Prologue

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Banfhlath

Prologue

Déjà dans le ventre de ma mère, mon père me contait des histoires de nos ancêtres, des personnages tout droit sortis des légendes de notre pays et de ses contrés, l'Ecosse.

Ma préférée était celle de la Princesse Fée et de son fils le petit Lutin malin.

Je lui demande encore ce soir, alors que j'ai huit ans. Blottie dans ses bras, je ferme les yeux et m'imagine très bien être cette Princesse courageuse. Seul mon père sait raconter à la perfection ces contes irréels, qui, de sa bouche, semblent tellement vivants. Jamais il ne me refusa de me la raconter, comme si elle était l'histoire la plus importante de notre relation père/fille.

« Dans le fin fond d'un glen des Highland verdoyant, deux villages de fées et de lutins vivaient tranquillement.

Jusqu'au jour, où, dans le village de Sabaid (combattant en gaélique), un lutin plus rusé et magicien, fabriqua un médaillon, formé du symbole de leur contré, La Licorne, aux pouvoirs magiques aussi merveilleux que dangereux. Il avait la capacité de rendre celui qui le portait fort comme un dragon, mais surtout, immortel ! Il l'offrit au chef de Sabaid qui s'ennuyait dans son village, alors qu'il ne rêvait que de richesse et pouvoir.

L'artefact à son cou, ne fit pas tout de suite l'effet qu'il espérait. Il transforma d'abord tout son village en dragon. Puis, petit à petit, le chef ressenti les effets de puissance chauffer son corps, mais également l'envie incroyable de prendre la place de tous les chefs des villages de son pays.

Alors avec son armée de dragons, il commença une guerre incroyable, où de nombreuses fées et lutins, qui n'avaient rien demandé, moururent du feu des dragons.

Seul le village voisin Fear-Faire (veilleur en gaélique), ne fut pas attaqué tout de suite. Dans ce village pas de chef, mais une fée princesse qui eut très vite vent du massacre et des horreurs que son voisin commettait dans les Highlands, qu'elle aimait tant.

Lorsque les dragons revinrent, un été, fatigués par leur guerre. La princesse fée, ordonna à son fils, un petit lutin rusé, d'aller voler le médaillon du chef des Dragons. Ce qu'il fit rapidement et l'emporta à leur magicien, plus sage que celui du village voisin. Sous les ordres de la princesse fée, il essaya, en vain, de détruire cet objet du deamhan (diable). Alors il le passa autour du cou du petit lutin malin, fredonna une incantation magique, qui chauffa le médaillon à en faire crier le lutin et lui ordonna de fuir par la porte de Thairis (l'au delà), pour ne pas que les Dragons le retrouvent.

Le petit lutin fut très triste de quitter sa mère la princesse fée, mais il n'avait pas d'autre choix, s'il voulait que son pays vive en paix.

Il passa la porte, après un dernier adieu à sa famille et amis et disparu sous l'arche de Thairis, pour partir dans un futur inconnu, protéger les siens. Grâce à ce valeureux petit lutin, les dragons ne firent plus la guerre.

La Princesse avait espéré que ses voisins redeviendraient fées et lutins, après la disparition du pendentif. Mais rien n'y fit. Ils restèrent Dragons, sans pouvoir, mais avec une détermination incroyable à retrouver le petit lutin malin.

Le mage des Dragons, n'était pas aussi puissant que celui de la princesse et ne trouva pas les mots magiques pour les faire passer, eux aussi par la porte de Thairis. Ils torturèrent le mage de Fear-Faire, jusqu'à le tuer, et avec lui le secret disparu à jamais.

Le chef des Dragons, fou de rage, voulu tuer la princesse pour se venger, mais elle n'était pas qu'une simple fée, elle avait un don, un don transmis de génération en génération. Elle était une glèidhidh beatha (gardienne de la vie) et aucun être surnaturel ne pouvait la tuer.

Le chef des Dragons, dans une rage folle, fit venir de forces tous les mages des alentours, et leurs ordonna de travailler jour et nuit pour trouver l'incantation qui lui permettrait de passer dans l'au delà. Plusieurs moururent, plusieurs furent remplacer, mais jamais, aucun ne trouva ou préféra mourir, que de redonner le pouvoir suprême à l'horrible chef des Dragons."

Jamais après cette histoire, je n'arrivais à m'endormir, rêvant encore et encore d'une suite ou d'une vengeance.

— Toi, Athair (papa en gaélique), jamais tu ne me quitteras n'est-ce pas ? Même si un méchant venait pour détruire Edimbourg ?

— Je ferais tout pour rester auprès de toi ma petite Banfhlath (princesse), mais si jamais un jour, je devais te quitter, n'oublie jamais cette histoire, jamais, promets le moi Eireen.

— Jamais, celle-ci comme les autres, je les aimerais toujours. Je serais comme la Princesse Fée la glèidhidh (gardienne), mais de tes histoires.

BanfhlathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant