Apprivoise-moi T1 (Terminé)

Chapitre 7

J'avais dû dormir deux heures cette nuit, le reste du temps, je m'étais retournée dans mon lit en me posant mille et une questions. J'avais encore le goût de Peter sur mes lèvres, mais je ne savais même plus si j'avais rêvé ou non. Qu'on soit bien d'accord, c'était humainement impossible de se téléporter comme ça, alors que s'était-il passé ? C'était le fruit de mon imagination ?

Je me levais difficilement et mettais seulement quelques minutes à me préparer, ne faisant pas vraiment attention à mon apparence ce matin. J'étais épuisée et perdue. Je descendais et apercevais Drogo devant la porte de la salle à manger.

- Tiens, déjà debout, ma belle ?

- Faut croire.

- Tu t'es encore levée du mauvais pied ce matin ? Demandait-il en grimaçant.

- Faut croire, répétais-je en traînant des pieds vers la salle à manger.

- Tu es au courant qu'on n'a pas cours ce matin ? Me faisait-il remarquer avec un rictus amusé.

- Quoi ? demandais-je, un peu trop fort, en me stoppant net.

- On est samedi, aujourd'hui, se moquait-il.

- Si ça t'amuse, tant mieux, grognais-je.

- Qu'est-ce que tu as en ce moment ? demandait-il, en me barrant la route.

- Rien.

- Et en vérité ?

Je poussais un soupire en levant les yeux au ciel. Pourquoi s'obstinait-il ? Il ne m'appréciait même pas.

- Ça ne te regarde pas.

- Dis-moi.

Il posait sa main sur mon épaule, mais je me dégageais immédiatement. Face à mon mouvement de recul, il m'interrogeait :

- Tu as peur de moi ?

- Si toi, tu me fais peur ? Mais bien sûr, pouffais-je nerveusement.

- Qu'est-ce que tu peux être chiante comme fille ! grommelait-il.

- Et toi, qu'est-ce que tu peux être con comme mec, marmonnais- je en le poussant pour passer.

- Fais attention à ce que tu dis, la nounou, me défiait-il.

- Sinon quoi ? Tu vas faire quoi, Drogo ? demandais-je en posant un doigt entre ses deux pectoraux. Tu crois sincèrement que tu me fais peur avec ton air hautain ? Redescends un peu, je ne suis pas ton putain de clébard.

J'entrais dans la salle à manger sans me retourner et le voyais, devant moi, avec un regard mauvais. Je regardais instinctivement derrière moi, puis de nouveau devant moi.

- C-comment ?

Il s'avançait vers moi, et me plaquait contre le mur avec une force incroyable, coupant court à mes interrogations.

- Je te conseille de te calmer, petite idiote. Tu ne sais pas à qui tu as affaire.

- C'est ça oui. Vas-y, frappe-moi, tentais-je tout en gardant ma dignité.

- Ne me pousse pas à bout, m'avertissait-il.

- Alors, qu'est-ce que tu attends ? Frappe-moi, je te dis. Les menaces ne valent rien, le défiais-je avec mon plus beau sourire.

Sa colère semblait monter et je croyais même voir ses yeux changer de couleur. Je clignais des yeux, comme pour éloigner une potentielle hallucination, mais rien ne changeait, j'avais face à moi un regard rouge assassin. Il frappait dans le mur, à quelques centimètres de ma tête, le fissurant à l'aide de sa force colossale, puis il grognait.