Chapitre 2 : « Grenadine »

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Lorsque j'arrive près des caisses, je prends quelques secondes pour chercher du regard la personne que je souhaite vraiment voir. Je la trouve à sa caisse attitrée, la numéro 3.

J'avance mon cadi et dépose mes produits sur le tapis roulant. Mon amie discute amicalement avec un client et elle ne s'est pas rendu compte de ma présence.

Je la laisse discuter tranquillement avec son client. Tant que personne n'attends après moi, cela ne me dérange pas de patienter.

Je chope un magasine que je trouve face à moi et commence à l'examiner. Entre « Rihanna enceinte de Leonardo Di Caprio » ou « Emmanuel Macron, il divorce ! », les titres sont aussi idiots que les articles qui composent ce magasine.

Mon cerveau commence à partir en cacahuète. Après cinq minutes de lecture, je me rends compte que ce magasine n'enrichit absolument pas mon cerveau. Autrement dit, il est nul.

Je le remets à sa place initiale et observe rapidement les alentours. Mon regard se coince sur les deux silhouettes sveltes de toute à l'heure. Ils discutent entre eux mais la caissière vient de les interrompre. À l'emplacement où je me trouve, je ne peux qu'apercevoir les deux inconnus de dos et le visage de la caissière qui me paraît relativement jeune.

Alors que j'observais les magnifiques boucles d'oreilles créoles de la caissière, son expression faciale change soudainement passant de l'indifférence à l'admiration.

Elle se lève de sa chaise, les deux bras en l'air et la bouche grande ouverte puis elle se met à crier, comme une folle.

Oh mon dieu ! Venez voir ! Ils sont là !

Lorsqu'elle se met à crier, tout le monde se retourne et abandonne leurs occupations pour s'approcher dangereusement de leurs positions.

Quelque chose ne tourne pas rond avec ces deux inconnus.

Un cri beaucoup plus proche que celui de la caissière et des bras venant m'enfermer me font détourner le regard.

Prise d'une pulsion incontrôlable, je me retourne et claque la personne qui m'a fait aussi peur.

— Mais t'es malade ?, s'égosille une voix que je ne connais que trop bien.

Prise d'une seconde pulsion, je l'attrape et l'enferme dans mes bras tandis qu'elle ronchonne contre ma veste.

— Ma petite Grenadine !, je crie très fort pour me faire entendre par-dessus les hurlements des gens.

Grenadine est ma plus fidèle amie. Je la connais depuis cinq bonnes et grosses années. Je réalise que nous nous connaissions depuis le lycée.

À mon arrivée dans le lycée de Paris, j'avais immédiatement éprouvé une espèce de haine envers elle. Je la détestais, et de même pour elle. Elle était discrète, timide tandis que moi j'étais méchante et vulgaire envers elle. Le changement s'est fait lors d'une soirée, je venais de sortir du lycée et elle avait réussi à prendre confiance en elle puis m'avait littéralement tabassé. Elle m'avait agripper les cheveux et avait exprimé toute sa haine du mon corps à travers ses coups. Je me souviendrais toujours de cette altercation. J'avais répliqué, par les poings. Toutes les deux en sang, personne ne nous avez interrompu, les gens avaient même préféré filmer ça. Je l'avais regardé et je lui avais exprimé tous ce que j'avais sur le cœur. Ce que je pensais d'elle, ce que j'espérais d'elle et plein d'autres arguments. Puis le jour d'après, nous avions eu le temps de réfléchir aux propos que nous avions échangé et nous nous étions pardonnées. J'ai compris qu'à mon arrivée, je n'avais pas cherché à comprendre cette fille, ni à lier d'amitié avec elle et fort heureusement, elle a réussi à me remettre à ma place et elle m'a ouvert les yeux. Elle a été courageuse et m'a sauvé d'une mauvaise période de ma vie. Je ne la remercierai jamais assez.

Je sors de mes pensées en l'entendant me parler. Elle m'offre un énorme sourire et des yeux pétillent.

— Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu rentrais à Paris ?

— Peut-être que je voulais te faire la surprise ?, je réponds, faussement.

— Ne me mens pas espèce d'autruche. Je veux une explication, elle me gronde presque dessus.

— D'accord, d'accord. Je suis revenue hier soir. J'étais fatiguée, je devais défaire ma valise, me faire à manger...

— Tu mens comme tu respires, grogne t-elle en me regardant sans sourciller de son regard océan.

J'expire un bon coup, abaisse mes épaules ainsi que ma tête afin de prendre l'air le plus coupable que je n'ai jamais pris. Elle va m'en vouloir, je le sens, mais je n'y peux absolument rien.

— Je voulais absolument regarder El Classico. Je suis désolé Grenadine.. pardonne moi... s'il te plaît, s'il te pl...

Son visage disparaît deux secondes avant d'apparence à deux centimètre du mien. Elle ouvre grand ses bras et écrase ma tête contre sa poitrine.

— Ah mais tu es déjà pardonnée mon autruche ! Un Classico ne se manque sous aucuns prétextes ! S'excite t-elle près de mon oreille.

Elle se retire et m'offre une claque sur la joue. Je la regarde, une main sur la joue et les yeux grands ouverts, ne la comprenant pas.

— C'est pour toute à l'heure, elle me sourit de toutes ses dents, et si on payait tes articles ?

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Bonjour, bonsoir les lecteurs ! Que pensez vous de ce chapitre ? Je veille aux fautes d'orthographes mais certaines m'échappent, des erreurs bêtes mais qui peuvent gêner à la lecture alors je vous demande, si vous en apercevez, de m'en faire part en commentaire. Merci beaucoup !

Big kissies ❤️

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