Chapitre XII

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Lorsque je me réveille, c'est le matin. Je me frotte les yeux, puis balade mon regard dans la pièce faiblement éclairée par les premiers rayons du Soleil.

C'est l'aube.

Le plaid blanc abandonné sur le canapé est tout froissé, les posters brillent et le bonsaï projette des ombres fantaisistes sur les murs de toutes les couleurs.

Puis mes yeux se posent sur Jimin. Il est couché sur le dos, juste à côté de moi, et ses bras entourent son oreiller comme un petit enfant un doudou. Les couvertures sont abaissées sur ses fesses.

Je me redresse pour le contempler, assise en tailleur. Son pull est légèrement remonté pour dévoiler un dos musclé, et ses flancs qui se soulèvent au rythme tranquille de sa respiration. Je suis tout émue.

Des mèches de cheveux lui retombent dans les yeux... je ne peux pas me retenir et me penche pour les écarter avec douceur.

Les bourdonnements dans ma tête se sont enfin calmés, et je me sens bien. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de la silhouette de Jimin.

Son nez s'agite ensuite dans des petits frémissements irréguliers, et son bras droit retombe mollement.

Je décide de me lever pour aller faire un tour dans la salle de bain. Je m'extirpe des draps en bazar en faisant le moins de bruit possible et marche lentement dans le couloir coloré. Je ne suis pas totalement remise et dois cuver encore.

Quand j'entre dans la salle de bain, je tombe sur mon reflet, face à un grand miroir rectangulaire.

Je suis frappée par ma silhouette. Mon visage au teint d'habitude si clair a viré au gris, et j'ai une couche de cernes sous mes yeux ambre dilatés. Seul mes tâches de rousseur parsemées l'éclaircissent et le sauvent. Ma bouche aux lèvres pleines est décolorée et sèche, j'en conclus qu'il est temps que je boive un peu d'eau. Mes longs cheveux brun aux reflets roux retombent dans une cascade de boucles le long de mon dos; c'est ce que je préfère chez moi.

Malgré mon air de zombi, je nage dans le bonheur.

C'est alors que les contours de Jimin apparaissent dans le miroir.

« Tu es tellement plus belle quand tu souris, murmure-t-il. »

Son souffle caresse mon cou, pareil au moment où je me suis réveillée en pleine nuit, et je frissonne de plaisir.

Il lève les bras, hésitant à m'entourer la taille, mais se ravise. Je suis déçue. Mais il ne voulait peut-être pas paraître trop direct.

« Bien dormi ? demandé-je.

-Comme un bébé, fait-il, les yeux malicieux. Et toi, ça va ?

-J'ai toujours mal à la tête mais je me sens... »

Je cherche les bons mots.

« Super, dis-je finalement. »

Quoi ? Je n'ai rien trouvé d'autre. Jimin s'esclaffe.

Quand un rayon de Soleil entre par la petite fenêtre pour illuminer notre reflet, je trouve ça magnifique.

Mais le jeune homme semble avoir été piqué, et a l'air atterré lorsqu'il s'écrie :

« On est trop à la bourre !

-Hein ? coupé-je, alors qu'il se précipite dans la cuisine.

-Le lycée ! continue-t-il, en sortant maladroitement des verres et une bouteille du frigo, en quatrième vitesse. »

J'ai les yeux écarquillés. Ça m'était complètement sorti de la tête ! Je me croyais déjà en week-end, mais on est vendredi aujourd'hui !

« Oh, j'avais oublié..., dis-je, en me massant le front.

-On commence à 8h, mais il doit être passé la demi-heure vu que le Soleil est levé ! renchérit le garçon, en me fourrant dans la main un verre de jus de fruit. »

On se dépêche de prendre notre petit-déjeuner improvisé, mais pas le temps d'avaler autre-chose que du liquide, puis on rejoint l'entrée dans de grandes enjambées pour enfiler nos chaussures, avant de jeter à la hâte nos sacs à dos sur nos épaules.





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