Troisième partie : l'instrumentiste

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Tout était noir.

Jungkook ne voyait rien alors qu'il n'avait pas les yeux bandés.

Où était-il ? Que faisait-il ici ?

Ses dents se mirent à claquer car la pièce dans laquelle il se trouvait n'était pas chauffée. Il examina son corps à l'aveugle, et fut soulagé de constater que ses membres semblaient opérationnels bien qu'endoloris. Frissonnant il se positionna en position fœtale en essayant de se rappeler la raison de sa présence à cet endroit inconnu.

Fermant les yeux en essayant d'ignorer la détresse et la peur qui lui poignardaient son ventre et son esprit, il refit dans sa tête la soirée de la veille.


Jimin, son cher Jimin à l'infirmerie au bord de l'évanouissement. Son cours avec Taehyung. Sa chanson avec Taehyung qui résonnait dans sa tête. Le grand portail de l'école plongée dans l'obscurité de la nuit. Puis la violence des mains de l'inconnu sur sa mâchoire. Et enfin cette odeur qu'il l'avait endormi de manière rapide . Du chloroforme. Il en était sûr.


Ses tremblements s'accentuèrent à ce souvenir, et des larmes gagnèrent ses yeux. Que devait-il faire ? Hurler ? Non cela attirerait son kidnappeur. Faire le mort ? Cela ne pourrait marcher qu'un temps.

Il décida s'inspecter son environnement à l'aveugle. Il avait besoin de faire quelque chose, de tenter d'élaborer un plan pour s'échapper. Le chanteur refusait de se laisser guider par sa peur qui le rendrait faible face à son adversaire.


Alors il se releva.


Assez maladroitement d'abord, étant dérangé par l'opaque noirceur qui avait l'impression d'avoir sur ses épaules. Puis il fit quelques pas.

Un bruit métallique se fit entendre.

Il sursauta ce qui provoqua ce même bruit de nouveau.

Un bruit de chaînes.

Il comprit.

Se baissant au ralenti, alors que la chair de poule apparut sur l'épiderme de sa peau, il se mit accroupi et tâtonna sa cheville.


Un bracelet épais métallique remplaçait ses chaussettes.


En suivant le cercle froid qui l'entravait il sentit une chaîne métallique qui y était accroché. Il devina sans peine la raison de cette chaîne.

On voulait l'empêcher de s'enfuir.

Reprenant sa marche d'un pas tremblant, il continua la lente et pénible exploration de sa geôle.

Il fut arrêté par une barre métallique verticale qu'il se prit dans la figure, ce qui le fit gémir de douleur. Il se concentra sur cet obstacle pour essayer de comprendre sa nature. Il passa sa main contre la barre froide, l'enserra de la paume de sa main, se baissa pour constater qu'elle allait jusqu'au sol, puis remonta et il essaya, ne sachant pas quoi faire pour qu'il puisse sortir de là, de s'en saisir pour grimper jusqu'au bout de cette barre.

Il fut cependant incapable de grimper car des éléments de par et d'autres de cette barre lui empêchèrent de passer ses jambes autour de la barre. Il passa nerveusement une main sur ses obstacles, et le toucher froid métallique confirma ses craintes.


"Non...", murmura-t-il en reniflant nerveusement.


La fièvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant