thomas et Thomas lui fit un geste de la main et se rassoit à côté de moi.

- Mais t'es fou pourquoi t'as fait ça ? Fis-je.

- Je voulais t'aider, dit-il.

- Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Je lui ai fait comprendre avec des gestes que tu craquais pour lui.

- Quoi ?? THOMAS JE TE DÉTESTE ! Criai-je. Il se boucha les oreilles, puis pointa du doigt au loin.

Le correspondant anglais. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant