Chapitre 10

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Je descends dans la cuisine et regarde rapidement autour de moi. Il n'y a personne. Je vais ensuite dans le salon et toutes les pièces que je connais, sans trouver personne. Alors je sort et aperçoit ma grand mère dans sa volière.

- Mamie ?! C'est toi ?

Évidement que c'est elle, je suis con.

- Oui, tu fait quoi là ?

- Elle est où la meuf ?

- La fille, ma correspondante, Nina, mais pas "la meuf", merci. Dans sa chambre, elle est malade. Pourquoi, t'as changé d'avis ?

- Mhhh...

- C'est surprenant ! Je suis fière de toi, tu la verra certainement ce midi !

- Ce midi, t'es sûre que je peu pas la voire maintenant ? osais-je en fixant un de ses pigeons.

- Elle est malade, tu vas pas aller la déranger alors que tu ne l'as même pas accueillis quand elle est arrivé !

- Oui, évidement..., à plus.

Je tourne les talons et remonte dans ma chambre. Je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de la voir tout de suite, comme un enfant impatient de recevoir ses cadeaux un jour de Noël. Avant de monter les escaliers, je regarde dans le couloir a à peine quelques mètres de moi, là où se trouve une chambre d'amis. Je suis sûr qu'elle est ici.

Je pourrais entrouvrir la porte, et simplement voir à quoi elle ressemble sans la déranger.

~ Mais arrête, t'es con ou quoi, voir cette étrangère pendant qu'elle dors, jamais !

Je monte donc et rejoint Jake, mon meilleur ami, dans ma chambre. Il était tranquillement allongé sur mon lit.

- Tranquille mec.

- Cam ? s'étonne-t-il. Alors ?

- Mec faut que tu parte, enfin pas tout de suite. Mais ma grand mère m'as dit que j'allais la voir à table, tout à l'heure. Donc elle vas certainement venir me chercher après que la fille soit installé. Alors si elle te voie, ça va pas le faire.

- Ok, pas de problème !

- Ah pire tu vas manger vite fait et tu reviens après, comme ça on profite de la piscine.

- Mais pourquoi tu vas pas la voir maintenant.

- Elle est malade cette conne, pouffais-je. Elle dors, d'après ce que ma grand mère m'as dit.

- Ah ok.

Je me dirige vers la fenêtre et vérifie qu'il n'y a personne de ce côté du jardin pour que Jake puisse partir. Il sort comme il est entré, c'est à dire par la fenêtre, et s'en va par le fond du jardin. Il me salue rapidement de la main et semble rire, puis il disparaît derrière un arbre.

Je me laisse tomber sur mon lit et soupire. Cette étrangère m'attire alors que je ne l'ai jamais vue. C'est sans doute le fait de ne pas la connaître mais d'avoir beaucoup entendus parler d'elle qui me procure ce "sentiment".

Une délicieuse odeur de nourriture parviens à mes narines quelques minutes plus tard alors que je traîne dans mon couloir. L'impatience me rends fou. D'un côté j'ai envie de la connaître, mais d'un autre je voudrais la fuir et ne jamais la rencontrer parce qu'à cause d'elle j'ai souffert enfermé dans ce trou qui me sert de chambre.

En fait, dès que j'ai appris la nouvelle, et que j'ai passé le pact avec ma grand mère, j'ai voulus partir dans un hôtel loin de cette maison, mais elle a intercepté ma "fugue" et m'as punis. Ça fait donc depuis début mars que je moisis dans cette chambre et que je n'ai le droit de rien faire. Ma vie est géniale !

PDV Nina

Ça fait maintenant au moins une heure et demis que je suis coincée sous ce lit. Non pas coincée au sens propre, car je peux bouger, enfin légèrement, mais au sens figuré, car je ne peux pas sortir.

Je savais que je n'aurais jamais dus entrer dans cette chambre. Que voulez vous, la curiosité est un vilain défaut ! En plus, j'ai mal partout car on ne peut pas dire que je suis dans une position agréable.

Chaque muscle et articulations de mon corps me font mal et réclame plus d'espace pour bouger. Mais je ne peux pas, si je bouge, il vas me trouver et je vais me retrouver bien bête.

Maintenant, je sais que je vais devoir le rencontrer et je stress. Pourquoi ? Bonne question, car moi même je ne le sais pas. Je suppose que c'est le même stress que quand je suis arrivée ici, mais qu'il n'était pas là. Une sorte d'appréhension...

- Cam, viens s'il te plais !

La voix de Rose me sort de mes pensées et celle de mon correspondant qui réponds "j'arrive" m'indique que je vais pouvoir sortir, enfin ! Je rampe sous le lit jusqu'a en sortir et me lève en soupirant.

Je secoue mes vêtements et mes cheveux de la poussière qui les recouvraient et sort de la chambre, tout en restant silencieuse et prudente. On ne sais jamais qui je pourrais croiser.

En haut de l'escalier, j'entends la voix de Rose affolée qui m'appelle. Merde, elle a dus voir que je n'était pas dans ma chambre. Je passe une main sur mon visage avant de lâcher un petit rire. Je vais devoir être très rapide pour arriver dans le salon avant eux.

Je descends les escaliers et regarde autour de moi, la voie est libre. J'avance prudemment et me penche à l'angle du couloir pour vérifier que le suivant est libre. Personne en vue, je poursuit ma route toujours aux aguets. J'arrive devant un nouvel escalier.

Je descends après m'être assuré qu'il n'y a personne en bas puis me précipite vers une porte que j'ouvre. Je suis dans le salon, et personne ne m'as vue, je suis "sauvée". Je ris une nouvelle fois avant de me laisser tomber dans un canapé.

J'attends que la voix de Rose se rapproche pour me lever et me diriger vers elle.

- Nina, ma chéri mais où était tu ?

Elle a court vers moi et prends ma tête entre ses mains et me regarde attentivement, les sourcils froncés.

- Ça va mieux ?

- Oui. je souris avant de poursuivre. Je fessait un tour dans la maison histoire de me dégourdir les jambes, puis j'ai entendu que tu m'appelais alors j'ai essayé de venir vers toi, mais je me suis rendus compte que je tournais rond, alors, j'ai décidé de venir ici en pensant que tu allais bien y passer.

- Excellente initiative, je me suis quand même fait du soucis pour toi.

- Il ne fallait pas.

Je la prends brièvement dans mes bras, mais soudain je me fige. Un garçon, qui n'est plus un enfant, mais qui n'est pas non plus totalement un adulte se tien devant moi. Il a la tête légèrement baissée et me regarde avec deux yeux bleu profond qui me font perdre mes moyens.

Je me dégage délicatement de Rose et baisse la tête tandis qu'il avance vers moi. C'est donc lui mon correspondant.

Dis le moi dans les yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant