Chapitre 6

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Aujourd'hui, quand je me suis réveillée, je suis descendu à la cuisine. Il y avait un mot sur la table :

"Nous ne rentrerons pas avant 3 jours. N'oublie pas d'aller à ton rendez-vous chez le psy ma puce.

                                               Papa et Maman"

J'y crois pas ! Il me plante là, toute seule pendant trois jours et ils me disent de pas oublier mon rendez-vous comme à un bébé ! Je m'en fiche j'irai pas. Je vais pas gâcher mon Samedi pour ça quand même ! Je vais plutôt aller chez Léa, pour lui parler de ce que j'ai dit avant-hier.

Sur le chemin, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle va réagir comme Jade et Kelly. Qu'elle va se moquer de moi et qu'elle va me traiter de "Sale homo".

J'essaye de me rassurer : "Mais non, elle va ma comprendre, et puis si elle ne m'aime pas, elle le dira avec tact" mais je ne suis toujours pas rassurée.

Arrivée chez elle, elle me dit :

"- Ça va ? Qu'est-ce qui t'es arrivé hier ?

- Je ne sais pas... Le stress, sans doute.

- Mais tu sais, il ne faut pas te mettre dans un état pareil à cause de moqueries...

- C'est pas qu'à cause de ça, mais à cause des choses qui s'entasse dans ma tête.

- Tu sais, tu peux toujours me parler si ça va pas. Ou à ton psy.

Je la regarde avec de grands yeux.

- Comment tu sais ?!

- Ton père et ta mère m'ont parlé de ça. Mais d'ailleurs, tu n'avais pas un rendez vous aujourd'hui ?

- Je n'irai pas ! Je ne suis PAS dépressive !

 - Oui mais tu es déprimée.

- Oh c'est bon tu vas pas me faire la morale comme mes parents là ?! commençais-je à m'énerver.

- Mais j'te jure, ça va te faire du bien !

Et, au lieu de m'en aller de sa maison comme j'aurai fait d'habitude, je m'effondre, en larmes. Léa s'assoit à côté de moi.

- Tu es à fleur de peau en ce moment. Il faudrait vraiment que tu ailles chez un psy. Tu sais, mon aussi j'ai envie de pleurer quand je repense à Ludovic... C'était l'amour de ma vie... [sniff]

Et je pleure de plus belle. J'ai l'impression qu'elle a oublié que je lui ai dit que je l'aime.

- Allez, je t'accompagne chez ton psy." dit-elle en souriant.

Sur le chemin, on ne se dit presque rien. Elle entame la conversation :

"- Mais tu sais, c'est pas si horrible que ça, les psychologue.

- Mais c'est pas ça...

- C'est quoi alors ?

- Bah en fait, je voulais te demander... est-ce que tu... enfin, est-ce que tu m...

Je m'arrête tout net, une personne passe devant nous. Décidément, personne ne veut que je lui demande si elle m'aime...

- Est-ce que quoi ? me demande-t'elle. Mais je n'ai plus le courage de lui demander maintenant.

- On est arrivée ! J'espère que tu te sentiras mieux après." annonce-t'elle. 

J'ai l'impression qu'elle m'abandonne en enfer en me disant "bonne journée" tellement la bâtiment fait peur. Avec des barreaux aux fenêtres en plus...

Devant le psy, je ne peut pas m'empêcher de fondre en larmes.

"- Mais que se passe-t'il ? dit le psy, inquiet.

- Je ne voulais pas venir !

- Je comprends que certaines personne peuvent avoir peur des psy. Mais après, ça va aller mieux, tu n'auras plus peur."

Je ne sais pas comment j'ai trouvé le courage, mais j'ai dit tout ce qui me tracassait au psy. Mais il n'est pas vraiment doué, je trouve... il a pas bien résolu mes problèmes, je trouve. Résultat, je suis pareil en étant rentré dans la bâtiment qu'en en sortant.

"- Alors ? dit Léa, qui m'a probablement attendu.

- Ça n'a rien changé...

- Ah bon ?

- Oui. C'es nul, le psychologues.

- Dit pas ça ! Tu n'es même pas un tout petit peu soulagé ?

- Non."

Si seulement elle savait... et si seulement elle m'aimait...

Ce jour où tout a basculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant