Chapitre 11

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C'est tout sourire que Rose nous présente. Il s'appellerait donc Cameron, aurait dix-huit ans et vivrais ici depuis plusieurs années. Très bien, en tout cas je crois que je vais avoir une petite discussion avec Rose pour mettre cette histoire au clair.

Je soupire et me reçois tendais que Rose s'éloigne.

- Bonjour, dis-je enfin au bout d'une minute de blanc.

Il ne réagit pas et ça m'énerve. Il n'est même pas venu m'accueillir et pourtant on dirait qu'il me déteste depuis toujours, alors que je n'ai rien fait !

- C'était donc à toi le bol de céréales que je retrouvais sur la table tous les matins.

Mince, je crois que mes paroles sont sortis un peut trop vite de ma bouche. Il me fusille du regard. Pas grave, au moins maintenant il me remarque. Je préfère ça à son silence.

- Oui, et alors.

- Non, c'était juste une constatation.

- Tu parles mal anglais. T'as un accent trop prononcé, t'es nulle.

- C'est bon, déclarais-je une fois qu'il a fini. Je te rappelle juste que c'est pour ça que je qui là , et puis essaye de parler français et on reviendra sur ce sujet, d'accord ?

- Tu es une pute. déclare-t-il avec un fort accent américain.

Je le dévisage quelques instants, puis il se lève et pars en direction de la cuisine. Je le suis, déconcerté.

- Ah, asseyez vous ! s'exclame joyeusement Rose en nous voyant arriver.

Je prends place sur une chaise et tends mon assiette à rose qui me le demande afin qu'elle me serve.

Au menu, poisson et pomme de terre à la poile. Ça me fais plaisir que Rose se souvienne d'un de mes plats préféré. Je souris tandis qu'elle me rends mon assiette, et attends que tout le monde soit servis pour manger.

- En tous cas, lache Cameron la bouche pleine, on ne dirais pas que tu es malade.

- Et bien tu devrais t'en réjouir, puisque, comme tu l'as remarqué, je vais mieux.

Je souris de toutes mes dents et il se met à me fixer. Il ne détourne pas le regard, et moi non plus, alors très vite je me perd dans ses yeux bleu profonds. Ils sont quand même beau, dommage qu'ils ne soient pas à l'image de sa personnalité. Tans pis, nul n'est parfait !

C'est Rose qui met fin à notre petite dispute en nous servant le dessert, et en sortant de table. Contient que nous somme que tous les deux, nous détournons le regard et finissons de manger en vitesse, la tête baissée.

Je débarrasse la table seule, car monsieur est partis sans lever le petit doigt. Décidément, j'étais mieux seule. Avec ce qu'il a dis sur moi et son comportement, je ne pense pas que l'on pourra s'entendre un jour.

Je remonte dans ma chambre et décide d'appeler ma meilleure amie.

Nous échangeons des banalités quelques minutes, puis elle me demande si j'ai enfin ou non rencontré ma correspondante.

- Oui, mais c'est pas une mais un.

- Ah bon ? C'est un mec ?

- T'as tout compris !

- Mais, sur le papier...

- Je sais, la coupais-je. Mais c'est comme ça et maintenant je vais devoir passer deux semaines en compagnie de sa personne très chaleureuse.

- Il est comment ?

- Oh, très sympathique ! Il m'as dis bonjour avec attention et s'est assuré d'être le plus cool possible avec moi, notamment en me traitant de pute. Oui oui, c'est très aimable comme première approche, je te l'accorde.

- C'est vrais ?

- Évidement, depuis je mens à ma meilleure amie !

- Oh mon dieux mais quelle genre de mec ! Je t'avoue que j'ai envie de rire, mais que d'un autre côté j'ai surtout envie de venir le gifler.

- Moi aussi, je trouve ça tellement absurde. Le mec n'est même pas foutu de venir m'accueillir et il m'insulte sans même me connaître.

- Je suppose que tu préférais être seule maintenant que tu le connais.

- Tu as totalement raison, je donnerais n'importe quoi pour remonter dans le temps et me retrouver quelques jours en arrière ! Mais bon je ne peux pas me plaindre, c'est moi qui ai voulu le rencontrer.

- Tans pis, ça fais partis des aléas de la vie. rit ma meilleure amie.

- Oui, bon je te laisse ma chérie ! Je t'aime, bisous !

- Bisous !

Je raccroche et me laisse tomber sur mon lit.

- Grosse baleine.

Je sursaute et me redresse. Dans l'angle de la porte, la tête de Cameron me fixe d'un air moqueur.

- Quoi t'as dis d'ouvrir ?

- Mon cerveau, pourquoi ?

- Tu as un de ces humour ! Sort.

- C'est chez moi ici, alors je fais ce que je veux.

- Tu paye le loyer ?

- Non.

- Tu paye l'eau l'électricité et tout ce qui vas avec ?

- Non.

- Tu participe aux travaux ménagers ?

- Non.

- Donc tu es chez ta grand mère et non chez toi, nuance.

- Sauf que j'ai plus de droits que toi ici, donc je fais quand même ce que je veux.

- T'es un gamin. Et je ne vois pas pourquoi tu aurais plus de droits que moi étant donné que tu ne t'es même pas donné la peine de venir m'accueillir quand je suis arrivée.

- T'es une gamine aussi. Et le fait que je ne sois pas venus te dire bonjour et te chouchoute à ton arrivé n'as rien avoir avec mes avantages. J'ai plus de droit que toi car comme tu l'as si vie dis, je suis chez ma grand mère, alors que toi tu reste la que trois semaine et après : adieu la petite étrangère, tu rentre chez toi.

- D'accord. Si c'était juste pour me dire ça, tu peux sortir parce que ça ne sert à rien.

- Non, j'étais juste venus te dire que si tu te sentais en forme, tu pouvais aller dans la piscine. J'ai invité quelques amis.

Étonnée de son ton calme et de sa gentillesse, je reste quelques seconde sans parler et le dévisage.

- Quoi ? lache-t-il.

Ok, ce n'étais que passager.

- Non rien. Heu... j'arrive dans cinq minutes.

- Cool. Ça te dérange si je fais ça ?

Il entre totalement et je détourne le regard gênée. On vas pas dire qu'il extrêmement mignon, mais il l'est, alors en plus en maillot.

Je le dévisage sans le faire exprès et me rends compte le petit garçon  que j'ai vus en photos tous à l'heure, c'est lui. Il a les mêmes yeux bleues, les mêmes cheveux châtain, légèrement bouclés, le même petit nez légèrement retroussé, et le même sourire. Seulement, ce n'est plus un petit garçon. Il est grand, musclé et semble avoir perdus toute l'innocence et la joie que je lisais dans son regard sur la photo.

Il se dirige vers la barrière du balcon, fait craquer ses doigts, puis recules que quelques mètres. Il ne vas quand même pas sauter ? Bah si.

Il cours, saute la barrière et disparaît. Je me précipite vers le bord et arrive juste à temps pour le voir entrer dans l'eau. Ok, j'ai affaire à un bipolaire fou. Génial !

Dis le moi dans les yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant