Chapitre 4 : « Director »

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— Vous pouvez partir, me dit la vigile d'une voix désagréable en me poussant afin que je déguerpisse au plus vite.

Je remercie tout de même poliment l'agent de sécurité qui vient à peine de me fouiller. Je venais à peine d'arriver au Parc des Princes, devant celui-ci de trouve une énorme file de supporter qui n'attendent qu'une chose, de pénétrer dans le stade. J'ai réussi à passer cette foule mais je me suis faite directement contrôler par cette vigile pas très agréable.

Le Parc des Princes est l'un des stades les plus sécurisés du monde. La sécurité est omniprésente ; à l'extérieur, à chaque couloirs, près des magasins de souvenirs comme ceux de nourritures, et même près des toilettes.

Je replace mon sac à dos sur mes épaules et entame la marche dans une direction qui m'est inconnue.

Soudain, mon esprit s'éclaire et mes pas se stoppent.
Le couloir du milieu est celui où tout le monde se rend, ce qui veut dire que les tribunes se trouvent au fond de ce couloir.

Mauvaise direction. Je ne serais pas supporter ce soir. Je ne serais pas dans les tribunes mais sur le terrain.

Un énorme sourire habite désormais mon visage. Le bonheur ne me quitte pas depuis hier, c'est d'une joie intense et incomparable.

En me rendant compte que je suis en plein milieu du couloir, là où les gens me poussent comme une moins que rien parce qu'il veulent à tous prix rejoindre leurs places attitrés, je choisis de prendre le couloir de droite, là où se situe deux vigiles. L'un est costaud, au crâne rasé avec lunettes de soleil tandis que l'autre est plus fin, aux cheveux long attachés dans une queue de cheval et portant également des lunettes de soleil dont je ne comprends pas l'utilité puisque nous sommes à l'intérieur.

Ils sont bêtes ou aveugles ?

Lorsque je m'approche d'eux, ils se resserre comme pour me bloquer l'accès et baisse la tête en ma direction.

— C'est un accès interdit, me dit le plus costaud de sa voix grave.

— Je ne suis pas une supporter. J'arbitre le match, j'ai besoin d'atteindre le vestiaire, je m'exprime en regardant dans les yeux, à travers ses lunettes, mon interlocuteur.

— Vous n'avez pas l'air d'une arbitre.

Mon regard se modifie et mes sourcils se froncent. Comment ça, je ne ressemble pas à un arbitre ?

— Écoutez moi, faites moi venir votre supérieur ou je ne sais qui. Je dois accéder à ce couloir. 

Le plus fin murmure quelque chose au plus costaud et celui-ci hoche la tête. Je m'aperçois que celui aux cheveux longs s'éloigne de nous. Je relève les yeux sur l'autre agent de sécurité, il ne m'observe plus, sa tête est relevée pour regarder par dessus-moi.

J'entame une examination physique, ce que j'adore faire sur les inconnus. Mon regard se plante sur son visage. Aucuns de cheveux ne lui retombe sur le front puisqu'il est chauve, son visage est carré, son menton est fuyant, ses lèvres grosses et gercées. Son nez est droit et je ne peux distinguer la couleur de ses yeux à cause de ses lunettes de soleil.

Je sors mon téléphone de ma poche et entreprends de regarder l'heure. Il est plus de dix-neuf heures et demie. Le match ne commence que dans trente minutes.

Afin d'occuper mon temps, j'essaye de parler à ce garde, et même de le distraire en lui touchant le bras, ou même la joue mais rien n'y fait. Il garde toujours son regard fixer derrière moi.

Un mouvement derrière lui attire mon attention. L'autre agent de sécurité revient en compagnie d'un homme plus vieux. Bien habillé au premier coup d'œil, visage ridé et il porte de fines lunettes noires pour habiller son visage trop vierge.

— Bonsoir Alaïs. Je suis Joël Dume, directeur de la DNA. Appelez moi Joël, je vous prie.

Il me tend sa main que j'empoigne fermement. Il lâche la poigne en premier et en profite pour mettre ses mains derrière son dos.

— Bonsoir, je lui rétorque aimablement.

Il m'invite à le suivre de la main, ce que je fais. De toute façon dans un lieu qui m'est inconnu, je n'y suis qu'obligée.

— Je sais qu'il s'agit de votre premier arbitrage professionnel, mais grâce aux échos que j'ai reçu à votre égard, je suis persuadé qu'il se passera bien. Je ne réplique rien et continue de marcher à sa suite. Surtout ne paniquez pas, restez calme et n'oubliez pas d'être juste quand il le faut. Ne vous laissez pas affecter par les joueurs.

— Je ne me suis jamais laisser marcher dessus. Je ne vois pourquoi aujourd'hui ça serait le cas, je réplique.

Il se retourne face à moi et me regarde dans les yeux, un air sérieux au visage.

— Attention mademoiselle, les matchs que vous arbitriez auparavant ne sont pas des matchs professionnels. Les joueurs ici sont plus entreprenants et n'hésitent pas à exprimer leur mécontentement.

J'hoche la tête, compréhensible tandis que nous pivotons dans un couloir bien plus classe. Le couloir est d'un blanc écarlate, le sol est parfaitement propre. Lorsque nous marchions, nos pas résonnent.

Il s'arrête d'un coup devant une porte et je parviens juste à m'arrêter avant que mon corps ne percute le siens. Il se retourne vers moi et scrute mon visage tandis que je lui lance un sourire désolé.

— Nous sommes devant le vestiaires des arbitres. Je pense que vos collèges sont déjà présents. En ce qui concerne votre matériel, je ne le contrôlerais pas aujourd'hui. Bon ! il claque ses mains l'une contre l'autre d'un coup ce qui me fait sursauter et reprend. Je vous souhaite un bon match, n'oubliez pas une chose Alaïs, le football est une passion, lorsque vous êtes sur le terrain, profitez !

Il énonce le dernier nom un peu plus fort avec tant de conviction. J'apprécie cet homme, il aime le football, cela s'entend et parle en tant que connaisseur. Joël Dume est un ancien arbitre que j'admire toujours à l'heure d'aujourd'hui. Et discuter avec lui amicalement, amplifie d'avantage mon bonheur.

DistinguishedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant