Yameria #wattys2019

Chapitre 6

Quand le soleil vint me caresser la peau, je fus surprise par sa chaleur. Nous étions à la fin de l'hiver et hier encore le froid gagnait la région. Je me levai difficilement la tête encore dans les vapes. Quel heure était-il ? Je m'étirai essayant de me réveiller. Je n'étais pas de bonne humeur aujourd'hui, je ne voulais pas croiser Ian. Surtout pas. Je décidai donc de ne pas aller manger et d'aller m'entrainer dans les bois toute la journée. Je m'habillai rapidement d'un pantalon en coton et d'une chemise ample basique puis quittai la pièce pour me rendre en cuisine. Marjorie la cuisinière me toisa d'un regard mauvais quand je rentrai dans la pièce, elle ne m'aimait vraiment pas je ne sais pas pourquoi...

-    Tu viens encore me voler de la nourriture étrangère ?

Je soupirai face à ce surnom qu'on m'avait attribué. Heureusement comme à son habitude Tina travaillait sa pate pour préparer une tarte, elle était assise à côté de la grosse dame qui cessait de m'enquiquiner. Mon amie avait levé les yeux vers moi dès mon arrivé, elle savait que je venais la voir en premier quand je me levai.

-    Laisse la tranquille marj' ! Elle ne t'a encore rien pris. Allez viens ! Dit-elle en m'invitant à la suivre.

On entra dans le garde à manger remplis par toute sorte de nourriture , il n'y avait plus aucune place. La jeune fille me tendit une miche de pain et du fromage.

-    C'est pour ça que tu es venu n'est ce pas ?

J'hochai la tête puis pris de ses mains mon repas du midi.

-    Tu es toute pale... tu es sur que tu vas bien ?
-    Oui ne t'inquiète pas... mentis je

Tina avait le don de déceler les menteurs, je la vis lever un sourcils signe de son mécontentement. Je soupirai, vaincu. Décidément j'étais vraiment une mauvaise menteuse.

-    Ian... il était bizarre hier...
-    Comment ça ?
-    Il est devenu violent... il cri-

La porte s'ouvrit coupant court notre conversation. Tarek m'observait légèrement soulagé.

-    Je croyais que tu étais déjà partie...
-    Je compte y aller maintenant.
-    Il faut que je te parle. Seule.
Affirma-t-il en remarquant la présence de Tina.

Mon amie ne protesta pas, elle me jeta un regard signifiant que notre conversation n'était pas terminée avant de nous laisser seul. Je dévisageai le rebelle quelques secondes attendant qu'il parle. Il semblait perturbé.

-    As-tu parlé à Ian hier ? Demanda-t-il

Je sentis mon cœur faire un bond, la scène d'hier encore en tête.

-    Oui rapidement ...
-    Alia s'il te plait, je... ce que j'essaye de savoir c'est si vous vous êtes retrouvé seul tout les deux.

Je ravalai ma salive avec difficulté. Comment savait il ?

-    Ce matin, il a faillit tué Garid... et la seule raison pour laquelle il voudrait sa mort... ce serait à cause de toi.

Je restai muette un instant sentant qu'il souhaitait ajouter quelque chose.

- si Garid le sait tu pourrais avoir de gros ennui.
-    Oui, je me retrouvé seule avec lui hier mais je ne lui ai pas parlé de Garid.

Mensonge.... Pourtant il hocha la tête satisfait de ma réponse. Je mis mon sac sur mon épaule, décidé à quitter ce garde manger. Je savais maintenant que Ian avait signé mon arrêt de mort. Garid ferait tout pour me rendre la vie difficile, il éprouvait une réelle satisfaction à me voir souffrir . Je traversai le logis puis montai les derniers mètres qui menaient à l'extérieur. La foret s'étendait loin devant moi, les chaines avait perdu leurs feuilles à cause du rude hiver qui venait de se terminer. Je m'enfonçai à travers la végétation, suivant le chemin que j'avais l'habitude de prendre. Je m'arrêtai devant un endroit qui m'étais familier. Un grand chêne plus grand et plus abimé que les autres se dressait devant moi, de toute sa hauteur il dominait la forêt. Son immensité avait provoqué en moi une certaine curiosité la première fois que je l'avais vu, c'était pour ça que j'avais décidé d'y faire mon repère . Je posai mes affaires par terre puis commençai à entreprendre mon entrainement quotidien. Un pas à gauche un pas à droite et frappe. Le bâton que je tenais dans les mains claqua contre l'écorce du chêne déjà comblé de marque. Je répétai ce mouvement plusieurs fois jusqu'à que mon corps demande une pause. Je me mis en tailleur et décidai de médité. J'avais adopté maintenant une routine, aussi ennuyeuse que satisfaisante. Pourtant je n'avais plus l'envie de me lever le matin, je voulais voyager, je voulais combattre, je voulais être une Yameria mais Tarek ne me laissait jamais prouver ma vraie valeur. Je soupirai, un jour ou l'autre il faudra que j'accomplisse ma promesse.