Partie 28

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Je suis sur une table.
Allongé.
Attaché.
Apeuré.
Plus qu'apeuré, terrifié.
Tellement terrifié que les larmes dévalent sur mes joues.
Mon cœur tremble, hurle.
Devant moi, il y a une ombre au visage caché.
Qui joue du bout des doigts avec un objet.
Un objet qui me fait gémir, qui me ferait vomir.
Un fragment de miroir. Long, effilé, comme dans mes souvenirs. Pire que dans mes souvenirs.
Ma respiration s'affole, un étau dégoulinant compresse ma poitrine, c'est ma propre sueur. Ma sueur qui m'étouffe petit à petit, mais ce n'est rien face à la panique qui me submerge lorsqu'elle pose cette lame improvisé sur mon poignet. Droit, pour ne pas changer.
Je sais déjà que la douleur va être inhumaine. Que même si ce n'est qu'une coupure, la brûlure va se propager dans l'entièreté de mon corps, comme si c'était toutes les parcelles de mon corps qu'on avait entaillé.
Je sais qu'ensuite, je vais cracher du sang. Je ne serai plus attaché sur une table, mais dans une baignoire.
Et je sais que pour finir, en bouquet final, l'ombre démoniaque se fondra dans le morceau de miroir que désormais je tiendrai, fixant exorbité ce reflet ensanglanté.
Le visage de la silhoutte se révélera ; ce sera le mien.
Moi. Un ancien moi, un ancien Yoongi.
Au visage tordu par la haine, par la peur. Aux larmes abondantes, aux joues rondes. Un enfant. Perdu. Horrifié par le sang qui court le long de son fin poignet.
Horrifié par la pensée qui court le long de sa cervelle étriquée, mauvaise :
"À cause d'eux."

Mais non. Quelque chose d'incompréhensible se passe.
Un nuage. Chaud, doux, contre moi. M'enveloppe.
Je me réveille.

C'est Jimin qui me fait un câlin.

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