Apprivoise-moi T1 (Terminé)

Chapitre 21

Je me sentais vide. Vide de tout. Vide de sentiments, vide de sensations, vide de toute énergie. J'avais les yeux clos. L'obscurité qui entourait mon esprit n'était pas oppressante. Elle était même agréable. Je ne ressentais plus aucune douleur, plus aucune émotion. Étais-je morte ? Je me sentais libérée.

Soudain, dans cette douce obscurité, j'aperçus mes parents. Ils me faisaient de grands signes en me souriant.

- Papa ? Maman ? Comment est-ce possible ?

Je tendais un bras vers eux.

- Ma puce, tu es là ?

Cette voix familière était celle de ma mère.

- Tout va bien ?

Je hurlais à ma mère que oui, tout allait bien. Mais elle ne semblait pas m'entendre.

- Qu'est-ce qu'il se passe, Laura ??

Sa voix était aiguë, elle paniquait.

- Mais maman tout va bien regarde, je suis là !

- Écoute ne bouge pas, on arrive ton père et moi !

Elle avança à l'opposé de moi avec mon père. Je lui faisais des grands signes.

- MAMAN NE PARS PAS JE SUIS LÀ DERRIERE TOI !

Sa voix était plus stridente.

- Très bien ma chérie, je reste au téléphone. Henri ! Démarre la voiture, vite !

Quoi ? J'avais déjà vécu ce moment... C'était juste avant leur accident... Soudain je me mise à courir vers eux, en sanglotant.

- MAMAN NON NE VA PAS PAR LÀ, VOUS ALLEZ....

- On est sur la route ma chérie. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ??

Je hurlais et courais. Mais plus je me déplaçais, plus ils s'éloignaient de moi.

- Ils t'ont frappé ? Explique-moi !

Je m'arrêtais de courir, voyant bien que ça ne faisait que les éloigner de moi. Je haletais et pleurais à chaude larme.

- Maman, on s'en fout de ce qu'ils ont fait ! S'il vous plaît... Sortez de cette putain de voiture...

Mon père se mit à hurler.

- JE VAIS LES RETROUVER CES PETITS MERDEUX, BORDEL DE MERDE !

- Non papa, non... Je t'en supplie fais demi-tour...

- Tu es toujours à l'adresse que tu nous as donné ?

Je criais, ne les voyant presque plus à cause des larmes qui noyaient mes yeux.

- MAIS JE SUIS DERRIERE VOUS PUTAIN MAMAN, PAPA, RETOURNEZ-VOUS !

Et j'entendais à nouveau ce crissement de pneu et le bruit de l'accident. Les hurlements de mes parents raisonnaient dans ma tête. Je me laissais tomber à terre, ramenant mes genoux contre ma poitrine, et prenais ma tête dans mes mains.

- Non, c'est pas possible... Maman, papa... Je suis désolée... Pardonnez-moi...

Il n'y avait maintenant plus aucun bruit, mes parents avaient disparu, et j'étais seule et désorientée dans cette obscurité qui me comprimait à présent la poitrine. J'entendais des bruits de pas derrière moi, je me retournais vers ceux-ci. Ma meilleure amie était devant moi, toujours avec ce magnifique sourire que je lui enviais tant. Elle murmura à mon oreille.