Chapitre XVII

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Nous avons beaucoup discuté et rit, tous les huit, puis les garçons se sont retirés peu à peu. C'est fou comme j'arrive à m'intégrer maintenant... faire partie d'un groupe, c'était bien ce qui me manquait. C'est une force non négligeable. Oui, il vaut mieux être plusieurs que tout seul.

Je me demande comment j'ai fait pour survivre jusque-là dans ma solitude.

Je me sens de plus en plus à l'aise parmi tous ces garçons, et c'est agréable de partager nos centres d'intérêts et points de vue.

L'après-midi est passée rapidement, et maintenant que le soir tombe, il ne reste plus que Jimin, Rap Monster et moi dans la salle d'entraînement.

« Tu fermeras ? s'enquit le leader du groupe, en ramassant son sac à dos.

-Ouais, t'inquiètes, répond Jimin, assis en tailleur près de moi.

-Allez, à la prochaine, les amoureux, fait alors le jeune homme, avant de refermer la double-porte blanche dans un signe de la main. »

J'ai le temps d'apercevoir un petit sourire railleur avant qu'il ne disparaisse.

« Ouais... c'est ça ouais, marmotte Jimin. »

On se regarde, embarrassés, puis on éclate de rire.

«Je vais aller me changer, ça craint de rester comme ça, dit ensuite le garçon, en se relevant brusquement. Tu n'es pas trop asphyxiée ?

-Ça sent un peu le fauve, répondis-je avec un sourire. Enfin, c'est normal avec sept garçons ayant transpiré... »

Ma voix retombe. On ne sait pas quoi dire d'autre, alors Jimin lance :

« Tu viens ?

-J'arrive, soufflé-je, en lui emboîtant le pas. »

On erre dans le complexe sportif, et je suis tellement plongée dans mes pensées, sur le groupe, leur travail, que je ne me rends pas compte que je franchis également la porte du vestiaire garçons.

Jimin fait mine de rien en s'avançant jusqu'aux douches, tandis que mes pas se font de plus en plus hésitants.

Bon, de toute façon il n'y a personne d'autre que nous deux.

Le jeune homme entre dans une cabine et je m'affaisse contre les lavabos blancs. Je me retourne pour me recoiffer dans le miroir, écoutant le filet d'eau s'écouler. Je ne m'imagine rien, je ne m'imagine rien...

« Ça fait longtemps que vous vous connaissez, tous ? j'interroge, trépignant.

-J'ai rencontré la plupart des gars au lycée, répond Jimin.

-Vous avez l'air d'une famille, continué-je, les yeux dans le vague.

-C'est un peu ça, confirme-t-il, et je sens le sourire dans sa voix. »

Il n'est pas très bavard et ça ne m'aide pas. C'est alors qu'il élève un bras au-dessus de la cabine avec un pile de tissus froissés et noirs :

« Tu peux prendre ça s'il-te-plaît ? Ils m'encombrent, explique Jimin. »

Je m'approche pour saisir les vêtements et nos doigts se frôlent doucement.

Je les dépose dans une corbeille en osier sur le côté, mais reste en arrêt avec son tee-shirt dans les mains. Son odeur enivrante m'assaille, effluves de sueur et de gel douche, et je porte l'étoffe près de mon visage pour la respirer.

Soudain, la porte de la douche s'entre-ouvre et on tombe nez à nez. Jimin, torse nu et une serviette bleu clair enroulée autour du bassin, et moi, sniffant son tee-shirt. Pas la peine de vous décrire la gêne du moment. Je ne saurais déterminer lequel de nous deux est le plus troublé.

DERRIERE LES OMBRESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant