Chapitre 1

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Ce matin, je me suis réveillée en pleurant. J'ai rêvé que Ludo était mort à cause de sa maladie.

Je suis descendu pour prendre mon petit déjeuner. Mes parents n'étaient pas là, comme d'habitude. Mais une enveloppe m'a interpellé sur la table. Elle était à mon nom, mais... il y

avait aussi celui de Ludo sur l'enveloppe. Bizarre, si il avait quelque chose à me dire, il me l'aurait dit en face...

J'ouvre donc l'enveloppe. Sur la lettre, il y a marqué :

" A l'heure où tu lis cette lettre, je suis très probablement mort, à cause de ma maladie. Je n'ai pas osé te le dire plutôt pour profiter de toi heureuse pour mes derniers jours, je ne

voulais pas te voir pleurer.

Je sais, c'est égoïste de ma part, mais tu sais à quel point je déteste faire des au revoirs... Mais ne sois pas malheureuse ; je sais très bien que j'était ton meilleur ami et que tu

n'as pas d'autres ami(e)s au collège.

Mais sympa comme tu es, je suis sûre que tu vas finir par sympatiser avec quelques filles (ou garçons) du collège ! Bref, vis ta vie à pleine dent car l'occasion de refaire le passé ne

se représentera plus jamais, et ne laisse aucun jours de ta vie emplie de malheur.

Plus facile à dire qu'à faire après la mort d'un ami, je sais..."

Je... en lisant ces mots, je me demande d'abord si ce n'est pas un rêve. Je me pince. Non, malheureusement ce n'en est pas un ! J'ai juste envie de pleurer et de me noyer dans mes larmes, pour qu'on

n'en parle plus. Je me demande même si je vais aller au collège... Sans lui, je ne peux pas aller au collège et supporter d'être seule à la cantine, à mon pupitre...

Mais si je n'y vais pas, je vais me faire engueuler par les profs, et je n'ai pas envie de fondre en larmes devant eux ! D'ailleurs, aujourd'hui, il vaut mieux que personne ne me parle, ou je risque d'être agressive.

Je pars sans manger, je n'ai pas faim après avoir lu cette lettre. Je sors de ma maison et vais sur le trottoir, et tout à coup, comme si je ne contrôlais plus mon corps, je m'assoie à même le sol et je pleurs de toutes mes forces, même si je doute que ça me soulage de mon chagrin.

Autrefois, sur cette rue, j'étais avec Ludo. Maintenant, je me retrouve seule, comme une misérable. Je me souviens qu'une fois, on jouait à être un vampire.

"Ah ah, je suis immortels !" disait-il. Apparemment, pas tant que ça, malheureusement.

Je regarde deux amies passer sur le trottoir devant moi. Elles ont l'air si complices. Comme moi et Ludo, quand il était encore vivant. Les deux amies me regardent bizarrement, - sans doute parce que je pleure - puis s'en vont. Pas étonnant, sans Ludo, je n'ai rien pour moi.

Je me relève finalement pour aller au collège. Arrivée là-bas, je vois Léa, Jade et Kelly me fusiller du regard. Elles s'exclament :

"- Camille, t'es chiante ! On croyait que C'était Ludo qui arrivait ! On l'attend depuis tout à l'heure ! D'ailleurs, pourquoi n'est-il pas avec toi ? me demande-t'elle. Je n'arrive pas à répondre, les mots semblent collés dans ma gorge sans pouvoir sortir.

- Bon tu nous répond là ? On a pas qu'ça à faire ! s'énerve-t'elle. Mais heureusement, la cloche se met à sonner, et je n'ai pas à annoncer la triste nouvelle.

Quand on entre dans la classe, la prof semble savoir ce qui est arrivé à Ludo. D'ailleurs, elle annonce quand tout le monde est à son pupitre :

"- J'ai une bien triste nouvelle à vous annoncer.

- Quoi ? répond Léa, surprise.

- Votre camarade de classe, Ludovic, est mort à cause de sa maladie.

Après cette déclaration, Léa reste sans voix. Je reconnais dans cex yeux la réaction que j'ai eue ce matin. Elle aussi se pince. Se rendant compte que ce n'est pas un rêve, elle s'enfuie en pleurant.

Eh bien, elle n'est pas gênée ! Mais j'avoue que j'ai de la peine pour elle. Moi aussi mes yeux commencent à devenir humide. J'essaie de ne pas laisser sortir mes larmes, en vain.

La prof, bien qu'elle sait que c'est inerdit de quitter un cours en trombe comme Léa l'a fait, elle ne dit rien, semblant avoir de la peine pour elle.

A la récréation, Léa n'est touours pas là. Je commence à me demander si elle n'a pas décidé des sécher les cours. Je m'assoie sur un banc, seule. Jade et Kelly en profite pour m'attaquer :

"- Alors, le petit chou est tout seul maintenant ? dit Jade, ironiquement. Kelly en rajoute une couche :

- Tu fais moins la maligne, maintenant que ton petit ami est mort, hein ?

Sous le coup des émotions, je me mets à pleurer.

- Et maintenant elle pleure, le bout d'chou ! dit Jade pour bien remuer le couteau dans la plaie.

C'est alors que, Léa, les yeux rouges (probablement parce qu'elle a pleuré), sortant de l'ombre des la cours de derrière (là où nous, les 3e C n'allons jamais) se met à engueuler Jade et Kelly :

- Non mais vous n'avez pas honte ?! Harceler autant quelqu'un qui vient de perdre son meilleur ami, c'est une honte ! Vous me dégoûtez, bande de lâches.

- L-Léa ? disent en choeur Jade et Kelly.

- Toi, Jade, quand ta mère est morte, tu aurais aimé qu'on te traite comme ça ? Quant à toi, Kelly, pourquoi tu n'as pas ta propre personnalité, au lieu de tout le temps suivre ce que font les autres ?!

Je n'en revenais pas que Léa, celle qui me déteste depuis toujours, puisse me défendre. Jade et Kelly semblaient réellement blessées, et sont partis.

Entre mes larmes, jarrivais à dire d'une voix chevrotante :

- M-Merci...

- Il n'y a pas de quoi. réond-elle. Je n'arrivais pas à comprendre comment elle arrivait à dire d'aussi grande phrase sans bégayer, après une telle annonce de la prof.

- Tu sais, je suis vraiment désolée de m'être moqué de toi durant toutes ces années. Maintenant que tu es aussi trist que moi, je te comprends... Et puis, ce n'est pas parce que tu es la meilleure amie de Ludo que tu es amoureuse de lui.

Je ne répond rien. De toute façon, même si j'avais voulu répondre quelque chose, je n'aurais pas pu tellement ma gorge est nouée.

Ce jour où tout a basculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant