Chapitre premier

65 4 1
                                    

Bonjour à tous ! Aujourd'hui j'essaye un nouveau genre, j'ai décidé de me frotter à une fan-fiction! J'espère qu'elle va vous plaire. Bonne lecture !

Quelle sale journée aujourd'hui !

Je frictionne mes bras, recroquevillée sur le siège défoncé du bus silencieux. Je tire sur les manches de mon pull bordeaux, les yeux rivés au sol crasseux. Une bouteille d'un de ces sodas célèbres roule dans l'allée étroite en émettant un crissement sinistre.

C'est toujours pareil, chaque jour, pour regagner mon appartement après les cours. Oui, je suis encore jeune pour avoir mon propre chez-moi. Tous les autres lycéens sont encore chez leurs parents ou à l'internat. Mais c'est normal, à 17 ans. Pour moi, Leslie, tout ne se passe jamais comme les autres.

Mes parents sont décédés dans un accident, il y a longtemps, cause première de ma réserve et de mes silences. J'habitais jusque-là chez ma grand-mère, mais celle-ci, désormais trop vieille pour entretenir mes besoins, a du regagner la maison de retraite. J'ai alors déménagé après mon année de seconde, pour un autre lycée et de nouveaux visages.

Mais ils sont tous identiques, pour moi. Je vis dans une bulle qui m'englue et me garde loin de ce monde.

On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, et je me contenterai de mon studio. Il est perdu en plein cœur d'un quartier de banlieue, non loin de mon établissement.

Je n'ai pas beaucoup d'amis, comme je suis nouvelle dans la ville. Mais je me plais bien dans ma solitude. De toute façon, tout le monde m'évite. Je dois porter le malheur sur ma figure.

Je soupire et me renfonce dans mon siège. Je me secoue. Allez, ce n'est que le début de l'année. De bonnes choses m'attendent sûrement.

Le bus brinquebale sur la chaussée trouée et glissante. Il a plu toute la journée. Cet hiver n'en finit pas.

Je garde les yeux obstinément baissés. Il vaut mieux ne pas s'attirer d'ennuis en restant discrète. J'entends quelques chuchotements malsains au fond du véhicule, que je tente d'ignorer.

La pluie crépite contre les vitres du bus, me berçant à un rythme régulier rassurant. Je suis presque bien...

Et je sursaute lorsque l'on s'arrête brusquement, la ceinture me coupant la respiration.

Les portes sont à peine ouvertes que des adolescents bruyants se jettent au-dehors, en agitant canettes de bières et écouteurs. Je détourne le regard.

Quand tout le monde est parti et que le conducteur de bus me jette un coup d'oeil de l'avant, les yeux exorbités et interrogateurs, et la sueur dégoulinant sur les tempes, je manque de glisser en me précipitant vers la sortie.

La ruelle sombre est vide, et je me demande où sont passés les passagers du bus. Celui-ci disparaît d'ailleurs en embrayant dans un couinement des pneus, et me voilà seule au milieu des habitations, pour la plupart délabrées.

DERRIERE LES OMBRESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant