Just A Shadow Livre 1 : Without Control

Chapitre 34 : Joyce Ellen Reinstein

- C'est la prise de sang qui vous a mis la puce à l'oreille ? demanda Joyce.

- Oui. répondit Banner, en s'appuyant contre le dossier de sa chaise, l'air déjà plus décontracté.

- Alors vous avez certainement remarqué autre chose, je suppose ?

- Votre sang est quasi-semblable à celui du Captain. Vous êtes un super soldat, comme lui ? demanda Banner, qui n'oubliait pas pour autant que certaines choses étaient encore inexplicables.

The Shadow souffla. Elle n'avait plus d'autre choix que de raconter. De tout raconter ou presque.

- Ma mère s'appelait Eloyce Reinstein, elle était d'origine anglaise. commença The Shadow.

La porte s'ouvrit sur un Steve Rogers au visage transformé. Ses traits s'étaient détendus, ses yeux s'étaient éclaircis et ses muscles moulés dans son tee-shirt bleu marine, s'étaient relâchés. Il était comme apaisé.

- Sortez. dit-il.

The Shadow ne bougea pas croyant que l'ordre s'adressait à Banner. Tandis que le scientifique se levait de sa chaise, elle resta immobile, plantant son regard ambré dans les yeux bleus du Captain.

- Toi aussi, tu viens. dit-il en lui faisant un signe de la main.

Elle se leva et sortit de sa prison, l'air un peu surprise. Steve lui prit l'avant bras et l'emmena dans la salle commune où tous les Avengers étaient rassemblés, assis dans les canapés. L'homme blond lui fit signe de s'asseoir dans un fauteuil. Ce qu'elle fit. Le Captain prit place à sa droite. Natasha était en face d'elle. Coincée entre Iron Man et Thor, elle la regardait avec une lueur de curiosité qui faisait briller ses yeux verts. A sa gauche, le docteur Banner semblait distrait, plongé dans ses pensées. Sam chevauchait un accoudoir du canapé de Bruce, la mine réfléchie. Seul Clint Barton était resté debout. Droit dans sa posture et sa manière d'être, il avait cette particularité de mettre mal à l'aise les personnes dont il restait méfiant.

- Joyce Ellen Reinstein. dit Tony Stark avec un ton froid et ironique. Parle-nous de ta fabuleuse existence. Nous sommes tous curieux de savoir comment tu as pu vivre autant d'années sans prendre une ride ? Et nous aimerions que tu nous expliques comment cela se fait-il que ton sang soit similaire à celui du Captain.

- Je m'apprêtais à le faire, il a juste fallu que l'on m'interrompe. répondit-elle du tac au tac.

- Parle. ordonna Clint.

The Shadow lui lança un regard noir, lui indiquant qu'elle n'appréciait pas sa manière de parler.

- Comme je disais, ma mère s'appelait Eloyce Reinstein. Elle était d'origine anglaise. Je ne pourrais jamais donner la date de sa rencontre avec mon père. Tout comme je ne pourrais pas vous dire quelle femme elle était. Pour la simple et bonne raison qu'elle est morte trois jours après ma naissance. Mon père disait souvent que c'était la meilleure femme du monde et qu'elle aurait été très fière de moi. Quand elle est tombée enceinte, un virus l'a affecté. Elle ne pouvait plus se déplacer, elle avait constamment froid et son corps était de plus en plus faible. Mon père avait peur qu'elle meurt et ça le rendait fou. Alors dans sa folle espérance de pouvoir la sauver, il a commencé à créer tout un tas de sérum. Il n'a jamais baissé les bras et, jusqu'au dernier souffle de ma mère, il a cherché. Un jour, cela devait être vers le septième mois de grossesse, il a pensé avoir trouvé la formule miracle. Il lui a donné un sérum qui, selon lui, avait le pouvoir d'anéantir le virus. Mais l'état de ma mère ne s'est jamais amélioré. En réalité ce sérum m'avait affecté moi. Je suis née le 10 Avril 1933. Ma mère est morte le 13. Mon père a toujours dit que j'étais sa seule raison de vivre. Au début, il ne se doutait pas que j'avais hérité de capacités hors-normes. Il a commencé à avoir des doutes quand il a vu que je commençais à parler, comprendre et marcher plus vite que d'autres bébés. A vrai dire, il ne pensait pas que c'était l'œuvre du sérum. Mais après quelques visites chez le docteur, il s'est réellement posé des questions. Il a étudié mon sang, m'a regardé grandir et évoluer plus vite que prévu. Il a alors compris que ce qu'il avait créé était peut-être une bénédiction. Il s'est acharné à retrouver les bonnes formules, il s'est plongé dans les bouquins de physique, de sciences et de biologie. Durant ces années de recherches, il a croisé la route d'un jeune homme qui lui paraissait fort sympathique. Au bon d'un an d'amitié, mon père lui confiera son projet secret. Il lui dira tout en détail, mais, heureusement pour moi, ne lui dira jamais que je suis la source de ce rêve scientifique. Malheureusement, il s'est avéré que celui qu'il croyait être un ami n'en était pas un. Un jour, alors que mon père s'était absenté de son labo, son ami s'est emparé du sérum qui, il en était persuadé, était terminé, et se l'ait injecté. Dans sa quête de la toute puissance, l'homme a changé de visage et s'est transformé en un être ignoble au visage écarlate. C'est ainsi que le monde a vu naitre Crâne Rouge, premier dirigeant de l'Hydra. Mon père s'en est mordu les doigts. Après cet épisode catastrophique, il a décidé de continuer le sérum. Il s'est juré de ne pas refaire la même erreur et il s'est terré derrière la méfiance. Petit à petit, son projet prenait forme, bien qu'il considère presque cela comme une arme. Enfin, un jour, il a contacté l'armée, leur assurant qu'il détenait un projet qui changerait la guerre. Pour me protéger, il s'est inventé un nouveau nom, une nouvelle vie. Abraham Erskine était un homme passionné par la science, il n'a jamais eu de femme et, par conséquent, jamais eu de fille. Au début on ne l'a pas cru, alors il a insisté jusqu'à rencontrer Howard Stark. Dans son journal, que j'ai récupéré sinon je n'aurai pas pu raconté tout cela, il parlait d'un homme doué à l'égo surdimensionné mais qui cachait en lui une profonde souffrance. "Howard Stark, disait-il, est un homme passionné, intelligent et compréhensif. C'est ce genre de personne au grand sourire et aux blagues foireuses qui cache en elle cette profonde sensibilité, peut-être même des regrets, que sait-on ? " Howard a changé la vie de mon père. Il lui a donné de l'importance comme jamais personne ne lui en avait donné. Ensemble, ainsi qu'avec l'armée, ils ont fondé le projet Renaissance.