Apprivoise-moi T1 (Terminé)

Chapitre 17

La lumière à travers les rideaux mal fermés venait chatouiller mon visage encore endormi. J'ouvrais péniblement les yeux et j'étais toujours attachée dans cette même pièce affreuse. Mes poignets et mes chevilles me faisaient souffrir et rien que d'effleurer le métal froid des menottes me donnait la sensation d'une vilaine brûlure sur ma peau. Je me redressais difficilement, afin de dégourdir mon corps endolori, mais une douleur abominable au niveau de mon abdomen me bloqua de tout mouvement. Ils n'avaient pas prit la peine de me rhabiller depuis que Michaël avait arraché mes vêtements, ce qui me permit de vérifier l'état de mes blessures. Elles étaient gonflées et bleuâtres, ce qui signifiait qu'il y avait une infection. Je grimaçais à chaque mouvement. La porte qui s'ouvra mit fin à l'observation de mes plaies. Viktor était entré tout sourire, me regardant toujours de cette manière si hautaine.

- Bonjour, mademoiselle Smith. Bien dormi ?

- Si vous considérez que dormir assise et attachée, complètement nue et dans une pièce non équipée du chauffage, c'est bien dormir, alors oui. J'ai eu une excellente nuit, merci de vous en inquiéter.

Il me fit un sourire triomphant.

- Allons, ne vous plaignez pas. Vous êtes en vie, c'est ce qu'il faut retenir !

Je ne répondais pas pour éviter de lui balancer un mot de travers.

- A moins que vous ne préféreriez que je mette fin à votre misérable existence ? Ce serait un jeu d'enfant, pour moi.

- Je ne vous ferai pas cette joie, monsieur.

- C'est bien dommage.

Il me regardait longuement avec ce même sourire énervant sur son visage de psychopathe, puis s'extasiait :

- Alors, cette première leçon vous a-t-elle plu ?

Je grimaçais, sentant encore les griffes de Michaël explorer ma chair.

- A votre visage, on pourrait croire que non.

Je lui fis mon plus beau sourire hypocrite.

- J'ai trouvé cette leçon incroyablement courte et pour être franche avec vous, je suis déçue.

- Ah oui ? Et pourquoi donc ?

- Je vous pensais capable de mieux, monsieur Bartholy.

Il arqua un sourcil, amusé.

- Vous ne me manquez plus de respect, c'est ce que je voulais. Il ne reste plus qu'à supprimer cette attitude désinvolte que vous utilisez pour vous protéger, et je serai satisfait.

- Pour faire de moi votre esclave ?

- Exactement.

Je réprimais un rire.

- Vous ne parviendrez jamais à vos fins. Je ne me soumettrais jamais à vous, jamais.

- Vous vous soumettrez et ce, sans que j'ai besoin de vous le demander.

- C'est ce qu'on verra.

- Oh oui, vous verrez, mademoiselle Smith.

A ces mots, il se dirigea vers le bureau en face de moi et à partir de ce moment, je sentais que ma seconde leçon allait débuter. Avant de faire sonner sa petite cloche, il se retourna vers moi puis me fit un large sourire.

- Vous pouvez faire semblant d'être indifférente et forte face à moi mais vous ne pourrez jamais contrôler les battements de votre cœur. Je peux les entendre d'ici s'accélérer.