Chapitre 39

573 81 72
                                    

Ce chapitre est plus long que d'habitude...j'espère que vous aimerez. ^^

_____________________________



« Je vais squatter la chambre de Charlie cette nuit les mecs, je veux être tranquille. »

Les six garçons et moi ouvrons des yeux énormes. Ils me lancent un regard qui trahit leur incompréhension et je hausse les épaules pour leur faire comprendre que j'ignorais moi aussi ce qu'il comptait faire. Mais je n'ose pas refuser : depuis des années il passe ses journées avec les mêmes personnes, alors je peux bien faire l'effort de lui laisser ma chambre une nuit et d'aller dormir sur le canapé, en plus il est confortable leur canapé, je me suis déjà endormie dessus.

Jimin fend le petit groupe et s'éloigne ; je me lève et le suis en vitesse. Arrivés à ma chambre, il s'installe sur le lit qui n'est pas défait et moi, je vais prendre une douche froide et me mettre rapidement en pyjama. Je sors de ma petite salle de bain et lui souhaite de passer une bonne nuit avant de sortir, une couverture entre les mains.

« Non Charlie, s'il te plaît... reste. »

Je m'immobilise, incapable de prononcer le moindre mot. Il semble si démuni, presque effrayé à l'idée d'être seul. Je pivote pour le regarder en face et lui demande s'il est vraiment sûr.

« Ouais... t'as raison, je veux pas être seul, j'ai besoin de parler. »

Je lui adresse un sourire compatissant et, enroulant la couverture autour de mes épaules, je viens m'asseoir en tailleur sur le lit sur lequel il est, de sorte à lui faire face. Il reste silencieux, cherchant ses mots ; je décide de prendre la parole :

« J'ai bien vu que tu te mettais une pression constante depuis que je peux venir aux répétitions et aux enregistrements...

- Ouais, c'est ce qu'on attend de nous. Le manager, les équipes, les fans... et même les garçons. On doit tous être parfaits, aucun reproche ne doit pouvoir nous être adressé, alors on se pousse les uns les autres à donner tous notre maximum. Et puis, depuis que tu es là, c'est un peu comme si... Comme si faire moins bien que toi, ça signifiait faire mal... »

Je vois bien qu'il est gêné de l'admettre, mais je comprends complètement que tout a l'heure ça a dû être frustrant de constater que je faisais moins de faute que lui (enfin, accordons-lui quand même qu'il a bien plus de pas que moi dont il doit se rappeler), alors même que moi, je ne suis là que depuis une semaine.

« T'as déjà fait de la course à pied ? demandé-je alors.

- Ouais, ça m'est arrivé, pourquoi ?

- Admettons que tu veux courir un marathon, soit plus de quarante-deux kilomètres, est-ce que c'est pas absolument débile de vouloir sprinter tout le long ? Alors oui, tu vas courir plus vite que les autres, mais tu vas passer ton temps à t'arrêter, et ceux qui vont moins vite finiront par te dépasser, et très rapidement. »

Je laisse quelques secondes de silence pour qu'il comprenne où je veux en venir.

« C'est pas possible de donner son maximum sans arrêt, il y a forcément des moments où tu devras faire une pause et, si ce n'est pas toi qui veux la faire, c'est ton corps qui t'y obligera. Jimin, merde, tu crois vraiment que les ARMY n'attendent de toi que des performances irréprochables, qu'elles ne veulent que te voir chanter et danser ? Bien sûr que non, idiot, ce qu'elles aiment le plus, c'est te voir sourire et être heureux, que tu prennes du plaisir à faire ce que tu fais, et ça sincèrement, pas juste pour faire joli sur une vidéo que tu posteras ensuite sur les réseaux sociaux. Quand tu vas mal, les ARMY vont mal avec toi, parce qu'elles se soucient de ce que tu es vraiment, et pas seulement du chanteur que tu incarnes. Tu sais le nombre de fois que j'ai vu ma sœur sourire bêtement simplement en voyant une photo de toi heureux ?

SongwriterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant