On a visité une petite partie de la ville mais c'était déjà beaucoup. Je suis exténué ! Cameron n'a presque pas parlé de la journée et s'est contenté de jouer le guide. On rentre désormais à la maison, je lute pour ne pas m'endormir dans la voiture, et pour ne pas exploser tellement la tentions entre nous est palpable. Qu'est ce qu'il peut être froid ce type !
D'un côté, ça m'énerve parce que j'aimerais bien que l'on soit plus proches, peut être pas amis, mais un minimum complice. Et d'un autre ça m'arrange, comme ça je ne ressent pas cette sorte d'aiment qui me dérange quand on est ensemble.
Quand on arrive, je sors de la voiture et lâche un "merci pour la journée", puis monte directement dans ma chambre. Évidement, Cameron n'a pas pris la peine de répondre. C'est désespérant.
Je passe un coup de fil à ma mère, puis à ma meilleure amie.
Début de l'appel
- Rho si tu savait, Ambre !! Il m'énerve !
- Cameron je suppose, demande-t-elle en décochant.
- Oui ! On a passé la journée à visiter LA. Si j'avais sus je serais resté couché. Il m'a fait lever super tôt en plus. Je suis é-pui-sée !!
- Haha ! Je te comprends. Ma pauvre...
- C'est pas drôle...
- Je sais, je sais. Bon je suis désolé chérie je te laisse j'ai une tonne de chose à faire !
- Déjà ? Pas grave, je comprends. Bisous à bientôt !!
- Bisous Ninou !
- Eh, ça faisait longtemps que tu m'avais pas appelé comme ça, riais-je.
- Ouais !
- Allé bisous ! je m'exclame en raccrochant.
Je me laisse tomber à la renverse sur mon lit, et essaye de me reposer. En vain... Impossible de fermer l'œil ! Agacée, je sort de ma chambre et déambule dans la maison. Je passe devant la chambre de Cameron, et sans même toquer, j'entre.
~ Pourquoi j'ai fait çaa ?! pensais-Je immédiatement.
- Heu salut, t'es la ?
Ma question reste sans réponse. Ok... J'avance dans la chambre, et trouve mon correspondant sur son balcon, de dos. Qu'est ce qu'il fait. Je le rejoint et reconnais cette odeur.
- Tu fume ?
Cameron sursaute et se retourne.
- Hé, ça va pas ?! Tu m'as fait peur !
- Donne moi ça, insistais-je.
- Ça quoi ? demande mon cores.
- Ta cigarette, idiot !
- Bah non.
- Si, dépêche ? On t'as jamais dit qu'il fallait pas fumer.
- C'est bon lâche moi la ! Y'a des millions de gens qui fument, vas leurs passer un savon si ça te chante, mais t'énerve pas sur moi sans raison. Ça a le dont de m'énerver.
Une larme coule. Puis deux, et je baisse la tête, pour pas de Cameron le remarque.
- Qu'est-ce t'as, encore ?
- C'est mon père. Il a fumé toute sa vie depuis qu'il avait treize ans. Quand ma mère l'a rencontré, il était malade, et était régulièrement hospitalisé, jusqu'à ce qu'on lui trouve un cancer des poumons. Ma mère et lui se sont marié après un an de relation, et je suis née peut après. Entre eux c'était l'amour fou. Le cancer de mon papa n'était pas très développé a cette époque et il décida d'avoir une vie cène et d'arrêter de fumer. Mais, après six ans, son cancer s'est accentué et il a été obligé d'être hospitaliser dans une chambre bulle pour ne pas attraper d'autres maladie, car il était très faible. Entre temps, le diagnostic était tombé, il fallait l'amputé du poumon, et au mieux, lui en greffer un nouveau. En plusieurs mois de recherche, la seule personne compatible que les médecins ont trouvés parmi ses frère et sœurs et sa famille, c'était moi. A dix ans je lui ai donné mon poumon gauche. Désormais, je vis qu'avec mon poumon droit et je déteste tout ceux qui fument alors qu'il y a clairement marqué sur le packet: fumer tue. Je t'arrête tout de suite, tu vas me dire que c'est pas de ta faute et que t'es devenu addictif, et je comprends. Mais sans efforts on arrive à rien dans la vie. Je peux parfaitement comprendre que c'est difficile.
Il ne répondit pas.
- Lâche ça avant que je face une crise. La période de la vie durant laquelle mon père a été malade a été la pire de toute mon enfance. J'ai été et en suis toujours traumatisé. Je déteste voire des gens fumer, encore plus si je les connais. Je t'en supplie, arrête.
- Pourquoi tu me dis tout ça, Camille ?
- Pour toi. Je veux pas que tu tombe malade comme mon père.
- J'suis pas ton père.
- Y'en à pleines qui ne sont pas mon père mais qui sont malade quand même.
- Je sais. Mais je vais pas arrêter de fumer pour tes beaux yeux...
- Personne ne le sais, hein. je le coupe en relevant la tête. Tu fait en sorte que Rose ne s'en rende pas compte.
- Que... Ouais, souffle-t-il. Elle me tuerais. Tu lui dis pas ?
- Non, je suis pas comme ça. Par contre, si je te surprends encore à fumer, la, je le dirait.
- C'est à dire ? Tu me menace ?
- Non, je te laisse simplement deviner qu'il faut que t'arrête dès que t'aura fini celle là. Je suis sure que t'es suffisamment intelligent pour comprendre et t'arrêter. Et je suis également sûr que t'es assez fort pour y arriver. Fait ton gentil garçon, pour changer un peu. Ça ne peut pas te faire de mal.
- Le fait que tu t'introduise dans ma piaule et que tu fasse ta loi, j'apprécie pas trop, s'énerve légèrement Cameron.
- Du coup il faut juste que je ferme la porte quand je fume, decare-t-il après un léger silence Je retiens, c'est bon, tu peux y aller.
- Non.
Je le gifle.
Il me dévisage, puis me rends mon coup.
Mes larmes coulent.
Il me regarde d'un air désolé et interrogatif.
Je lui en met une autre, plus forte.
Il a la marque sur la joue. Je regrette immédiatement.Il ne réplique pas, mais me prends dans ses bras.
- Lâche moi ! hurlais-je.
- Non.
- Lâche moii !!
- Non !
- Dépêche toi !! criais-je de plus belle.
- Mes oreilles, Nina ! réplique Cameron, en recréant son étreinte.
Il me porte jusqu'à son lit, et s'assoit. Je suis sur ses genoux et laisse mes larmes couler en étouffant mes sanglots dans son cou.
- Ça vas trop loin, sanglotais-Je
- Je sais, désolé, murmure Cameron.
Je pleure comme ça un bon moment, et on fini allongés. Je suis toujours dans ses bras, et m'endors petit à petit.
- Je ne veux pas revivre ça une deuxième fois. Je ne veux plus voir mon entourage tomber malade. Même si je t'aime pas spécialement Cameron, je tiens à toi sans savoir pourquoi. Et puis, je sais que Rose souffrirait beaucoup. Après tout, t'es petit fils, idiote. Elle t'aime.
- Nina, qu'est ce que tu raconte ?
- Tu dors ? demande Cameron après un moment. T'es mignonne, tu parle dans ton sommeil. De moi, en plus...
Un sourire se dessina sur les lèvres de Cameron, et il pris une décision. Difficile, mais si lui aussi tenais à cette fille, alors il ne devait plus la faire souffrir. Peu importe ce qu'elle avait vécu, il comprenait qu'avec la fatigue et son comportement depuis le début de son séjour chez lui, Nina avait sans doute baissé sa garde après l'avoir vu fumer. Elle s'était ouverte à lui, et sur un des sujets les plus douloureux de sa vie. Il en avait conscience, et se sentait un peu coupable.
Plus jamais il ne serait la cause de ses malheur.
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Dis le moi dans les yeux
Teen FictionNina, dix-sept ans bientôt dix-huit part pour trois semaines de voyage linguistique à Los Angeles. D'habitude, c'est une correspondante d'environ son âge qui l'attend pour passer le séjour avec elle, mais cette année les choses sont différentes. Po...