James avait accepté de faire confiance à son ami, même si Henry ne lui avait pas dit qu'il projetait de faire. Henry se dirigeait calmement vers la cellule de Roselyn, suivit de son adjoint qui commençait à comprendre ce que son shérif allait faire. L'homme de loi ouvrit la cellule de la jeune femme, elle était allongée sur le lit-planche et semblait dormir.
-Henry, qu'est-ce que tu fais? questionna James, rendu de plus en plus inquiet par les agissements de son ami.
Le shérif lui fit signe de se taire, il ne voulait pas effrayer la jeune femme. Il s'approcha doucement et prit un instant pour observer l'endormie. Il avait remarqué qu'elle n'avait pas du tout l'air bien et qu'elle refusait de manger. Tout cela à cause de son enfermement, à coup sûr. Henry n'aimait pas la voir ainsi ... Il posa délicatement sa main sur l'épaule de l'endormie.
-Roselyn?
La captive ouvrit les yeux péniblement. En voyant le shérif à ses côtés, elle eut un violent mouvement de recul.
-Doucement ... doucement. Murmura-t-il de sa voix la plus rassurante.
La jeune femme semblait perturbée mais se redressa avec un peu plus de calme. Satisfait de ne pas lui avoir fait peur, Henry lui tendit la main.
-Viens avec moi ...
Roselyn fronça les sourcils, alternant son regard entre la main et le visage du shérif.
-Ou donc?
-Tu verras. Mais sache que tu n'as rien à craindre.
La jeune femme prit finalement la main de l'homme de lui, tout de même méfiante. Henry sourit légèrement et tira Roselyn vers lui pour la relever. Sous le regard hébété de James, l'homme de loi conduit la jeune femme hors du bureau. Aussitôt dehors, Roselyn savoura la légère brise et les rayons du soleil réchauffant sa peau. Elle se sentait nettement mieux.
-Viens, il faut que tu manges un peu. lui dit le shérif en exerçant une légère pression sur son bras.
La jeune femme était de plus en plus stupéfaite du comportement du shérif, mais elle n'allait tout de même pas s'en plaindre. Il n'avait pas l'air d'un homme intéresse, mais elle demanda tout de même.
-Pourquoi fais-tu ça?
Henry esquissa un petit sourire, après un instant, il répondit.
-Je n'allais pas te laisser mourir de faim dans cette cellule obscure.
Roselyn fronça les sourcils, cette réponse n'en était pas une: ses questionnements étaient toujours les mêmes. Mais elle ne posa pas plus de questions. Les passants dans la rue la dévisageaient sans gêne, on lui jetait des coups d'œil mauvais ou curieux. Elle n'hésitait pas à y répondre avec un regard assassin. Cela suffisait pour leur faire détourner les yeux. Bientôt, le shérif et la jeune femme arrivèrent dans le seul restaurant de la ville. Ils furent accueillis par une charmante dame aux cheveux blancs relevés en chignon.
-Oh, bonjour shérif! Quel plaisir de vous voir ici! lança-t-elle avec gaieté
-Bonjour, madame Robberston, sourit l'homme de loi, il vous reste une table?
-Bien sûr! Suivez-moi!
La vieille dame jeta un regard en coin à Roselyn mais elle ne fit aucun commentaire. Elle leur indiqua une table pour elle s'éloigna. Henry tira une chaise à la jeune femme. Celle-ci arqua un sourcil, ses attentions étaient presque suspectes, mais elle s'assit tout de même. Le shérif était silencieux, il ne prit rien à manger, il ne contentait d'épier Roselyn avec intérêt. Il tentait bien de lui poser des questions sur son père, mais elle ne répondait pas et lui n'insistait pas. Il voyait bien que la jeune femme était rendue inquiète pour son comportement, mais il n'avait pas de mauvaises intentions ... Non, il avait vraiment envie que Roselyn soit bien et il ignorait pourquoi il avait ce désir de la protéger. Et pourquoi son cœur battait toujours plus fort en sa présence. Le soir venue, Henry n'avait aucune envie de renvoyer la jeune femme dans la cellule miteuse. Alors, même en étant conscient que cela était risqué et était susceptible d'effrayer la jeune femme, il lui proposa de dormir dans un véritable lit.
Roselyn avait peur, elle mentirait de dire le contraire. Mais cet homme ne la toucherait pas, elle le savait au fond d'elle. Non, cet homme était bon. Profondément bon. Elle le voyait bien. La jeune femme vit dans cette proposition une occasion en or de poursuivre le plan que son père lui avait confié ... Néanmoins, elle sentit la culpabilité l'envahir lorsqu'elle vit le regard du shérif s'emplir d'une certaine joie quand elle accepta sa proposition. Elle réalisa qu'elle n'avait aucune envie de jouer avec le cœur de Henry ... car il faisait battre le sien.
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Desert Rose
Historical FictionÉté 1863, Arizona L'odieux criminel que l'on appelle Bad Wolf sévit dans la région, pillant et tuant impunément. Le shérif Henry Leigh tente de l'arrêter en vain depuis que l'étoile est épinglée à sa boutonnière. Lors d'un braquage raté, Henry parv...