Chapitre 5 : « Colleagues, the central arbitrators »

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Alors que je m'apprêtais à ouvrir la porte, celle-ci s'ouvre à la volée et un homme surgit devant moi.

— Hallo! Ik begrijp dat u het stukje Nieuws ! Blij om je te ontmoeten, s'exclame t-il fortement en laissant traîner son dernier mot.

Physiquement cet homme est assez imposant, massif et possède des cheveux bruns coupés très court. Son visage tire vers l'ovale et des rides logent sous ses yeux noisettes. Un nez bourbonien trône sur son visage, accompagné de grosses lèvres et d'un sourire disgracieux. Je lui donnerai une quarantaine d'année.

L'homme attrape ma main et l'emmène vers sa bouche pour me faire un baise-main, mais je parviens à la retirer juste avant qu'elle n'atteigne son visage.

Je n'apprécie pas cette personne. J'aime les gens, peut importe l'apparence, la langue dans laquelle ils parlent, l'âge, la couleur de peau, leurs origines et bien d'autres critères. J'aime le contact avec d'autres personnes mais cet homme là ne m'inspire pas confiance. Je n'apprécie pas juger au premier regard, mais le sourire disgracieux ainsi que le regard perfide qu'il me lance ne me rassure pas.

Faisant abstraction à son baise-main, je le pousse doucement et entre dans le vestiaire.

Le vestiaire est gigantesque. Il est impressionnant, et tout comme le couloir, il reste propre. Les murs sont recouverts de plaques de bois contrastant parfaitement avec le plafond blanc éclatant où se trouve des banderoles de LED. La pièce est remplie de canapés bleus cobalts, d'une grande table au centre sur laquelle est inscrit le logo du Paris Saint-Germain en argent, puis d'une armoire en chêne.

Juste à ma droite se trouve un autre homme. Il se retourne et me scrute attentivement alors que je fais de même. Il semble beaucoup moins âgé que le néerlandais. Il est moins imposant également, et possède de cheveux noirs lui arrivant jusque sous les oreilles. Une mèche retombe près de ses yeux marrons. Sa mâchoire carré contraste parfaitement avec son nez légèrement retroussé. Une multitude de tâches de rousseurs recouvrent son visage.

Cet homme possède un certain charisme, mais je chasse rapidement toutes mauvaises pensées de ma tête, c'est pas le moment de déconner.

— Je m'appelle Samuel, dit-il en me tendant sa main que j'empoigne fermement.

Il retourne à son occupation qui consiste à nettoyer ses baskets grâce à une éponge en me laissant seule.
Je sens que le néerlandais s'approche de moi, silencieusement. Les ondes négatives qui émanent de son corps me pousse à le fuir.

Mon regard s'attarde sur l'armoire où les mots « Matériel - Arbitrage - Secours » y sont inscrits. Les mots sont détachés, mais le sens est très clair. Dans chaque vestiaire se trouvent du matériel de rechange.

Je trouve un échappatoire et entame le pas vers une porte située près de Samuel. Une plaque « WC » est collée sur celle-ci.

J'ouvre la porte et m'empresse de la refermer puis d'enclencher le verrou. J'entends vaguement un grognement qui je suppose provient de l'homme qui me colle un peu trop.

Même les toilettes sont propres et spacieux. Je pose mon sac de sport sur l'évier et entreprends de me changer. Je délaisse ma veste et mon tee-shirt de l'équipe de France puis mon jogging bleue pour enfiler le short et le haut noir d'arbitrage. J'enfile mes longues chaussettes de la même couleur ainsi que mes crampons ébènes aux reflets dorés. J'accroche mon sifflet et ma bombe aérosol à mon short, place mon carnet ainsi que mes cartons dans la poche de mon tee-shirt. Je dégage mes cheveux de mon visage dans une queue haute et me passe un peu d'eau sur le visage.

Mon cœur bat à une allure phénoménal. Je suis tellement stressée que mes mains en tremblent. Je suis prête.

J'ouvre la porte et récupère entre temps mon sac de sport que je dépose sur le banc, près de Samuel. Je remarque rapidement que les deux arbitres centraux sont disposés à l'entrée, habillés tous deux en noirs et leurs matériels en main. L'un me sourit gentiment tandis que l'autre porte un sourire pervers aux lèvres.

J'ai horreur de ce type de personne.

Je m'avance près d'eux, et lorsque je vais pour ouvrir la porte, une main rugueuse s'aventure sur ma hanche. Je me retourne immédiatement et observe méchamment l'auteur de cette main.

Celle-ci n'appartient à nul autre que ce pervers, bien évidement.

— Stop that, now, je l'avertis en anglais sachant très bien qu'il ne parle pas le français.

Je pivote vers la porte et souffle un instant. Cet homme m'énerve au plus haut point, et il ne va pas tarder à le savoir car même si je dois perdre toutes changes d'obtenir ce travail, je ne préfère pas faire remonter les mauvais souvenirs.

Cette soirée est la mienne. Personne ne la gâchera, ni même le néerlandais.

DistinguishedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant