Chapitre V

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Je suis très surprise en découvrant le petit appartement lumineux de Jimin. Ici, tout contraste avec le décor sombre, peu accueillant et sale de l'extérieur. Les murs sont colorés dans des tons rouges, bleus, jaunes et violets, et il y a des cadres et des tableaux jusque dans l'entrée. Une odeur de pizza flotte dans l'air, et je décide immédiatement que ça me plais.

Cependant, il y fait toujours aussi froid.

Je laisse glisser mon sac à dos de mes épaules pour le déposer à côté de la paire de baskets blanches tendance de Jimin. Après avoir retiré mes bottines camel à lacets, je lève le nez en l'air puis m'émerveille en scrutant tous les côtés. Le jeune homme s'esclaffe.

« On se sent bien ici, lâché-je sans réfléchir. »

Je rougis mais il a l'air content. Il m'entraîne dans la pièce principale, où prône un canapé défoncé marron mais à l'air confortable, un pouf orange sur un tapis usé aux motifs ethniques noir et blanc, et une table basse surmontée d'une pile de vieux magazines. Il y a une petite télé dans un coin, à côté d'un bonsaï géant.

C'est chaleureux.

Je sens Jimin m'observer, les bras croisés et appuyé contre l'encadrement de la porte. Je frissonne encore. Je ne supporte plus le froid.

Il s'éloigne soudain, et des ondes de panique me traversent. Je ne suis pas habituée à rester seule en territoire inconnu.

Mais il revient bientôt, en me posant un peu lourdement un plaid blanc sur les épaules, ce qui me mène à sursauter une nouvelle fois.

« Tu te sentiras mieux comme ça, déclare-t-il, la mine satisfaite.

-Merci, soufflé-je, en caressant du bout des doigts la couverture toute douce.

-Tu dois avoir faim, non ? continue Jimin, et je ne peux m'empêcher de fixer ses beaux yeux noirs. Allez, affale-toi là, je reviens tout de suite. »

Je hausse un sourcil quand il me désigne d'un vague geste le canapé, avant de disparaître dans le couloir.

Je m'assieds lentement et m'enfonce bientôt dans la surface molle. Je resserre le plaid sur mon corps et soupire de bonheur.

Finalement, m'être perdue dans ce quartier qui craint n'est pas une si mauvaise chose... j'y ai fait une belle rencontre.

Jimin réapparaît aussitôt avec des bouteilles de soda en verre, puis il me tends un paquet :

« Chips ? fait-il, avec une moue adorable.

-Je veux bien, je réponds, en plongeant ma main dans le sachet. »

Il se débarrasse de la nourriture pour venir s'installer sur le canapé, et j'étouffe un cri, étonnée, quand il soulève la couverture pour se blottir contre moi. Il remet bien en place le plaid pour nous couvrir tous les deux :

« Question de survie, explique-t-il dans un rire. Il n'y a pas de chauffage dans cet immeuble. »

Je dois maîtriser ma respiration pour calmer mes battements de cœur affolés. Je ne suis décidément pas habituée au contact physique.

Jimin sort ensuite son portable de la poche de son jean pour lancer de la musique enjouée.

« De la Kpop ? essayé-je.

-Bien deviné, réponds le jeune homme, en augmentant le volume. Il n'y a pas beaucoup de gens qui connaissent.

-Ce style me plaît.

-Super ! s'enthousiasme le garçon. »

J'observe les quelques posters du salon. La plupart représentent des danseurs en pleine action, dans des couleurs vives et gaies.

« Tu aimes la danse, constaté-je.

-Ouaip, fis Jimin, après avoir avalé une gorgée de soda. J'ai un groupe.

-C'est vrai ? je m'exclame, en me redressant.

-Avec des potes du lycée, on l'a formé l'année dernière, me raconte le jeune homme. On fait de la danse de rue, sur de la musique moderne, genre hip-hop ou pop, uniquement. On aime les chorégraphies rythmées où on exécute presque tous les mêmes pas.

-Intéressant, murmuré-je.

-J'aimerai vraiment en faire mon métier ! continue Jimin, les yeux brillants. Mais... »

Il se tait et repose sa bouteille dans un geste brusque. Le verre tinte et le bruit résonne dans la pièce.

« Mais quoi ? repris-je, en fixant les danseurs aux figures heureuses des posters. 

- Mon père dit que ça n'a pas d'avenir, lâche Jimin, et sa phrase tombe comme un couperet. Il n'aime pas trop ce que je fais. Il a même pété un câble quand j'ai teint mes cheveux. »

Il se renfrogne mais j'y décèle un air triste. Je ne sais pas comment le réconforter et je n'ose toujours pas le toucher. Alors je lance :

« Mais il cédera si c'est réellement ce que tu veux, non ? Il t'a déjà vu danser au moins ? »

Une pause. Jimin écrase une chips entre ses doigts.

« Non. Il avait toujours une excuse, souffle-t-il à mi-voix. La seule fois où il est venu regarder une répétition, il est resté rivé à son portable. »

Je suis soudainement énervée contre cet homme indigne.

« Des mails importants... tu parles, marmonne Jimin. »

Il n'ajoute rien, mais j'ai bien l'impression qu'il a envie d'en dire beaucoup plus.

Le garçon éteint la musique dans un mouvement rageur et on n'entend plus que moi, qui mastique mes chips en cherchant désespérément comment lui remonter le moral.

Bonjour! Je trouvais le pari risqué de commencer une fan-fiction,  mais j'aimerais vraiment que cette histoire vous plaise. N'hésitez pas à poster des commentaires pour partager vos avis, car ces différents points de vue exposés m'aideront à m'améliorer ! Bisous



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