Chapitre 22

19 3 2
                                    

Alia:
Je me rendis avec difficulté en direction de ma chambre. Le ciel me semblait plus sombre que d'habitude, comme si il avait deviné ma détresse. De l'obscurité, une ombre apparut plus grande et bien plus forte que moi. Un rayon de lune vint éclairer le visage d'Isaac.

- Alia ?! Tu ne devrais pas traîner dehors dans ton état.

Il observait autour de lui comme si il avait peur d'être surpris. Je soupirai longuement.

- Je rentre justement me coucher, si tu pouvais me laisser passer.

- Ils t'ont laissé partir dans cet état... songea t il

Sans me demander mon avis il vint rapidement à ma rencontre et me souleva sans difficulté pour me porter dans ses bras. Mais qu'est ce qu'il fichait ?

- Je peux marcher.

Je parlai d'une manière détaché, ne faire confiance à personne dans ce camp. Je ne peux compter que sur moi. J'attendis une réponse mais elle ne vint pas. Ma tête rebondissait contre sa poitrine, je pouvais entendre le rythme de son cœur. J'étais tellement fatigué, mon corps me semblait si lourd et si abimé. Le bras d'isaac frottait contre ma plaie, me faisant grimacer légèrement. Il marcha d'un pas rapide et régulier. Pourquoi tenait il temps a m'aider ? Je n'étais qu'une vulgaire esclave. Il chercher sûrement à se sentir moins coupable pour ce qui m'arrive ou il a juste pitié. Quand il s'arrêta, il me posa au sol délicatement pour ne pas me blesser plus que je ne l'étais déjà.

- Merci.

Au lieu de se reculer et de partir, il s'avança vers moi, les sourcils froncés. Il s'approcha suffisamment près pour que je n'ose me reculer. Il titilla sa lèvre comme si il n'était pas sûr de se qu'il allait faire. Il fit glisser son pouce sur mes lèvres comme si il allait m'embrasser. Mais que fait il ? Je levai les yeux vers lui me sentant toute petite devant sa silhouette impressionnante. Quand il remarquai que je le fixai il contracta sa mâchoire et ferma les yeux, sa main toujours contre ma peau. Puis comme à son habitude se recula précipitamment pour s'enfuir à l'autre bout du village. J'avalai difficilement ma salive encore troublée par la scène puis après une longue réflexion rentra dans le dortoir où des servantes dormaient déjà. Je m'installai dans mon lit avec le peu de force qu'il me restait. J'observais le plafond, repensant à mon rêve de tout à l'heure. J'avais rêvé de mes parents. Leurs visages étaient encore frais dans ma tête. Si tout ça ne serait pas arrivé, si mes parents ne seraient pas mort, si je n'avais jamais croisé le chemin des rebelles que serait ma vie ? Je me tournai vers la porte espérant pouvoir m'endormir et avant d'y arriver, je posai mes doigts sur mes lèvres avec un léger sourire.

- Tout le monde debout, on s'active !!!

Je fus réveillé par le hurlement de notre supérieur, elle devait avoir passé sa vie ici. Là passerais je ici aussi ? Je me relevai avec difficulté quand je sentis mes bandages me tirer la peau, je ne pus m'empêcher de me mordre la langue pour m'empêcher de crier. Je plissai les yeux sous la douleur. J'espérais vraiment survivre à cette journée. Les jambes tremblantes je me levai pour rejoindre Gilda qui m'attendait l'alcool à la main. Elle ne dit rien mais me fit signe de m'assoir devant elle. J'exécutai voulant en finir au plus vite. Elle détacha doucement les bandages un à un, les désinfectant puis les remettait. Je subissais sans ronchonner même si c'était toujours douloureux.

- J'ai fini, tu peux aller t'habiller.

Je troquais donc ma tenue de nuit contre la robe blanche habituelle. Je m'avançai vers un seau d'eau et me versai du liquide sur le visage pour me le rafraîchir puis coiffa mes cheveux caramel en une tresse pour ne pas être dérangé par des mèches rebelles.

Yameria #wattys2019Où les histoires vivent. Découvrez maintenant