partie 26

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Admirant une tâche bleu sur son cou, je dis avec douceur :

-T'as un talent magique pour le graffe. C'est beau, ce que tu as fait. Vraiment.

-T-tu...

-Instagram. Et un peu de recherche.

-E-et- ouais. Donc tu... tu trouves ça beau. Euh... merci ? Franchement. Je... j'en reviens pas, t'as trouvé ça comment ? Je veux dire... t'es le seul, quoi. En... huit ans d'existence, ce compte ? Il te suffit de... bref. Donc tu trouves ça beau. Magique. C'est dingue, merci.

Surpris par son ton, je l'observe. Il a rougi, et respire rapidement.

-T'es choqué ?

-Oui ! Mais bon.

Se tordant les mains, il ose un regard timide vers moi, tandis que je le dévisage avec insistance.

-Tu... tu veux en parler, dire quelque chose ?

Il est stressé ! D'accord... il est très loin, le beau Jimin fumeur, hein ? Ne l'enfonçons pas plus, ce serait dommage. Puis parfaitement inutile.

-Ouaip. Mais après tu fais le prof'.

-Oh. Alors... ok, qu'est-ce que tu veux savoir ? La plupart des oeuvres que t'as vu représente une partie de ma vie, donc... c'est important. Je vais essayer de ne pas-

-Oui, ne t'inquiètes pas. Jimin, peu importe ce que tu me dis, et la façon dont tu le dis, je ne te jugerai pas, okay ? On est pas là pour ça. L'enfant ga... laxie, ça représente quoi pour toi ? Personellement, il m'a touché. Je l'ai trouvé très triste, et magnifique en même temps.

-Hé bien... il représente quelqu'un faisant parti de plusieurs univers ; d'où le titre enfant galaxie ; par exemple, un enfant avec un père américain et une mère asiatique sera confrontée à deux cultures différentes et donc à une recherche d'identité à l'adolescence. Beaucoup de gens pensent que c'est bien, la multi culture, et c'est pour ça que je lui ai fait des étoiles qui font une aura. Alors qu'en fait... son titre le fait souffrir, il n'a pas envie de choisir un camp, une galaxie. Il préfererait être soi-même. D'où le lourd collier, sensé être estéthique, mais qui rappelle plus le collier d'un chien... voilà.

Perdu dans mes pensées un petit bout de temps, je relève d'un coup le regard vers lui, le surprenant en train de me dévisager sans vergogne.

Oubliant complètement ce que je voulais dire, une étrange chose se produit :
Soudainement, cette vue est... magnétique. Mes yeux ont du mal à s'en détacher ; son regard est intense. Sombre, profond.
Terriblement troublant. Si troublant qu'une vague s'échoue dans ma poitrine... une forte flamme qui monterait de mon ventre pour lécher mon cœur.
C'est comme si une étincelle venait d'embraser la mèche d'une bombe, quelque chose qui... le désir, tout simplement.
Un reflet du sentiment qui nous liaient, lui, la cigarette et moi.

C'est encore loin de toutes sortes de désirs coquins, mais... ça crépite dans tout mon torse, c'est des braises qui se nichent dans mon bas-ventre.
Je désire Jimin.

Décidant de passer outre ce léger détail, je me détourne en déglutissant.

-C-c'est toi. Tu parles de toi-même, non ? Tu as l'air tellement impliqué, que...

-Non... c'est un ancien ami à moi qui m'avait confié ça, lorsqu'il était au plus bas. Hansol Chwe. Mais bref... tu as d'autres questions ?

Lui aussi gêné par ce qu'il vient de se passer -nous l'avons ressenti tout les deux- il déploie des trésors d'astuces pour tout regarder, sauf moi. Tandis que je fixe sciemment nonchalant le plafond.

-Non, je n'ai pas vraiment eu le temps de m'intéresser aux autres... en revanche j'ai vu le dernier, il est incroyable. C'est de lui dont je parlais lorsque je disais que tu graffais bien ; pas besoin de chercher loin pour voir ce que tu voulais faire passer comme message... m'enfin. Je propose qu'on aille dormir, il se fait tard. Ton prof... tu...

-C'est pas vraiment un truc à t'apprendre, Yoon'. Juste que je veux savoir qui toi, tu es. Pas ton histoire. Ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas... ta couleur préférée, des trucs tout cons.

-Hum. J'y réfléchirai.

Des trucs tout cons ? Ma couleur préférée ? Je ne sais pas... Je n'y ai pas réellement réfléchi. Tant pis. Peut-être... le noir ? C'est beau, le noir. Je veux dire... personne ne peut nous voir, nous juger, dans l'obscurité, c'est agréable.

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Mind FuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant