numéro 26

la directrice

Neko me fait signe d'entrer, alors je me faufile de l'autre côté et entend la porte claquer derrière moi.
« Lunettes rondes » était assise sur son fauteuil, derrière un bureau. Le petit projecteur d'ordinateur est le seul objet posé sur le bureau, il ne doit même pas faire plus de cinq centimètres cubes de volume. Il crée un hologramme d'écran, et de clavier sur lequel elle pianote sans s'arrêter.
Sans quitter des yeux l'écran, elle me dit de m'asseoir, je m'avance et choisis la chaise de verre.
Elle éteint son projecteur et me regarde.
-alors, tu nous a fait une belle frayeur !
-que m'est-il arrivé ? Dis-je après avoir éclairci ma voix.
-ce sera plus simple si je te raconte tout depuis le début.
Toi et les jeunes se trouvant ici êtes porteur d'une maladie dont nous ne connaissons encore rien, cette maladie vous a tous au même moment fait perdre connaissance mais aussi autre chose de très important : votre mémoire personnelle !
( ma gorge se serra, je déglutis difficilement )
Elle continua :
- tu as du le remarquer, mais vous avez gardé des souvenirs, comme comment on mange, comment on marche ou encore comment on parle, bref toutes ces choses qu'il faut savoir et dont il faut se souvenir, mais rien de votre propre vie.
Vous êtes ici, en quarantaine, pour qu'on vous étudie et qu'on comprenne cette maladie, à nos risques et péril.
Quant à ta question, ce qui t'es arrivé il y a deux semaines..
-quoi ?? Criai-je en me levant brusquement, comment ça deux semaines ?
-rassied-toi et calme toi, oui, tu as dormi pendant deux semaines. ( j'étais choquée, comment deux semaines pouvait passer aussi vite qu'une nuit de sommeil ? ) je disais donc, que ce qui t'es arrivé n'a pas d'explication. Mais tu n'es pas là seule, d'autres enfants ont aussi eu des problèmes inexplicables, sûrement dus à la maladie.

Il y a un long moment de silence, que je brise :
-Excusez-moi mais, pouvez-vous me dire qui je suis ?
-hélas non, je suis désolée.
-mais pourquoi ? C'est mon droit ! Qui suis-je bordel !?
-je suis désolée, mais pour les tests, il faut que tu ne saches rien de ton identité, pour voir si tu  la retrouves par toi même, tu comprends ?

Son calme fait monter encore plus ma colère, comment peuvent-ils me cacher ma propre vie ?  Je me lève et jette la chaise contre le mur, qui se brise en mille morceaux, et je pars en courant le plus vite possible. Traversant le premier couloir, puis la grande salle, le second couloir et enfin arrivée à ma chambre, je claque la porte et me laisse glisser le long du mur, puis éclate en sanglots.